Crédit Libra ou licence emprisonna ?
Introduction
Si le concept semble porteur, les documents contractuels sérieux, il reste aux candidats à apprécier la création de valeur à leur profit. Par ailleurs, on a la désagréable impression que le concédant cherche avant tout à s’exonérer de ses responsabilités, à limiter ses obligations tout en exigeant beaucoup. On ne saurait le reprocher au concédant, reste aux licenciés à s’engager en connaissance de cause.
Comptes d’exploitation
Le DIP comporte les comptes d’exploitation de l’agence pilote : est-elle exploitée dans les mêmes conditions que celles imposées aux futurs licenciés et lesdits comptes permettent-ils au licencié de construire son propre business plan de façon pertinente ?
La réponse de Frédéric Stef, directeur du développement de Crédit Libra :
Oui, avec la particularité qu’il s’agit d’une agence qui a déjà une certaine antériorité et qui comporte plusieurs conseillers. Mais les conditions en agence pilote sont les mêmes en ce qui concerne les obligations, etc., que celles appliquées à quelqu’un qui entre dans le réseau.
Valorisation du fonds de commerce
Comment le licencié, a priori simple sous-mandataire du concédant, peut-il valoriser son fonds de commerce ?
La réponse de F.S. :
Dans nos professions, le courtage financier, il est difficile de valoriser un fonds de commerce. Ce n’est pas inhérent au modèle Crédit Libra. C’est dû au fait que nous sommes dans un business qui repose sur le directeur d’agence, ses conseillers et leur réseau. Donc pour la personne qui rachète, le risque est de ne pas réussir à l’entretenir et à le faire perdurer. La valorisation dans notre activité représente “X” fois l’EBE [excédent brut d’exploitation, ndlr] mais mécaniquement on sait que 15-20 % du business ne se fera plus. Ce qui sécurise la personne qui reprend est que malgré tout, la moitié du succès repose sur notre concept, nos outils, etc. Et que tout cela, nous le mettrons à disposition du repreneur.
Choix du contrat
Pourquoi avoir choisi la licence de marque alors qu’il s’agit d’un contrat de franchise (avec mise à disposition, en l’espèce, d’un savoir-faire et d’un concept) ? Ainsi le concédant fait “sauter”, dans le cadre d’un contrat de licence de marque, ses obligations au titre de l’assistance. Mais est-ce une bonne chose ?
La réponse de F.S. :
Nous proposons une vraie assistance. Mais pourquoi avoir choisi la licence de marque ? Parce que dans notre process, l’affilié rencontre le client, monte le dossier et nous en délègue la gestion. Ainsi, c’est nous qui le transmettons aux banques spécialisées, en assurons le suivi, réalisons la négociation, etc. À ce titre, nous conservons une partie du savoir-faire en interne. Nous ne pouvons pas lui déléguer cette partie car nous sommes le mandant et lui le mandataire. La question a donc été de savoir si en franchise, il n’y avait pas un risque que l’on nous dise que nous étions obligés de déléguer l’intégralité du savoir-faire. Ce que nous ne pouvons pas faire juridiquement. Nous avons donc opté pour la licence de marque qui peut passer pour un système plus “light” et pour un désengagement par rapport à nos obligations mais ce n’est pas du tout le cas.
“Dans le courtage financier, il est difficile de valoriser un fonds de commerce”