L'Officiel de La Franchise

Enquête

TOUS LES CHEMINS MÈNENT À LA FRANCHISE

- Ève MENNESSON

Franchisés, qui êtesvous ? La Fédération française de la franchise (FFF) dresse chaque année un portrait type du franchisé. Ainsi, d’après l’étude réalisée en 2016, le franchisé serait un homme de 47 ans diplômé d’un bac +2. Avant d’ouvrir sa franchise ( âge moyen à l’ouverture : 36 ans), il aurait été salarié dans le privé. Les franchisés que nous avons interviewé­s pour ce dossier étaient en effet nombreux à l’être. Comme Nicolas Dufour, directeur des ventes chez un partenaire franchisé Orange, qui a profité d’un changement d’organisati­on pour rejoindre l’enseigne Mikit. D’autres nouveaux franchisés avaient déjà une expérience de l’entreprene­uriat, à hauteur de 17 %, selon l’étude de la Fédération française de la franchise. À l’image d’Éric Sanvelian, qui avait créé une entreprise de location de parc informatiq­ue avant de la revendre pour changer de vie. Il dirige aujourd’hui la franchise Era Immobilier de Versailles. Sandra Ferreira avait quant à elle une entreprise de cuisine encastrée avec son mari. “J’avais l’impression d’avoir fait le tour du sujet, je souhaitais me lancer dans autre chose”, témoigne-telle. C’est pourquoi elle a choisi l’enseigne Depiltech. Enfin, 7 % des nouveaux franchisés sont sans activité. Certains franchisés interviewé­s ont en effet témoigné avoir profité d’un licencieme­nt économique pour se lancer en franchise. Comme Jean-Luc Gérard, qui s’est retrouvé sans emploi à plus de 50 ans : la franchise lui a permis de retrouver une activité.

Désir d’auto-réalisatio­n

Si les profils des franchisés sont variés, les motivation­s pour se lancer le sont tout autant. Même si la plupart ont le souhait

de devenir leur propre patron. La FFF, qui s’était penchée sur les motivation­s des franchisés en 2012, note que ceux-ci ont un besoin d’autonomie, d’indépendan­ce, de volonté de prendre leur destin en main. À l’image de Nicolas Dufour qui avait toujours rêvé d’être son propre patron et qui a pu le réaliser grâce à la franchise. “Je ne me serais pas vu partir d’une feuille blanche. Mikit m’a indiqué la voie à prendre et je peux échanger avec les autres franchisés et la tête de réseau en cas de doute. Même si je bénéficie de la liberté d’entreprene­ur que je cherchais”, indique-t-il. Il se dit pleinement satisfait d’avoir donné vie à sa propre activité et d’avoir créé des emplois. “Je suis également satisfait d’avoir développé mes revenus”, ajoute-t-il. Les travaux de la FFF ont également mis en avant le fort désir d’auto-réalisatio­n des franchisés : ils ont envie de s’inscrire pleinement dans un projet concret leur permettant de mettre en avant leurs savoir-faire. C’est exactement ce que raconte Eddy Magne, à la tête d’une franchise Mikit après avoir longtemps été cadre dirigeant chez Vinci : il apprécie de voir les réalisatio­ns concrètes de son travail, ce qui n’était pas toujours le cas auparavant. Le choix de se lancer en franchise peut aussi être motivé par l’envie de changer de vie. Comme Charles Derré, franchisé Pitaya, à qui le métier d’ostéopathe ne convenait pas. Cela peut également être un moyen de bouger, à l’image de Jean-Luc Gérard qui souhaitait s’installer dans le Sud. Même si, selon l’étude annuelle de la Fédération française de la franchise, seuls 24 % des nouveaux franchisés s’implantent dans une autre région.

“J’ai changé de métier mais également de région. C’est donc un bouleverse­ment pour moi”

Aversion au risque

En revanche, la FFF constate une aversion au risque des franchisés. Ce qui explique peutêtre pourquoi ils ont préféré ce système au lieu d’entreprend­re seuls. “J’ai choisi de me lancer en franchise parce que j’avais envie d’être épaulée mais aussi de bénéficier de la puissance de leur communicat­ion et de leurs idées”, explique Sandra Ferreira. Selon l’étude annuelle de la Fédération française de la franchise, c’est avant tout pour bénéficier de la notoriété d’une marque connue que les entreprene­urs optent pour une franchise (50 %), mais aussi pour bénéficier d’un accompagne­ment et de moyens (38 %) et limiter les risques financiers (35 %). Cette aversion au risque explique pourquoi les futurs franchisés choisissen­t aussi scrupuleus­ement l’enseigne avec laquelle ils se lancent. En effet 94 % des partenaire­s interrogés par la FFF dans le cadre de son étude annuelle disent avoir réalisé des recherches avant de sélectionn­er leur réseau et 60 % révèlent avoir consulté un expert. Les informatio­ns qu’ils regardent en priorité : la rentabilit­é des points de vente (78 %), le DIP (78 %), l’antériorit­é du réseau (73 %) et la satisfacti­on des franchisés (68 %). Avant d’opter pour le réseau Era Immobilier, Eric Sanvelian s’est plus particuliè­rement intéressé à la situation financière et au taux de sinistrali­té des franchisés. Sandra Ferreira conseille quant à elle de regarder de près l’accompagne­ment que propose la tête de réseau, notamment en matière d’outils. Car quel que soit son parcours antérieur, le profession­nalisme de la franchise sélectionn­ée y est également pour beaucoup dans la réussite de son entreprise.

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