L’interrogatoire Quelle politique en matière de changement de concept ?

Un changement d’agencement, de code couleur ou l’arrivée d’une nouvelle technologie peuvent avoir

Un changement de concept est-il prévu prochainement ?

Bien sûr, vous pouvez avant cela chercher à savoir de quand date la dernière modification. Toutefois, le fait qu’elle soit récente permet de vous préserver un peu mais ne garantit rien. Pour Hubert Bensoussan, avocat au barreau de Paris, membre du Collège des experts de la FFF, “le changement peut se faire dans les agencements mais cela peut aussi concerner une nouvelle machine qui va nécessiter un investissement. Et ça, ça peut tomber du jour au lendemain !”. Cherchez en tout cas à creuser le sujet car il peut arriver que même le développeur ne soit pas au courant, notamment dans des enseignes qui comptent plusieurs centaines de franchisés, connaissent un important essor et s’appuient donc sur plusieurs recruteurs. “C’est arrivé que des gens entrent dans le réseau, que ce ne soit pas bien géré, et que l’on ait omis, sans pour autant être mal intentionné, de leur dire que dans les 3 ou 4 mois le concept allait changer”, confirme Hubert Bensoussan. Pour le franchiseur, c’est dans tous les cas un exercice d’équilibriste face à une personne dont il ignore si elle est un vrai candidat ou un faux, envoyé en observateur par la concurrence. L’évolution d’un concept étant quelque chose de secret. Si le franchiseur vous répond qu’un change- ment est prévu à court terme, l’idéal pour le candidat sera de patienter et d’ouvrir directement avec la nouvelle mouture. Si ce n’est pas possible, il faut se donner la possibilité d’attendre pour en changer, par exemple 5 ans. En général, les têtes de réseau laissent un délai. Il est fréquent que cela se fasse au moment du renouvellement du contrat.

Dans quelles conditions le changement s’opère-t-il ?

On l’aura compris, il est parfois compliqué pour votre interlocuteur d’en parler a priori. Il faut donc border le sujet au maximum, notamment quand votre entrée dans le réseau sera confirmée et que vous détaillerez le contrat et les conditions de la relation. Essayez de savoir quel est l’investissement à opérer s’il y a changement de concept ? Si vous savez qu’un changement interviendra par exemple un an après votre arrivée, Hubert Bensoussan préconise des questions comme : Ne croyez-vous pas que je subirai un préjudice du fait de rester avec l’ancien concept pendant 5 ans ? M’imposerez-vous ce changement ? Sous quel délai ? Comme le fait remarquer l’avocat au barreau de Paris, pour signer un nouveau franchisé, le franchiseur peut être enclin à des conces- sions et ouvert à la négociation. Vous pouvez lui demander s’il participera au remodeling voire :

Me paierez-vous purement et simplement les travaux nécessaires au changement ? Est-il possible d’insérer une clause limitative d’investissement ?

Tous les contrats de franchise prévoient l’obligation d’être en adéquation permanente avec le dernier état du concept. En revanche, afin d’équilibrer la relation, Hubert Bensoussan conseille de limiter l’obligation d’investir à un pourcentage du chiffre d’affaires réalisé ou à une somme X depuis le précédent investissement. Exemple : “J’entre avec un contrat de dix ans. Au bout de trois ans on me demande de modifier le concept et je dépense par exemple 5 000 euros pour le faire. Deux ans plus tard, on me redemande une nouvelle modification. Avec les quotas à ne pas dépasser dans le contrat, on ne pourra pas me demander plus de X euros.” Quoi qu’il en soit, ne perdez pas de vue le bénéfice d’un changement. S’il vous permet de rationaliser les coûts ou de faire venir plus de clients, vous suivrez sans hésiter… et votre banquier aussi ! “Si vous lui expliquez que la machine permet de fabriquer 50 baguettes au lieu de 20 dans le même temps et avec la même dépense, il va vite faire le calcul !”