L'Officiel de La Franchise

“J’étais une jeune femme, forcément j’ai rencontré des freins” Sophie Beaufils, franchisée Beauty Success à Nogent-le-Rotrou (28)

Sophie Beaufils a ouvert un point de vente Beauty Success à Nogent-le-Rotrou (28), en 2012. Alors, âgée de 23 ans, elle était la plus jeune franchisée du réseau.

- Julie Falcoz

Esthéticie­nne de formation (CAP et brevet profession­nel), Sophie Beaufils travaillai­t depuis de nombreuses années dans un institut de beauté. Salariée, elle savait qu’elle se lancerait un jour : “Mais j’attendais qu’une opportunit­é se présente à moi”. Elle s’est finalement présentée dans un centre commercial Intermarch­é dans lequel le propriétai­re voulait absolument installer une parfumerie. Il a donc choisi l’enseigne Beauty Success parmi la concurrenc­e. La connexion avec la future franchisée s’est bien faite.

Double peine

Sophie Beaufils a eu trois mois pour ouvrir sa boutique. Et le fait d’être une femme, jeune, ne l’a pas aidé du tout : “Forcément, j’ai rencontré des freins. En France, les gens s’attendent à ce qu’un chef d’entreprise soit un homme. Donc, aux yeux des autres, je n’étais pas crédible. Il a fallu que je fasse vraiment ma place”. L’entreprene­ure n’a pas forcément rencontré de difficulté­s venant de l’enseigne ou des banques, dont elle avait le soutien, mais plutôt au téléphone ou lors des travaux. “On me demandait ‘mais c’est vous la patronne ? Vous paraissez très jeune’. Quant au travaux, face aux différents corps de métier que l’on rencontre, mon âge ne m’a pas aidée. Surtout que je faisais très attention aux détails et j’avais un peu de mal à me faire entendre”. Depuis, les années ont passé et Sophie Beaufils s’est endurcie : “Aujourd’hui, avec le recul et la maturité que j’ai, je n’aurais pas réagi de la même manière. Mais ce sont des expérience­s formatrice­s”.

Travailler en famille

Sophie Beaufils a fait le choix de s’associer avec ses parents. Après qu’elle et sa mère aient toutes les deux suivi la formation de l’enseigne, cette dernière a d’ailleurs beaucoup travaillé avec sa fille au quotidien. “Au départ c’était du provisoire, puis cela a duré. Maintenant, elle vient ponctuelle­ment pour donner un coup de main sur les périodes de forte affluence”. L’associatio­n n’a pas forcément été évidente dès le début, il a fallu du temps pour que chacune trouve ses repères. “Ça s’est très bien passé même si ce n'est pas facile de travailler en famille. On n’a pas la même vision des choses”, déclare-t-elle. Les clients également se posaient des questions sur le rôle de chacune. “Cela a demandé du temps”. C’est pour cela que Sophie Beaufils conseille d’établir les rôles de chacun dès le départ, “pour que ce soit bien clair” et de beaucoup communique­r. “Si les personnes ne trouvent pas leur place, cela devient vite conflictue­l. En tout cas, quand un soutien est là, il faut le prendre”. Son autre mot d’ordre ? L’organisati­on, “et bien répartir son temps pour gérer les différente­s tâches administat­ives”. Et si c’était à refaire ? “Je n’ai eu que des bonnes surprises. C’est un apprentiss­age intense. À 31 ans, j’en découvre chaque jour”.

Les gens s’attendent à ce qu’un chef d’entreprise soit un homme”

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