Alcoolisé, il crée un accident. Sa 17e condamnation l’envoie en prison
BEAUVAIS Un jeune homme de 22 ans a été condamné à un an de prison ferme après une course poursuite dans les rues de Beauvais, d’abord avec un autre véhicule, puis avec les policiers.
Sayf-Allah Abbassi ne s’attendait pas à retourner aussi longtemps à l’ombre d’une cellule. Le 31 juillet dernier, les juges ont signé son retour en prison pour une durée d’une année. Présenté en comparution immédiate au début du mois de juillet pour une conduite sans permis et un refus d’obtempérer, le jeune homme de 22 ans avait demandé un délai pour préparer sa défense avec son avocat. Un mois plus tard, « son » défenseur brille par son absence et c’est l’avocate de permanence qui assumera sa défense. Sayf-Allah Abbassi a été interpellé le 2 juillet dernier à hauteur d’Intermarché après avoir traversé tout Beauvais à vive allure, en ne respectant ni les feux ni les stops. Il s’est fait repérer par les policiers alors qu’il se livrait à une course avec un autre véhicule. Les policiers prennent en chasse les deux voitures. Lorsque cellesci prennent des directions différentes, les policiers choisissent de suivre la Mini d’Abbassi. Quelques kilomètres et infractions plus tard, la Mini s’immobilise net : panne d’essence ! Mais ce n’est pas tout pour le jeune homme : le 20 juin dernier, il s’était déjà fait arrêter au guidon d’un scooter 125 cm3, toujours sans permis, et le rapport du juge sur sa contrainte pénale
n’est guère brillant : Abbassi ne respecte que très modérément ses obligations, le juge demande la révocation de cette contrainte et l’application d’une peine de quatre mois de prison. Enfin, ayant inauguré son casier judiciaire alors qu’il était encore mineur, le prévenu a passé ces quatre dernières années à entrer et sortir de prison. « Le 2 juillet, vous vous êtes livré à une course poursuite complètement dingue », lui lance le président d’audience. Pour toute explication, le prévenu déclare : « Je roulais un peu vite. Je voulais juste conduire car ça faisait longtemps que je n’avais pas conduit. Et je ne me suis pas arrêté car je n’avais pas le permis, j’ai déjà un casier lourd et j’étais sous contrainte pénale. » Mais il ajoute, tentant d’adoucir les juges : « Depuis quatre ans, je n’arrête pas d’entrer et sortir de prison. Je veux arrêter tout ça. J’ai travaillé. Je suis en train de monter une entreprise. C’est vraiment le mauvais moment pour me renvoyer en prison ! » Ses paroles n’ont pas l’effet escompté sur le président qui lui répond : « Avec vous, c’est cause toujours ! je fais ce que j’ai envie de faire ! » Abbassi réplique : « J’en ai marre, c’est la Justice qui me remet toujours en prison ! » Cette réplique n’est pas du goût du président : « Non, non, c’est vous qui provoquez vos séjours en prison en ne respectant aucune règle. » Le procureur suit la même ligne en lançant au prévenu : « S’il en a marre de comparaître devant la Justice, qu’il arrête ses infractions ! » Il requiert six mois ferme et quatre mois supplémentaires pour la révocation de sa contrainte pénale. Le tribunal retient les quatre mois de révocation mais va au-delà des réquisitions du parquet en prononçant une peine de huit mois ferme. Abbassi est donc reparti en prison pour un an au total.
Le 2 juillet, la course poursuite entre la Mini conduite par le prévenu et les policiers s’est terminée grâce à une panne sèche de la Mini.