VANDALISME AU 1 AVENUE CHAMPAGNE «Je n’ai pas peur mais je suis inquiet»
BEAUVAIS Depuis le 30 novembre, un chauffeur de taxi et plusieurs résidants du bâtiment B 9 sont victimes de dégradations sur leurs véhicules. Un voisin est montré du doigt.
J’avoue que maintenant je suis vraiment inquiet» . Jusqu’au 30 novembre, Abdeslam, un père de famille nombreuse âgé de 41ans, vivait sans problème dans son logement du bâtiment B 9, au 1 avenue de Champagne, à La ZUP Argentine. Là, au hasard d’une rencontre dans le hall d’escaliers, il croise un autre locataire qu’il n’avait jamais vu auparavant. «C’était la première fois que je le voyais en trois ans et demi, je ne le connaissais pas et là, il m’interpelle en m’accusant d’avoir sonné chez lui. Je lui ai répondu que ce n’était pas moi, si je l’avais fait, je l’aurai dit mais là, ce n’était pas moi et il s’est énervé». Peu de temps après, il retrouve son taxi avec le rétroviseur gauche cassé. «Je me suis dit que c’était du vandalisme, ça arrive et je n’ai pas pensé à autre chose». Mais voilà que quinze jours après, en prenant son taxi, il retrouve cette fois-ci sa vitre arrière complètement brisée. Il doute alors d’une simple coïncidence et fait un rapport de cause à effet avec ce fameux locataire qui ne cesse de l’agresser lui et d’autres locataires quand ils le croisent. Et d’autant plus qu’il n’est pas une victime isolée. «En discutant avec mes voisins, je me suis rendu compte que je n’étais pas la seule victime, nous sommes six ou sept locataires à avoir été touchés. Certains ont eu leurs deux phares arrières cassés, d’autres les rétros endommagés, il n’ y a pas de hasard. »
«IL M’A DIT QU’IL ÉTAIT ENSORCELÉ»
Le soir du 3 décembre, Abdeslam rencontre ce voisin devant le café de la ZUP et engage la discussion. «Je lui ai demandé pourquoi il a cassé ma vitre de voiture, je lui ai alors dit que ma voiture était équipée de caméras, ce qui n’est pas vrai. Il m’a alors dit “pardonne moi», il m’a proposé de rembourser les travaux de réparation, je n’ai pas voulu car je voulais porter plainte», explique l’artisan taxi. Je lui ai demandé pourquoi il avait cassé les vitres des autres voisins, il m’a dit qu’il était ensorcelé, je lui ai dit d’aller voir un médecin» , continue ce Beauvaisien qui a également enregistré ses aveux.
«ÇA PEUT MAL FINIR»
Le lendemain, il s’est donc rendu au commissariat pour faire bouger les choses. «Mais depuis, rien n’évolue », regrette-t-il alors que maintenant, dès qu’il le croise, ce sont des menaces et des insultes. «Je n’ai pas peur de lui mais j’avoue que son comportement m’inquiète. Ici, il y a des familles avec des enfants en bas-âge qui veulent vivre tranquillement et la prochaine fois, ça peut mal finir» . Il est clair que l’incendie criminel dans le 16e à Paris trotte également dans toutes les têtes. Lundi, Abdeslam s’est rendu chez le bailleur OPAC pour signaler ces comportements. «Il est important que tout le monde soit au courant».
Après le rétroviseur, Abdeslam a eu sa vitre arrière cassée. Tout comme ses voisins victimes de mêmes faits, il soupçonne un locataire. Des plaintes ont été déposées.