L'Obs

L’assurance-vie se requinque

- GAUTHIER MAES

C’est l’histoire d’une exstar qui effectue un come-back. Il y a quelques années, la plupart des contrats d’assurance-vie étaient majoritair­ement investis dans le fonds en euros sans risque et performant. Un investisse­ment qui drainait la très grande majorité de l’épargne des profils prudents. A l’époque, il s’agissait du seul placement sans risque à avoir résisté à la baisse des taux déclenchée par les banques centrales après la crise des subprimes. En 2015, l’assurance-vie en euros rapportait entre 3 % et 4 %, alors que le taux du livret A stagnait à 0,75 %.

Mais la baisse des taux a fini par rattraper les fonds en euros. En 2021, ils ne rapportaie­nt plus que 1,1 % en moyenne, soit moins que l’inflation. C’est alors qu’est survenue la hausse des taux qui n’a pas été très favorable à l’assurance-vie et aux fonds euros. Si leur rendement moyen est remonté à 1,9 % en 2022, le taux du livret A a été relevé à 2 %, puis à 3 % en 2023. Et tous les autres placements (livrets, comptes à terme, sicav monétaires et obligatair­es) ont vu progresser leur rentabilit­é. La réaction des épargnants a été brutale : 75 milliards d’euros ont été retirés des fonds en euros.

Face à cette désertion, les compagnies d’assurance-vie ont utilisé leurs réserves accumulées ces dernières années pour booster leurs taux : en 2023, la plupart dépassent 2,5 % voire 3 %, ce qui reste, certes, inférieur au niveau de l’inflation et au taux du livret A. Mais qui redevient compétitif par rapport à la rentabilit­é d’autres placements sans risque. Totalement liquide, l’assurance-vie reste aussi avantageus­e sur le plan fiscal. La hausse des rendements devrait donc su re pour stopper l’hémorragie de retraits sur ces fonds en euros. Et d’ici à deux ans, lorsque le rendement moyen repassera au-dessus de celui du livret A, gageons que l’assurance-vie investie en fonds euros aura retrouvé son rang dans la stratégie des épargnants.

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