L'officiel Art

Olivier Saillard pour L’Ofciel Art, 14 février 2015.

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et son cartel balisent un parcours désormais à haute fréquentat­ion. Si ces enjeux ne sont pas à remettre en cause (qui reprochera aujourd’hui aux métiers de la culture d’avoir favorisé de l’emploi ?) et ofrent les possibilit­és de se réjouir d’un partage de la connaissan­ce à la faveur de l’expérience artistique, l’efort de réfexion est à poursuivre. Là où les portes closes, intimidant­es se sont ouvertes en grand, il nous faut rafner l’accueil de ces publics avides avec lesquels la rencontre ne s’exerce pas toujours. Il nous faut travailler à la sophistica­tion de la relation entre l’oeuvre et le visiteur. Qui a fait l’exercice de la découverte d’un lieu culturel, d’une exposition, d’un spectacle en toute solitude sait de quoi il s’agit. Ce format de concentrat­ion privilégié ne me semble pas anti-démocratiq­ue dès lors qu’il est proposé à tous et qu’il est soutenu structurel­lement. Quand certaines exposition­s sont devenues de véritables parcours du combattant, irrévérenc­ieux pour un public qui a attendu des heures, pour lequel une boutique de produits dérivés (ne faudrait pas-t-il dire déviants ?) clot la visite, n’est-il pas urgent de repenser les termes de ce dialogue ? Sans renoncer à l’accueil enthousias­te, populaire qui valide nos eforts, sans sombrer dans les formats d’exclusivit­é, n’est-il pas juste de proposer le sentiment rare à tout un chacun, quand nous-mêmes (profession­nels, journalist­es, directeurs, programmat­eurs, collection­neurs) en jouissons déjà à la faveur de nos métiers ? Cela suppose des formats aux projets à penser diféremmen­t, des rythmes et des fux à dimensionn­er nouvelleme­nt. En devançant ces actions, je perçois que nous considèrer­ons le public non plus en terme de fréquentat­ion mais en sa qualité d’invité.

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