L'Officiel de La Franchise

Comment je gère ? Mon point de vente est dégradé

Les sinistres n'arrivent pas qu'aux autres. Plutôt que de faire cavalier seul en cas de problème, mieux vaut se reposer sur ce qui fait la force de la franchise : le soutien du réseau.

- Fabien Soyez

Nul n'est à l'abri d'un imprévu, en particulie­r un commerçant. Qu'il s'agisse d'une inondation, d'un acte de vandalisme ou encore d'un incendie, votre point de vente a été dégradé. En tant que chef d'entreprise, vous devez désormais entamer, au plus vite, des travaux de rénovation - car en règle générale, en cas de dégradatio­n, vos locaux sont fermés, et votre chiffre d'affaires mis sur pause. Si ceux-ci vous semblent difficiles à assumer seul, sachez que le fait que vous soyiez franchisé est un plus. Car vous avez derrière vous une enseigne pour vous soutenir, vous aider à gagner

du temps, et éventuelle­ment, à vous donner un petit coup de pouce financier.

Le franchisé, un chef d'entreprise avant tout

À la base, les travaux destinés à rénover votre point de vente sont à votre charge. "Le franchisé est un commerçant indépendan­t. Comme tout entreprene­ur, c'est à lui de gérer les impondérab­les, et d'assumer les frais d'entretien ou de rénovation", indique Sylvain Bartolomeu, consultant associé chez Franchise Management. À vous, également, en bon gestionnai­re prudent, d'anticiper - en prévoyant en amont une réserve d'argent destinée à faire face à de tels aléas, mais aussi en vous assurant d'avoir trouvé une assurance couvrant ce type de dégâts. "À ce stade, écoutez votre franchiseu­r : ce dernier a pour rôle de vous transmettr­e son expérience, et il vous aura probableme­nt aiguillé vers certaines assurances, par exemple une responsabi­lité civile profession­nelle. S'il ne le fait pas dès le départ, mobilisez-le, plutôt que de chercher à faire cavalier seul. Si vous êtes entré dans un réseau, c'est bien pour ne pas être seul en cas de problème", conseille-t-il. Ce soutien humain de l'enseigne peut aussi être sollicité après le sinistre qui vient de vous frapper. En cas de crise, n'ayez pas peur d'appeler à l'aide : c'est bien pour cela que vous payez une redevance et que vous vous êtes lancé en franchise. N'hésitez donc pas à contacter votre animateur de

réseau, qui pourra vous conseiller sur la conduite à tenir. "Il est un peu votre 'SAV', un renfort sur le plan psychologi­que, qui a déjà vécu une telle situation et qui pourra sûrement vous aider à trouver une solution. Dans certains réseaux, vous pourrez aussi bénéficier de cellules d'assistance juridique, qui vous feront gagner du temps et de l'efficacité", indique Pascale Pécot, consultant­e chez Adventi Franchise. "On réfléchit toujours mieux à plusieurs que seul, c'est cela, la force d'un réseau", ajoute-t-elle. Dans le cas où la dégradatio­n du point de vente est causée par le temps, et qu'il s'agit de vétusté, "le franchisé est contractue­llement tenu d'entretenir son local, notamment lors des 'remises à niveau' régulièrem­ent demandées par le franchiseu­r. Mais plutôt que d'attendre qu'un animateur réseau constate des dégradatio­ns et vous les signale, mieux vaut faire appel à lui de vous-même, régulièrem­ent, afin qu'il vienne sur site et vous conseille par petites touches", note Pascale Pécot.

Au-delà du contrat de franchise, l’entraide

Mais intégrer un réseau ne se limite pas au soutien du franchiseu­r : les autres franchisés euxmêmes peuvent vous prêter main forte en cas de crise. "Vous pouvez bénéficier des conseils et de l'aide humaine de vos collègues : n'oubliez pas que vous faites partie d'une équipe, dont les membres sont interdépen­dants et solidaires entre eux, quand tout va bien mais aussi quand les temps sont durs", explique Rose Marie Moins, directrice de la formation et de la promotion à la Fédération française de la franchise. D'un point de vue juridique, le franchisé est un chef d'entreprise indépendan­t, et son franchiseu­r ne peut donc pas prendre en charge les frais de rénovation de son point de vente. Mais les cas ne manquent pas où des enseignes sortent du cadre du contrat. "Il reste possible pour la tête de réseau de soutenir financière­ment son franchisé, de manière officieuse et exceptionn­elle - notamment quand il est en situation de stress économique", remarque Sylvain Bartolomeu. Pour faciliter le quotidien de son partenaire, le franchiseu­r peut par exemple différer le paiement des redevances, lui fournir un crédit fournisseu­r, ou encore suspendre le paiement des marchandis­es quand le réseau est aussi une centrale d'achat. "Ce n'est pas quelque chose qui est écrit, mais un deal ponctuel, entre deux acteurs qui ont chacun tout intérêt à ce que le point de vente et son activité perdurent", explique Rose Marie Moins. Mais pour qu'un tel arrangemen­t non convention­nel soit possible, encore faut-il que le franchisé soit en bons termes avec son franchiseu­r. "Tout dépend de la manière dont il a travaillé dans le réseau jusque là, s'il est enclin à respecter le concept… Si les relations sont bonnes, la tête de réseau sera beaucoup plus ouvert et compréhens­if", ajoute l'experte. Plus que les assurances, une bonne relation avec son franchiseu­r peut ainsi être un moyen efficace de se prémunir, en amont, d'une dégradatio­n potentiell­e de son point de vente.

Mon point de vente est dégradé (suite)

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France