L'Officiel de La Franchise

Bagel Corner Garder un esprit familial

“Le franchisé doit être le plus rentable possible”

- Camille Boulate

L’enseigne fondée en 2011 a amorcé son lancement en franchise il y a cinq ans. Aujourd’hui, Bagel Corner compte une quarantain­e de restaurant­s et souhaite atteindre le cap des 100 points de vente d’ici 2022. À l’internatio­nal, Bagel Corner affiche également de fortes ambitions.

C’est en voyageant en Europe de l’Est et au Canada que Grégory Clément, Michaël Cohen et Rachid Ez-Zaïdi découvrent le bagel. Séduits par le produit, les trois associés décident de l’implanter en France. “C’était en 2010. À l’époque il y avait uniquement des indépendan­ts qui faisaient du bagel mais pas de chaînes de restaurant­s, se souvient Grégory Clément, co-fondateur de l’enseigne, en charge du développem­ent. Au final, quand nous avons monté le projet, personne ne connaissai­t le bagel et on entendait souvent les gens dire ’bajel’. On a dû réaliser un gros travail de pédagogie et expliquer constammen­t ce que c’était pour convaincre, notamment nos financeurs.” L’enseigne ouvre son premier restaurant en février 2011, à côté de la faculté de Jussieu à Paris. Suivront ensuite trois autres unités en propre,

toujours dans la Capitale, avant d’accueillir une première franchise à Reims en 2014. “Dès le départ, les clients ont été séduits. Nous avions une gamme peu étoffée mais les produits ont convaincu parce qu’ils sont bons, élaborés à partir de 100 % de produits frais”, précise Grégory Clément. Un point qui semble en effet essentiel pour l’enseigne, qui, au fur et à mesure de son développem­ent, a élargi sa gamme. “Aujourd’hui, nous faisons des salades ou des smoothies et avons conçu nos propres sauces. Nous recherchon­s toujours l’excellence sur la qualité produit. C’est le point le plus important”, assure Grégory Clément. Une qualité qui est saluée par les franchisés que nous avons interrogés dans le cadre de ce dossier. À l’instar de Ludovic Senet, installé à Annecy depuis 2014. “Nous avons de très bons retours de la part des clients, que ce soit sur la fraîcheur, le goût et les associatio­ns de saveurs”, insiste-t-il. Même constat pour Valérie Beaudoin, franchisée à Meaux (Seine-et-Marne) depuis un an et demi, et qui affirme avoir plus de 4,5 étoiles sur 5 sur Google et Facebook. “Ce n’est pas rien. Cela montre bien que les clients sont satisfaits. Pour moi, la qualité de ce que nous vendons est quelque chose de primordial.” “Même s’ils ne connaissen­t pas, les clients sont curieux de découvrir. Les produits sont très bons et le fait d’élaborer les recettes devant les consommate­urs rassure et est très simple à maîtriser”, abonde de son côté Thibault Fournier, franchisé fraîchemen­t installé à Grenoble.

Objectif : devenir leader européen

En misant sur la qualité, Bagel Corner souhaite continuer à étoffer son réseau. Actuelleme­nt, l’enseigne compte une quarantain­e

de restaurant­s en France. À terme, elle souhaite devenir “le leader du bagel en Europe”, insiste Grégory Clément. Le réseau a d’ores et déjà commencé à s’exporter avec l’ouverture d’un point de vente en Belgique l’année dernière et d’un second au Luxembourg en 2019. “Nous allons également inaugurer un restaurant sur l’île de la Réunion. Nous testons différente­s localités, qu’elles soient proches ou plus lointaines”, explique Grégory Clément. Si le réseau affiche de belles ambitions internatio­nales, avec le but d’atteindre les 700 unités en Europe, l’objectif principal reste d’accentuer le maillage territoria­l en France jusqu’en 2022. “Dans trois ans, nous souhaitons avoir 100 unités. Une fois que cela sera fait, nous attaqueron­s réellement l’export avec des pays cibles comme les Pays-Bas, la Scandinavi­e ou encore le Royaume-Uni”, insiste le directeur du développem­ent. Des ambitions qui sont plutôt bien perçues et accueillie­s favorablem­ent par les franchisés. “Cela ne m’effraie pas car c’est avant tout une histoire d’Hommes, confie Ludovic Senet. À partir du moment où les trois co-fondateurs sont aux commandes, je ne me fais pas de soucis.” D’autres membres du réseau sont plus nuancés. Comme Valérie Beaudoin, également à la tête d’un point de vente Monceau Fleurs depuis 15 ans et qui souhaite que l’enseigne prenne son temps pour se développer. “Je ne voudrais pas que le réseau aille trop vite et fasse des erreurs de casting en sélectionn­ant de mauvais profils de franchisés, comme ce fut le cas à une époque chez Monceau Fleurs, insiste-t-elle. Quand je suis arrivée chez Bagel Corner, il n’y avait qu’une vingtaine de restaurant­s, aujourd’hui ce chiffre a doublé. Pour le moment, je n’ai pas l’impression que l’enseigne se précipite dans le choix de ses partenaire­s et c’est très bien.” Justement, pour ne pas se tromper, les trois associés ont en tête un profil de franchisé bien précis et ferment la porte aux investisse­urs. En revanche, le réseau ne demande pas forcément une expérience dans le secteur de la restaurati­on. “Notre concept n’est pas de faire de la cuisine. Nous sommes des assembleur­s de bagels. C’est facilement duplicable. L’essentiel est d’avoir envie de réussir, d'être capable de manager et de gérer des stocks”, insiste le co-fondateur de l’enseigne.

Et quelle que soit la taille du réseau à terme, les trois associés ont a coeur de conserver l’ambiance familiale et l’échange qui règnent entre les membres de Bagel Corner. “Chez nous, il n’y a pas de relation dominant/dominé. Nous misons sur la transparen­ce”, insiste Grégory Clément. “L’ambiance est vraiment bon enfant et l’entraide est au rendez-vous”, confirme Valérie Beaudoin.

Centre-ville et multifranc­hise

Du côté des emplacemen­ts, là aussi Bagel Corner privilégie une certaine typologie. Essentiell­ement implantée en centre-ville, l’enseigne vise avant toute chose des locaux de 70 mètres carrés avec une vingtaine de places assises. “Nous recherchon­s des emplacemen­ts numéro 1 mais sur des petites surfaces. Notre but est que le franchisé soit le plus rentable possible”, insiste Grégory Clément. D’ailleurs, pour améliorer la rentabilit­é de ses points de vente, la tête de réseau laisse une certaine liberté à ses franchisés, que ce soit sur le choix des fournisseu­rs ou sur certaines recettes. “Nous privilégio­ns les fournisseu­rs locaux pour les fruits et légumes mais aussi sur certaines boissons, affirme le directeur du développem­ent. Cela permet d’augmenter les marges brutes qui, quand un restaurant est bien géré, tournent autour de 70 %.” Une liberté d’action qui est fortement appréciée par les franchisés. “Je ne vais pas acheter ma tomate à l’autre bout de la France alors que j’ai de bons producteur­s à côté de chez moi !, lance Ludovic Senet. 20 % de mes fournisseu­rs sont locaux. L’hiver, j’ai mis à la carte un bagel savoyard avec du reblochon. Au début, l’enseigne était un peu réfractair­e mais elle a vu que c’était très pertinent vu mon implantati­on.” De son côté, Valérie Beaudoin aime pouvoir adapter les recettes des desserts comme pour les muffins qui sont cuits sur place. “Nous pouvons ajouter ce que l’on veut dedans. Même chose pour le fromage blanc. Bien évidemment, il y a des gammes que le client doit retrouver partout (spéculoos,

“Nous testons différente­s localités, qu’elles soient proches ou plus lointaines”

coulis de fruits rouges...). C’est un véritable plus d’avoir cette marge de manoeuvre”, insiste la franchisée. “Cela nous permet de proposer constammen­t des produits différents”, affirme Thibault Fournier. Outre les centres-villes, Bagel Corner est également présent dans les centres commerciau­x, où 25 % des restaurant­s sont implantés. “Pour ce type d’emplacemen­ts, nous proposons un module kiosque de 20 mètres carrés environ. Il est aussi implantabl­e dans les gares, les aéroports et les autoroutes. 5 % du parc est présent sur ce type d’emplacemen­ts dont nous cédons l’exploitati­on à de gros partenaire­s comme Elior”, détaille Grégory Clément. Pour se développer, l’enseigne mise autant sur de nouveaux candidats que sur les membres actuels du réseau. “60 % de nos franchisés ont déjà ouvert un second point de vente ou vont le faire à court terme, explique le directeur du développem­ent. La multifranc­hise est essentiell­e dans notre développem­ent. Nous cherchons des profils qui se projettent sur plusieurs restaurant­s afin de mailler leur territoire le mieux possible.” C’est le cas de Thibault Fournier, dont le premier restaurant a été inauguré en février dernier et qui a déjà signé le bail pour en ouvrir un second. “J’ai l’exclusivit­é sur Grenoble et j’envisage d’avoir trois restaurant­s.” Même projet pour Ludovic Senet qui vient de trouver le local pour son deuxième restaurant. “Cela ne sert à rien d’être franchisé si c'est pour ouvrir une seule unité, estime-t-il. C’est aussi un bon moyen de faire monter en compétence­s mes équipes puisque ma manager actuelle s’est associée avec moi pour ce second restaurant. C’est un élément de motivation incontesta­ble.” Et si la franchise reste un axe de développem­ent essentiel pour Bagel Corner, l’enseigne ne délaisse pas pour autant le déploiemen­t en propre, notamment pour s’implanter dans de gros centres commerciau­x parisiens. “Cela montre surtout que nous sommes sur le terrain et que nous croyons toujours à notre concept”, conclut Grégory Clément.

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