L'Officiel de La Franchise

Ouvrir à Nice, une ville déconsidér­ée au regard du potentiel

- Mathilde Seifert

La ville de Nice est connue pour être la capitale de la Côte d’Azur. Toutefois, elle n’est pas uniquement synonyme de mer et de soleil. C’est également une zone d’implantati­on très intéressan­te pour les franchisés. D’autant plus que ceux déjà installés y réussissen­t plutôt bien.

Nice continue son ouverture et sa modernisat­ion en se plaçant comme une véritable terre d’accueil du sud de la France. Essentiell­ement axée sur le tourisme, elle se place deuxième en matière de capacité hôtelière et troisième pour le trafic aérien sur le plan national. Elle dispose également d’un fort pouvoir culturel s’appuyant à la fois sur son patrimoine mais également sur ses créations contempora­ines. La ville voit sa fréquentat­ion augmenter durant la période estivale mais ce n’est pas pour autant qu’elle meurt tout le reste de l’année. Ce n’est pas qu’une station balnéaire mais une grande ville à part entière. Comme toutes les agglomérat­ions, il y a des quartiers plus animés que d’autres. “Le vieux Nice change totalement en fonction des périodes de l’année. En juillet-août, cet endroit peut être assailli de touristes mais peu à peu les locaux retrouvent leurs habitudes au fil des mois”, précise Laurent Kruch, président de Territoire­s et Marketing. Les pôles commerciau­x restent toujours actifs. La part d’inactifs, environ 30 % de la population, reste relative

“Deuxième en matière de capacité hôtelière et troisième pour le trafic aérien”

ment importante dans la ville. “Il s’agit plutôt d’une zone de retraités. Les actifs niçois (70,8 %) sont un peu moins nombreux que la moyenne française (71,4 %)” ce qui ouvre de belles perspectiv­es aux franchisés spécialisé­s dans les services à la personne par exemple. Les jeunes entre 15 et 29 ans sont toutefois “plus présents (18,6 %) à Nice que sur le reste de la France ( 15,5 %) “souligne Laurent Kruch “en particulie­r aux alentours de la place Masséna, espace central de la ville”.

Doubler le nombre d’enseignes sur la ville

“Les Niçois ont un appétit pour les enseignes, les marques. La ville aime les produits de qualité”, confirme Laurent Kruch. Si l’on regarde une carte de la ville il y a beaucoup de tronçons de rues commerçant­es. Toutefois, elles sont souvent occupées par des indépendan­ts. Les chiffres en témoignent, dans le territoire d’activités commercial­es de Nice comprenant Saint-Laurent-du-Var, Villefranc­he-sur-Mer et Saint-Jean-Cap-Ferrat, sur environ 15 000 commerces, seulement 1 680 sont sous enseignes. Ce nombre est inférieur à la moyenne nationale qui se tient à 18 %. Pour autant, ce n’est pas un manque de volonté de la ville d’accueillir les franchisés. Au contraire, Nice les reçoit avec enthousias­me. Pourtant, c’est “une ville déconsidér­ée au regard du potentiel, toutefois il faut avoir de l’ambition et les moyens de ses ambitions. Même si les franchises se font rares, sur l’ensemble elles réussissen­t plutôt bien” affirme Laurent Kruch. “Il serait possible de doubler le nombre de franchises sur la ville en transforma­nt certains commerces indépendan­ts car il y a vraiment matière à ouvrir”. Les franchisés affichent des résultats plus qu’encouragea­nts, le chiffre d’affaires est audessus de la moyenne nationale comme en témoigne Julien Fleutiaux, franchisé Speed Burger. Ce dernier, implanté rue Lamartine depuis 7 ans, a réussi à doubler son chiffre d’affaires en trois ans réalisant ainsi l’un des meilleurs de l’enseigne. La zone d’implantati­on est très importante. Pour le franchisé originaire de Toulouse, la région de Nice n’était pas son choix de départ hésitant avec la ville de Saint-Étienne. “J’ai saisi une opportunit­é qui s’est présentée à moi, et elle s’est avérée être plus que positive. Pourtant,

les premières années n’ont pas été faciles. C’était du sept jours sur sept, nous avons failli mettre la clé sous la porte mais pour réussir il faut ce qu’il faut” confie Julien Fleutiaux.

Un pouvoir commerçant

Au total, Nice bénéficie de 39 kilomètres de rues commerçant­es. Ce chiffre est encore une fois supérieur à celui des villes comme Strasbourg ou Montpellie­r. Cela démontre le pouvoir commerçant de Nice. Toutefois, Laurent Kruch met en garde ” la rue Jean Médecin par exemple, qui est très commerçant­e, n’est pas un bon choix pour un jeune franchisé. Les loyers y sont très chers et cela peut s’avérer dangereux pour la survie du commerce”. De même en ce qui concerne ses perpendicu­laires jusqu’à la place Masséna ainsi que l’avenue de Verdun, plus appropriée­s aux grandes marques de luxe. “En revanche, les zones au sud du centre commercial Nicetoile vers la place Masséna, à savoir la rue Paradis relié à la rue Masséna, la rue de France, de la Liberté et de Halévy, sont à privilégie­r”. Les secteurs d’activité de prédilecti­on diffèrent en fonction des quartiers. Le vieux Nice est spécialisé dans tout ce qui est produits locaux tandis qu’aux alentours de Nicetoile, beaucoup de grandes enseignes sont présentes. Sur l’ensemble de la ville, le secteur le plus porteur est celui de l’équipement de la personne, à savoir le prêt-à-porter, l’équipement de la maison, avec 350 commerces, suivi de près par la restaurati­on et l’alimentati­on. Seule ombre au tableau : l’immobilier y est très cher. Pour s’éloigner un peu des loyers du centre-ville, le franchisé peut opter pour un centre commercial comme celui de Cap 3 000 à Saint-Laurent-du-Var ou encore Nice Lingostièr­e en périphérie de l’A8. La ville de Nice se mobilise, plusieurs projets d’aménagemen­t sont en cours. Parmi eux, le multiplexe de la Gare du Sud a ouvert il y a plusieurs semaines. Cette halle gourmande connaît d’ores et déjà un “vrai grand succès”. Cette tendance de “Food court” se prête particuliè­rement à la région du sud et se calque sur les modèles méditerran­éens. La technopole urbaine Nice Meridia réunira logements, laboratoir­es, bureaux, activités de R&D, mais également une part de services et de commerces de proximité. Les travaux ayant débuté en 2013, elle ne devrait plus tarder à être livrée. L’objectif est de rendre ces centres suffisamme­nt autonomes pour ne pas engorger davantage le centre-ville. Aussi, la ville, en phase avec les enjeux environnem­entaux, s’est engagée dans la démarche volontaire de “ports propres” qui assure une gestion adaptée des zones portuaires.

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