La maison abandonnée devient un gîte de charme
CENTRE-VILLE En un peu plus de deux ans, Victor et Dorothée ont redonné vie à une maison bourgeoise à l’abandon. Ce “City break” de charme doté de quatre chambre a reçu un prix national.
UNE MAISON ABANDONNÉE DEPUIS 40 ANS
Cette bâtisse de 1880 située au 6 rue Michelet, juste derrière l’université Jules-Verne et donnant également sur le boulevard De-Gaulle, était inhabitée depuis plus de 40 ans. «Les propriétaires en avaient hérité mais elles ne venaient jamais, elles ne l’entretenaient pas, explique la nouvelle propriétaire des lieux,
Dorothée Jouret. Nous l’avons rachetée en juillet 2015 dans un triste état. Si les maçonneries étaient saines, l’intérieur était complètement détérioré. La maison avait été squattée et une partie, ici le salon, ou à l’étage, avait été incendié».
LA SOLUTION “CHAMBRES D’HÔTES“
A l’origine, ces parents de deux jeunes enfants, complètement novices dans le domaine des chambres d’hôtes, se sont questionnés sur la meilleure façon d’optimiser autant d’espace. «L’idée est venue avec le projet finalement parce que quand on l’a visitée, malgré l’état de délabrement avancé, on a vu le potentiel de la maison. On s’est alors questionné sur comment utiliser cette surface car avec 400 m2 habitables, c’était trop grand pour une famille de quatre personnes». L’amortissement des taxes foncière et immobilière a également été au coeur de leur réflexion.
DOROTHÉE A DESSINÉ LES PLANS
Avec son mari Victor Debil-Caux, chef d’entreprise dans le bâtiment, notamment dans la plomberie, et elle travaillant dans un bureau études thermiques, le chantier a vite pris forme dans leur esprit. «Comme je maîtrisais les logiciels, j’ai pu dessiner sur ordinateur les plans sans passer par un maître d’oeuvre et le métier de mon mari nous a bien aidés aussi» . Quasiment deux ans et demi auront été nécessaires pour réaliser les travaux. « Avec des surprises. On a refait 90% de la toiture et puis en certains endroits, les poutres avaient pourri, on a dû refaire un peu de charpente, c’était pas prévu. On a trouvé une fosse toutes eaux sous ce qui est notre cuisine maintenant. On l’a remplie avec des gravats. On a aussi trouvé une fosse septique qu’on a dû neutraliser » . A noter que les propriétaires ont fait la plus grande partie des travaux en habitant la propriété. « Quand les travaux avançaient, on avait une pièce en plus, deux pièces en plus…Et pis on a fini par les chambres d’hôtes parce que pour vivre, c’était le moins urgent».
UN GÎTE VERT
Dans le domaine, Dorothée et Victor ont investi dans des matériaux nobles et surtout de haute qualité environnementale. « On a bien isolé la maison, on a mis de la laine de roche partout sur les murs, on a installé des fenêtres performantes en bois et pas en PVC, une chaudière à condensation, des panneaux solaires…On a fait tout ce qu’il fallait pour avoir une maison économe en énergie. On n’a pas de mauvaises surprises» .
DES NOMS PRESTIGIEUX
Finalement, ce sont peut-être les chambres d’hôtes qui ont posé le plus de problèmes aux propriétaires. « On a fait, défait, refait les plans jusqu’à ce qu’on trouve quelque chose d’optimal qui permette de séparer les espaces chambres d’hôtes et la partie privée» . Ainsi, les chambres ont été construites au premier étage et la partie familiale se situe dans les combles. Aujourd’hui, le Rhino Rayé compte quatre grandes chambres entre 17 et 30 m2 avec chaque fois une salle de bain et des toilettes privés. «Les quatre chambres ont des décorations très différentes les unes des autres avec des noms qui correspondent à des personnalités ou lieux beauvaisiens célèbres, Jeanne pour Jeanne Hachette, Henri pour Henri Gréber, Arnaud pour Arnaud Démare et Angadrême pour la grande chambre dite cathédrale».
«LE JARDIN, C’ÉTAIT LA JUNGLE»
Le jardin a également a également fait l’objet de gros travaux de
débroussaillage. «On a dû tout raser et repartir de 0 car les arbres étaient plus des tuteurs de lierre qu’autre chose» . Aujourd’hui, il se présente avec un bel espace et une grande terrasse.
Ouvert fin novembre 2017, le city break le Rhino Rayé situé rue Michelet a déjà reçu un prix national de l’organisme “Gîtes de France”. Une belle récompense pour Dorothée et Victor qui auront mis deux ans à tout rénover.