L'Obs

UN HÉROS TRÈS DISCRET

ROY ORBISON : PUR ROCK

- HÉLÈNE RIFFAUDEAU

Documentai­re américain de Steve Cole. 52 min. 22h30 ARTE

Elvis Presley le considérai­t comme « le plus grand chanteur au monde ». En 1963, les Beatles ont assuré la première partie de ses concerts. Et il compte, parmi ses fans, aussi bien David Lynch que Bono ou Elvis Costello. Figure majeure du rock’n roll, Roy Orbison fut un artiste unique à qui l’on doit quelques succès remarquabl­es : « Only the Lonely », « Oh, Pretty Woman », devenu, vingt-six ans après sa sortie, indissocia­ble du film qui starisa Julia Roberts. Dans un documentai­re hommage où s’exprime un concentré impression­nant de ses prestigieu­x admirateur­s (Johnny Cash, Bruce Springstee­n, Steve Jones… ), Steve Cole retrace le parcours du Texan à la voix d’or. Tout commence en 1956 par l’envoi d’une simple démo à Sam Phillips, de Sun Records, à Memphis. Conquis, le producteur, surnommé « The Father of rock’n roll » pour avoir aussi découvert Jerry Lee Lewis, Elvis et Johnny Cash, le rappelle trois jours plus tard. Doté d’un timbre singulier, Orbison fait montre de qualités vocales exceptionn­elles. Malgré la mort de sa femme Claudette, en 1966, dans un accident de moto, puis celle, deux ans plus tard, de deux de ses fils, emportés dans l’incendie de sa maison, l’artiste enchaînera les tournées sans rien montrer de son chagrin. En bon gentleman du sud des Etats-Unis, « Big O » cultive une personnali­té discrète, à rebours des clichés de la rock’n roll attitude, exception faite de ses indispensa­bles lunettes noires, devenues un emblème du genre. En 1988, son associatio­n avec Bob Dylan, George Harrison, Jeff Lynne (le leader d’Electric Light Orchestra) et Tom Petty donne naissance au groupe mythique Traveling Wilburys. Mais Roy Orbison est victime d’une crise cardiaque quelques mois à peine après la sortie de leur premier album (« Traveling Wilburys vol.1 »). Comme s’il s’effaçait une dernière fois devant la gloire…

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