LE MIRACLE ÉCOLOGIQUE

LA FORÊT GOURMANDE

Documentaire de Valérie Manns (2023). 52 min.

Fabrice Desjours mène ce que la réalisatrice Valérie Manns définit comme une « révolution silencieuse ». En 2010, cet ancien infirmier en psychiatrie a entrepris de créer une « forêt comestible » au coeur de la Bresse bourguignonne. A l’origine de cette idée, les multiples voyages entrepris depuis son adolescence à travers la planète dont il rapporte graines et plantes extraordinaires. Lors d’une escale en Indonésie, il remarque que les paysans cultivent fruits et légumes au sein même de la jungle. Après des débuts difficiles, son projet connaît aujourd’hui une réussite incontestable. Le millier d’espèces alimentaires extravagantes a saturé chaque mètre carré de ses 2,5 hectares, lui procurant une nourriture aussi originale qu’abondante. Mais ce n’est pas tout. En plus d’alimenter les hommes, ce mode de culture en étages apparaît comme une solution pour lutter contre les effets du dérèglement climatique. Car les scientifiques ont découvert que cette forêt-jardin stocke quatre fois plus de carbone, comparé à une forêt classique, décontamine les sols, génère de la pluie et favorise le retour de la biodiversité. Passant au départ pour un hurluberlu, ce pionnier s’est imposé aujourd’hui comme la référence des écosystèmes comestibles en France. Formateur et conférencier, il a créé l’association Forêt gourmande pour promouvoir cette technique. A travers le portrait de cet utopiste qui oeuvre les mains dans la terre, le documentaire met en lumière son engagement. Nous le suivons avec son collectif à Uckange, en Moselle, où les sols sont contaminés par la pollution sidérurgique ; en Bourgogne, dans les prestigieuses vignes du Château de Meursault, où l’on cherche à s’adapter au réchauffement climatique ; ou auprès de paysans en Saône-et-Loire qui voudraient développer son modèle. Sollicité par des entreprises comme EDF, à qui l’Etat a demandé de stocker du carbone, aussi bien que par des institutions comme la mairie des Ulis, dans l’Essonne, afin d’imaginer un jardin public, Fabrice Desjours plante sa petite graine partout où cela est possible, défendant une autre façon de produire et de vivre.