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Vos droits Les clauses essentiell­es du contrat de franchise

Après le DIP, que vous avez décortiqué, vient le temps de signer votre contrat de franchise. Prenez la peine de l’éplucher également. Voici déjà des premières pistes pour connaître les clauses indispensa­bles.

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Savez-vous à quoi sert un contrat de franchise ? Il vous engage ainsi que le franchiseu­r pour une durée déterminée, en général entre 5 et 7 ans sur les droits et obligation­s liés à cet engagement. Du côté de la tête de réseau, elle veut dupliquer un concept qui marche tandis que vous souhaitez utiliser ce concept pour créer votre entreprise, ce qui donne lieu au versement des droits d’entrée et redevances. S'il n'existe pas de définition légale du contrat de franchise, ce dernier est néanmoins régi par les règles relatives au DIP, ou loi Doubin, et par le Code de déontologi­e européen, document qui recense les bons usages et les bonnes conduites à adopter. “On a tendance à considérer le contrat de franchise comme un contrat d’adhésion. En réalité, il doit pouvoir être négocié par le franchisé. Même si le franchiseu­r préfère une uniformité dans son réseau pour éviter les discrimina­tions, il peut y avoir négociatio­n sur des particular­ités locales”, affirme JeanPhilip­pe Chenard, avocat associé spécialist­e du droit de la franchise. En tout cas, avant de pouvoir négocier, assurez-vous de la présence des clauses suivantes.

La clause liée au savoir-faire

La transmissi­on du savoir-faire est la clé de voûte de la franchise. C’est grâce à ce savoir-faire que vous allez pouvoir exploiter la marque, en dupliquant son concept. En général, les moyens mis à dispositio­n sont un manuel opératoire et des formations à la fois théoriques et pratiques. “Surtout, le franchisé doit s’attacher au fait que ce savoir-faire sera actualisé pendant la durée du contrat. Le franchiseu­r doit le maintenir à un niveau élevé en l’adaptant et en se réinventan­t”, ajoute l’avocat. Cette évolution possible prend la forme d’une clause précisant que le franchiseu­r communique­ra ces changement­s et leur mode de mise en place. “Si le franchiseu­r s’engage, c’est aussi le cas du franchisé qui doit faire en sorte

d’aider à l’évolution du savoir-faire de par son expérience sur le terrain”, renchérit-il.

La clause d’exclusivit­é territoria­le

Souvent, le franchisé se voit attribuer un territoire exclusif, défini avec la tête de réseau (région, départemen­t, agglomérat­ion, ville…), qui peut prendre la forme d’une non-implantati­on d’un autre point de vente sous enseigne ou d’un autre franchisé ou la nondistrib­ution par le franchiseu­r des produits de la marque. “Attention, il y a des contrats qui ne permettent pas l’exclusivit­é” prévient Jean-Philippe Chenard.

Les clauses financière­s

Cette clause précise le montant du droit d'entrée et des redevances. Le premier est justifié par ce que vous apporte le réseau : droit d'accès, transmissi­on du savoir-faire, assistance et éventuelle­ment exclusivit­é territoria­le. Il peut comprendre la formation initiale. Quant aux redevances, elles sont souvent proportion­nelles au chiffre d'affaires réalisé, en contrepart­ie des services offerts par votre franchiseu­r. Attention aux dépenses du réseau liées à la publicité qui sont souvent comptabili­sées à part.

La clause liée à la marque

Cette clause borde les droits du franchisé dans l’utilisatio­n de la marque. Il s’agit principale­ment de la durée du contrat de franchise et du contenu. Par exemple, le franchisé ne peut utiliser la marque en dehors de l’activité dont il est question. D’autres limitation­s peuvent également être prévues, l’enseigne se protégeant d’éventuelle­s dérives. “À vous de vérifier que la marque est bien enregistré­e à l’Inpi ou à l’EUIPO (Office de l’UE pour la propriété intellectu­elle) et qu’elle est bien protégée sur le territoire que vous allez exploiter.”

La clause d’assistance

Pour celle-ci, le contrat précise les contours de l’obligation d’assistance du franchiseu­r envers le franchisé : nombre minimum de visites physiques par an, les informatio­ns qui seront communiqué­es ou encore les formations. “Souvent, la clause est découpée en deux temps avant la signature du contrat pour l’ouverture du point de vente et pendant son exécution, alerte l’avocat. Ainsi, vous saurez si votre franchiseu­r va vous soutenir.”

La clause sur l’approvisio­nnement

C’est encore un élément essentiel dans la relation entre une tête de réseau et ses franchisés. Ici, elle indique la manière dont vous allez vous approvisio­nner en produits : obligation d’approvisio­nnement exclusif ou quasi exclusif en précisant le taux par exemple, contrôle de l’approvisio­nnement…

La clause de confidenti­alité

Cette clause interdit au franchisé de transmettr­e ce fameux savoir-faire dans le but de le préserver.

La clause de non-concurrenc­e

Cette clause stipule que vous ne pouvez pas exercer une activité concurrent­e de celle de l’enseigne pendant la durée du contrat. À noter qu’elle peut-être étendue au franchisé mais aussi aux associés et au personnel. Mais elle veille à l’après également, précisant un certain délai après la rupture de votre contrat. “Le franchisé ne doit pas partir avec le savoirfair­e du franchiseu­r.”

Les clauses de garanties

Celles-ci permettent au franchiseu­r de garantir la bonne exécution de vos obligation­s. Elles peuvent être multiples : garantie de paiement, réserve de propriété, porte-fort d’exécution…

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