TRIENNALE DE BRUGES / BELGIQUE
Elle a la forme d’un oeuf, rien d’étonnant donc à ce qu’elle soit contenant et contenu : sur les deux tableaux la belle Belge est gagnante. Façades ouvragées, musées éloquents, églises qui feraient – le temps d’un tour de nef – se convertir les plus incroyants, ruelles serpentines, estaminets coquets où, entre chien et loup, tromper le vague à l’âme. Bruges nous sied encore plus lorsqu’elle bouscule ses atours grands-bourgeois pour accueillir une Triennale dont le commissariat a été confié à un duo : Till-Holger Borchert (conservateur en chef au Groeninge Museum) et Michel Dewilde, (directeur de la programmation au Beeldende Kunsten Cultuurcentrum, arts visuels). Ils ont rassemblé des artistes internationaux autour du thème Global Urbanisation: The City of the Future? Que se passerait-il si les 5 millions de visiteurs annuels décidaient de demeurer dans la ville... une manière très intéressante de s’interroger sur la nécessité d’amplifier les caractéristiques multiculturelles des cités de demain. Ecologie, mobilité, énergie sont illustrées par une quinzaine d’artistes et designers, avec des oeuvres et réalisations en prise directe avec l’urbain. Studio Mumbai, Luc Schuitten, Tadashi Kawamata, Nathan Coley, Atelier Bow-Wow, Vibeke Jensen, Daniel Dewaele, Song Dong, Rainer Ganahl... Et pour une immersion totale, ne pas négliger les brillants représentants du label brugeois Handmade in Brugge (www.handmadeinbrugge) qui rassemble tout ce que la ville comporte de beau et bon : du textile au mobilier et décoration en passant par la mode et les accessoires, sans oublier les bières et les chocolats et, cité des livres, de la reliure et des lettres oblige : des papiers pressés à l’ancienne. Le calligraphe Brody Neuenschwander, (auteur des calligraphies de The Pillow Book, mais aussi du logo de Dries Van Noten) est une figure de la ville. De quoi renouer avec la plume et le vélin, pour de longues missives bien adressées. Triennale de Bruges, jusqu’au 18 octobre, www.triennalebrugge.be.