POURQUOI LE CENTRE-VILLE DOIT-IL ÊTRE LA GRANDE CAUSE NATIONALE 2018 ?
Laisser nos centres-villes disparaître, c’est porter une lourde responsabilité. Le déclin des centres-villes n’est pas qu’un fait urbain, c’est un fait citoyen. La démocratie est née et s’est développée au coeur de la Cité. Par Patrick Vignal, président d
Auj ourd’hui, le constat est accablant : entre 900 et 1 000 centres-villes sont en très grande difficulté et une quarantaine au bord du gouffre. Depuis 15 ans, les diagnostics, les études convergent. La puissance publique et le législateur ont laissé trop longtemps les maires seuls face à ces difficultés en matière de financement et d’expertise. Le président Macron, et le gouvernement veulent s’impliquer fortement sur les territoires. Je me félicite de la création du nouveau ministère de la Cohésion des Territoires et je crois savoir que Jacques Mézard, le ministre, a saisi toute l’importance de cette Grande cause nationale. La cohésion des territoires, leur vitalité et l’engagement de tous ces acteurs la méritent. Mais ce ne sera pas suffisant. Pour relever ce défi du centre-ville Grande cause nationale nous avons besoin de toutes les énergies pour réussir : ministères, parlementaires, représentants des collectivités locales, grandes fédérations, bailleurs sociaux, commerçants, CCI, CMA... car la tâche sera difficile. Les régions, par exemple, doivent devenir partenaires de la métamorphose du centre-ville, notamment en matière économique.
ENTAMER LE DIALOGUE
Nous devons mener une réflexion sur les centres commerciaux. En 2016, le volume des surfaces commerciales a augmenté de 22 % dont 90 % en périphérie. Ce n’est plus possible, nous devons entamer un dialogue avec ces structures afin de ne pas pénaliser nos centres-villes. L’objectif n’est pas de leur déclarer la guerre, mais bien de parvenir à un équilibre entre centreville et périphérie. Nous demandons qu’un moratoire d’un an sur l’extension des zones commerciales soit appliqué. L’État et les collectivités doivent montrer aussi l’exemple et ne plus décentraliser les administrations en dehors des centres-villes. Ce n’est pas seulement l’extension des zones commerciales qui contribue au délitement de l’armature urbaine du centre-ville, mais également la fuite des administrations. Il est nécessaire pour le gouvernement et les législateurs d’appliquer une fiscalité adaptée aux villes les plus en difficulté. Par exemple favoriser la création d’un dispositif (Zones franches, CICE) en centre-ville afin de développer le tissu économique et social.Surtout nous ne sommes pas le seul pays dans cette situation et il y a matière à échanger, à trouver des solutions ! Nous sommes allés plusieurs fois à Bruxelles rencontrer des parlementaires européens. Sur leur demande nous organisons les 7 et 8 juin 2018 la 1ère Biennale des assises européennes du centre-ville, qui sera l’occasion de partager avec des élus locaux de différents pays, des solutions concrètes pour nos centres-villes.