Jadot veut faire la lumière sur les réseaux de Total
Le sénateur écologiste de Paris Yannick Jadot met la dernière main à la préparation de la commission d’enquête sénatoriale sur le géant TotalEnergies, dont il devrait être le rapporteur et Roger Karoutchi (LR, Hauts-de-Seine), le président. Les 19 sénateurs qui la composent débuteront leurs auditions dès le 25 janvier. Les membres du Groupe d’Experts intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (Giec), du Haut Conseil pour le Climat (HCC), ainsi que de l’Agence internationale de l’Energie (AIE) seront les premiers entendus. Un moyen de rappeler le poids des énergies fossiles dans le réchau ement climatique et de poser les termes du débat sur les investissements dans de nouveaux gisements – ces « bombes carbone » dont l’AIE souhaite l’arrêt. Puis, ce sera au tour des salariés, anciens salariés, fonctionnaires et responsables politiques, en poste ou passés, de témoigner. L’enjeu ? Savoir si la France et l’Europe disposent des outils de politiques publiques su sants pour suivre, analyser ou réorienter la stratégie énergétique de TotalEnergies. Mais savoir aussi si la diplomatie économique française, et donc les moyens de l’Etat, ne sont pas mis au service du groupe pétrolier et d’investissements contraires à nos engagements climatiques. « La commission aura pour but d’apporter des réponses à ces questions », explique Jadot. TotalEnergies et son PDG Patrick Pouyanné, dont l’audition devant les sénateurs est très attendue, vont aborder cette commission d’enquête au moment où une de leurs pièces maîtresses, le directeur des a aires publiques Jean-Claude Mallet, est sur le départ : cet ancien diplomate, longtemps conseiller spécial de Jean-Yves Le Drian aux ministères de la Défense puis des A aires étrangères, gérait depuis 2019 les relations de TotalEnergies avec les pouvoirs publics français et étrangers.