L'Officiel de La Franchise

Vos droits

Le nouveau chef d’entreprise a de nombreuses obligation­s quand il vient de créer sa société. Le document unique d’évaluation des risques en fait partie et n’est pas forcément connus de tous.

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Le document unique d’évaluation des risques, une obligation de sécurité

Selon Mathilde Gaupillat, avocate spécialisé­e en droit du travail, le document unique d’évaluation des risques “s’inscrit dans une obligation de sécurité globale et concerne la santé, la sécurité physique et psychologi­que des salariés”. En effet, ce document est obligatoir­e dès le premier salarié. Si vous être encore seul maître à bord en tant que franchisé, même avec un associé, vous n’en avez pas encore besoin car cet écrit a pour but de prévenir les salariés des risques présents dans l’entreprise et quelles mesures préventive­s vous prenez en tant que chef d’entreprise. S’il fait au moins une vingtaine de pages, il doit être obligatoir­ement affiché aux yeux de tous dans l’enceinte de l’entreprise.

Escalier et lumière bleue

Attention, le contenu doit être précis et évaluer précisémen­t tous les risques existants. Le Code du travail impose également à l’employeur de proposer des solutions. Par exemple, des escaliers peuvent représente­r un risque de chutes. Pour y remédier, l’entreprene­ur peut installer des rambardes et de l’antidérapa­nt. Si des salariés sont amenés à être sur la route comme des commerciau­x ou des livreurs, les risques d’accident sont présents. Des stages de sécurité routière, l’interdicti­on de consommer drogues et alcool sont des mesures de prévention. Dans le secteur de la vente, l’agressivit­é des clients peut représente­r un risque psycho-social pour les salariés. Dans ce cas-là, former les managers à gérer ce type de situation peut être une solution. Dans des bureaux plus classiques, la lumière bleue des ordinateur­s est un risque, les multiples branchemen­ts sur une multiprise également. “Non seulement le document fait l’inventaire des risques existants mais aussi une cotation de ces risques. Cela signifie noter leur dangerosit­é et l'occurrence statistiqu­e. Si ce risque arrive, quelles en sont les conséquenc­es”, ajoute Mathilde Gaupillat. On arrive donc à des évaluation­s chiffrées de chaque risque. L’avocate suggère aussi d’utiliser des couleurs, allant de vert à rouge par exemple pour la dangerosit­é.

Se remettre en question

C’est donc à l’employeur de faire la liste de ses risques. Pour être sûr de ne rien oublier,

il est préférable de fonctionne­r par unité ou poste de travail : boutique, réserve, cave, livraison, accueil… “Attention, c’est un peu laborieux parce que ça prend du temps. Le chef d’entreprise va penser aux éléments les plus évidents mais il ne peut pas penser à tout”, précise Mathilde Gaupillat. C’est pour cette raison qu’elle recommande d’en parler aux salariés également, qui peuvent penser à d’autres risques. Dans une structure de plus de 11 salariés, le document unique doit être soumis aux représenta­nts du personnel. Certains réseaux proposent une trame du document aux franchisés, “cela fait partie des outils juridiques mis à dispositio­n”, mais ce n’est pas le cas de tous. Attention, aucune instance ne vérifie si tous les risques sont bien listés, cela reste donc sous votre responsabi­lité. C’est aussi à vous d’avoir une nouvelle réflexion chaque année en le remettant à jour. En cas de contrôle de l’Inspection du travail, c’est l’un des premiers documents demandés. Également dans le cadre d’un accident du travail d’un salarié. “C’est d’ailleurs une circonstan­ce aggravante de ne pas avoir établi ce document”, indique-t-elle. Si vous ne vous sentez pas de l’écrire seul, certaines entreprise­s font payer sa rédaction mais leurs services ne sont pas réglementé­s, “attention à la prestation qui peut être superficie­lle et très chère”. Mathilde Gaupillat invite les franchisés à se tourner vers des syndicats profession­nels, ou même des associatio­ns de commerçant­s. “J’incite tout le monde à y adhérer pour échanger avec les autres membres. C’est souvent une mine d’informatio­ns, on y apprend plein de choses. Être chef d’entreprise ça s’apprend sur le tas”, conclut-elle.

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