10 mois ferme pour le conducteur sans permis multi-récidiviste
Le 1er mars, un habitant d’Allonne âgé de 35 ans a été présenté en comparution immédiate devant le tribunal de Beauvais pour répondre d’une conduite sans permis. Ce natif de Côte d’Ivoire a été arrêté le 26 février lors d’un contrôle routier à Beauvais. Une opération des forces de l’ordre qui n’était pas innocente comme l’explique le président d’audience : « Beauvais n’est pas une grosse ville et vous êtes connu étant donné votre casier ».
CONNU À BEAUVAIS
En effet, ce père de deux enfants a déjà eu à faire à de multiples reprises aux tribunaux, il a déjà été condamné à 27 reprises pour des infractions qui couvrent une bonne partie du spectre des possibilités délictuelles prévues par la loi : vol, recel, mise en danger d’autrui, violence, outrage, transport d’armes, usage de stupéfiants... Pour ne rien arranger à sa situation, le prévenu était en liberté conditionnelle lorsqu’il a été surpris au volant. C’est avec un calme quasi-olympien sans doute dû à une certaine habitude des prétoires que le jeune homme explique avoir pris le volant pour « rendre service à un ami » qui ne pouvait conduire faute à son état de santé. Concernant son casier très chargé, le prévenu a invoqué de « mauvaises fréquentations » devant un enquêteur pénal qui a déclaré dans son rapport bien le connaître : « Je l’ai vu en 2005, 2006, 2007... » Un lourd passif judiciaire qui pousse le tribunal à « s’interroger sur sa capacité à respecter la règle de droit ». A la question d’un magistrat sur le temps passé par le prévenu en détention, ce dernier répond : « Je n’ai jamais vraiment compté, j’essaie de ne pas y penser pour avancer... ». Le prévenu déclare en effet « faire des démarches pour s’insérer ». Il suivrait notamment des cours de code en ligne et ambitionnerait à l’avenir de devenir chauffeur-livreur. Pour la représentante du ministère public, cette bonne volonté ne semble pas suffisante pour effacer les 15 infractions au code de la route pour lesquelles a déjà été condamné le prévenu et pour avoir de nouveau enfreint la loi « à peine 10 mois après sa sortie de prison ». Le parquet requiert 14 mois d’emprisonnement dont 4 mois avec sursis : « Le seul moyen d’empêcher une réitération c’est la détention ».
DÉJÀ 27 CONDAMNATIONS
Du côté de la défense, « ces réquisitions sont jugées très sévères ». L’avocat livre au débat différentes attestations pour mettre en avant la démarche d’insertion du prévenu, notamment une promesse d’embauche pour un CDD de 6 mois en région parisienne : « Vous pourriez prononcer une contrainte pénale pour qu’il continue ses démarches d’insertions ». Une plaidoirie qui ne sera pas entendue par le tribunal : le prévenu est condamné à 10 mois d’emprisonnement ferme.