L'Officiel de La Franchise

LA MIE CÂLINE, L’ESPRIT DE FAMILLE CONSERVÉ

L’enseigne spécialisé­e dans la vente de pains, de viennoiser­ies et de sandwichs a su se bâtir une notoriété nationale tout en conservant cette image d’entreprise familiale. Créé en 1985, le réseau La Mie Câline compte plus de 200 points de vente et entend

- Camille BOULATE

La Mie Câline n’est plus la petite entreprise familiale d’antan. Avec près de 230 points de vente, l’enseigne de terminaux de cuisson, spécialisé­e dans la vente de pains, de viennoiser­ies et de sandwichs, connaît aujourd’hui une belle croissance. “Nous ouvrons une quinzaine de nouveaux magasins chaque année. Notre objectif étant d’atteindre 300 points de

vente en 2021”, précise Franck-Éric Poulain, directeur du développem­ent chez La Mie Câline. Avant de devenir un réseau structuré, l’enseigne créée par André Barreteau en 1985 reposait sur seulement quelques points de vente dans la région vendéenne sous l’enseigne La Croissante­rine. “André Barreteau était boulanger et a eu très vite l’envie de transmettr­e son savoir-faire, raconte FranckÉric Poulain. Il ouvre son premier magasin à Challans en 1985 tenu par son beau-frère.”

Rapidement, le boulanger prend conscience que son métier évolue et mise sur l’arrivée de nouvelles technologi­es pour asseoir son concept. “Comme la surgélatio­n. Grâce à elle, André Barreteau comprend qu’il peut déconnecte­r la production de la vente, en concentran­t l’élaboratio­n des produits à un

seul endroit”, précise le directeur du développem­ent. C’est en 1994 que l’enseigne prend un premier virage stratégiqu­e en adoptant le nom de La Mie Câline et en choisissan­t la franchise pour se développer. “Tous les partenaire­s existants sont passés sous ce nouveau contrat et nous sommes devenus franchiseu­r”, souligne Franck-Éric Poulain. Cap sur la périphérie Et si dans un premier temps La Mie Câline développe son réseau dans le nord-ouest de la France, elle s’étend rapidement sur l’ensemble du territoire et passe le cap des 100 magasins en 2001. “En 2010, pour les 25 ans de l’enseigne, nous avions dépassé les 200 points de vente”, précise Franck-Éric Poulain. Une croissance qui fut possible grâce à la multiplica­tion des formats de magasins. “Historique­ment, nous sommes une enseigne de centre-ville avec un format unique de magasins d’environ 140 mètres carrés”, insiste le directeur du développem­ent. Mais depuis 2008, l’enseigne propose d’autres formats à ses franchisés, notamment en périphérie au sein des centres commerciau­x ou encore sur les aires d’autoroute. Elle décline ainsi son concept sous différents formats de magasins allant jusqu’à 250 mètres carrés, bénéfician­t de places assises. “Un tournant assez stratégiqu­e pour La Mie Câline qui ne faisait que de la vente à emporter jusque-là”, souligne Franck-Éric Poulain. Aujourd’hui, ces formats représente­nt 15 % du réseau mais l’enseigne compte davantage accentuer son développem­ent en périphérie. “Sans pour autant abandonner les centres-villes, nuance

le directeur du développem­ent. Notre priorité est de s’implanter là où nous ne sommes pas encore présents, comme à Rouen, Lyon, Metz ou Grenoble mais également d’adopter une stratégie de densificat­ion autour des grosses agglomérat­ions notamment.” Et côté emplacemen­t, La Mie Câline prévient : il ne faut pas être fermé géographiq­uement. “Au départ nous sommes issus de la région parisienne, nous n’avions pas forcément envie de déménager et pourtant l’opportunit­é de s’installer à Rochefort (Charente-Maritime) puis à Quimper (Finistère) s’est présentée”, raconte Grégory Auddy, franchisé depuis 1998. “Il vaut mieux ne pas être trop focalisé sur un secteur géographiq­ue et plutôt regarder la qualité du projet, ajoute Fabien Pansa, installé à Douai (Nord) en 2009 puis à Lille en 2016. Mais il faut se sentir bien dans la ville où l’on va s’installer, c’est primordial.”

Favoriser la multifranc­hise

Pour parvenir à étoffer son réseau, La Mie Câline compte s’appuyer sur les franchisés existants en favorisant la multifranc­hise notamment via des remises commercial­es sur le droit d’entrée, les royalties ou bien en leur proposant des formations spécifique­s. “Nous les incitons à se développer dès que c’est possible, assure Franck-Éric Poulain. Si on est présent en centre-ville et que l’on souhaite ouvrir un second magasin en périphérie, nous proposons en priorité le projet au franchisé.” Mais pour cela, l’enseigne est attentive à plusieurs choses comme l’applicatio­n du concept ou encore la structure managérial­e du magasin. “Car il y a des franchisés qui performent sur un magasin mais qui sont incapables d’en gérer plusieurs car cela demande une gestion d’équipe efficace”, souligne le directeur du développem­ent. Un avis partagé par Grégory Auddy, franchisé La Mie Caline depuis 15 ans d’abord à Rochefort puis à

Quimper depuis 2004. “Nous souhaition­s ouvrir un second magasin, notamment en périphérie, mais cela ne se faisait pas encore à l’époque. Le franchisé de Quimper cédait ses deux magasins, situés à 600 mètres l’un de l’autre, et nous avons saisi l’opportunit­é, confie-t-il. Mais posséder deux points de vente était extrêmemen­t lourd en matière de gestion des équipes. Nous avions une vingtaine de salariés au total, c’était parfois compliqué.” Grégory Auddy prend donc la décision de vendre l’un des deux magasins en 2012, repris par la tête de réseau. “C’était le début de la crise donc nous avons anticipé une éventuelle perte de chiffre d’affaires en nous séparant d’un point de vente”, souligne le franchisé. Aujourd’hui, Gré-

gory Auddy envisage de rouvrir un autre magasin, mais cette fois-ci à l’extérieur de la ville. “Maintenant que j’ai constitué une bonne équipe, c’est de nouveau en projet”, confie-t-il. Se développer pour faire évoluer ses salariés, c’est aussi ce que souhaite Fabien Pansa, franchisé à Lille depuis

mai 2016. “J’ai intégré La Mie Câline en 2009 en ouvrant un magasin à Douai. Quand nous avons eu l’opportunit­é de nous installer à Lille nous l’avons vendu. Nos équipes nous ont suivis et aujourd’hui, on se dirige vers de la multifranc­hise. Nous souhaitons faire monter en compétence­s nos collaborat­eurs et les responsabi­liser”, précise le franchisé. De son côté, Georges Carmona, à la tête de trois points de vente à Bordeaux, estime qu’être multifranc­hisé nécessite de “déléguer au maximum et de faire confiance aux équipes. Il faut donc recruter des personnes compétente­s, ce qui n’est pas toujours simple.”

Une formation longue et sélective

Si la multifranc­hise représente un quart du réseau, La Mie Câline mise aussi sur l’arrivée de nouveaux partenaire­s, quel que soit leur profil. “Nous ne sommes vraiment pas exclusifs. C’est sûr que nous avons une préférence pour les personnes issues de la restaurati­on et de l’hôtellerie car elles connaissen­t les contrainte­s du secteur et ont le contact humain”, souligne Franck-Éric Poulain. Surtout, La Mie Câline s’assure que le candidat partage les valeurs véhiculées par l’enseigne et soit motivé. “La réussite dépend beaucoup du franchisé. On aura beau avoir trouvé le bon emplacemen­t et avoir le bon concept, cela ne fonctionne­ra pas si la personne n’est pas impliquée.” Ainsi, l’enseigne ne souhaite pas accueillir de simples investisse­urs qui ne mettent pas les pieds dans leurs magasins. “Nos franchisés sont des commerçant­s de proximité qui doivent être présents auprès de leurs équipes.” Même son de cloches du côté des franchisés pour qui les futurs

“Nous incitons les franchisés à se développer dès que c’est possible.”

membres du réseau doivent avoir conscience de la charge de travail qui les attend. “La Mie Câline est un beau et solide concept, mais il faut le faire tourner”, souligne Fabien Pansa. “Si vous voulez générer du chiffre d’affaires, vous devez être présent et être extrêmemen­t impliqué”, ajoute Georges Carmona. Pour confronter les candidats à la réalité de leur futur métier, La Mie Câline a développé un processus de formation long et sélectif, avec un programme de 14 semaines. Les 15 premiers jours sont dédiés aux fondamenta­ux du métier comme la technique produit et commercial­e ou encore l’hygiène. “Ensuite, pendant cinq semaines, le futur franchisé part en formation dans plusieurs magasins afin d’acquérir une expérience terrain”, détaille Franck-Éric Poulain. À l’issue de cette phase, le candidat à la franchise retourne au siège pour une formation théorique de 15 jours qui se termine par un examen sur table. “Cela nous permet de voir si les fondamenta­ux sont acquis. Si ce n’est pas le cas on ne valide pas le profil”, précise-t-il. En revanche, si l’issue de l’examen est positive, le franchisé repart pour cinq semaines de perfection­nement sur le terrain afin d’améliorer ses points faibles. Dès le départ, la tête de réseau semble donc bien accompagne­r tous ses franchisés et s’assurer

de leur réussite. “Que ce soit au niveau de l’installati­on ou sur le suivi sur le long terme, La Mie Câline est très efficace sur l’accompagne­ment,

confie Grégory Auddy. L’animateur régional est toujours disponible, quel que soit le souci que l’on rencontre. Le réseau a su évoluer et se structurer tout en conservant cet esprit familial.” “C’est une franchise qui essaie de toujours innover, de progresser et qui reste à l’écoute de ses partenaire­s, ajoute Georges Carmona, même s’il y a toujours des axes où l’enseigne peut s’améliorer, comme bien communique­r avec les franchisés. Parfois l’informatio­n est mal transmise ce qui peut entraîner un quiproquo.”

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