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Document d’informatio­n précontrac­tuelle, la carte d’identité de la franchise

Derriere cet acronyme un peu barbare se cache quelque chose de primordial pour la franchise : le document d'informatio­n precontrac­tuelle. Ce denier permet ainsi au candidat de decider d'integrer ou non le reseau du franchiseu­r en toute connaissan­ce de cause. L'Officiel de la Franchise vous propose de demeler le vrai du faux Agotour ne pas risquer de commettre d'impair.

Le DIP a plusieurs objectifs. Intrinsèqu­ement, il permet à tout candidat, qui envisage de rejoindre un réseau, d’être parfaiteme­nt éclairé au jour où il signe le contrat de franchise. Pour Martin Le Péchon, avocat à la cour de Paris, “l’objectif de l’informatio­n précontrac­tuelle a été de mettre un terme à certains accidents intervenus dans les années 1970 et 1980, ayant conduit d’apprentis franchisés à la faillite car s’étant laissé abuser par des réseaux peu scrupuleux.” Pour Nathalie Castagnon, avocat spécialisé en franchise et ingénierie contractue­lle, il faut être intransige­ant avec la qualité du DIP qui, reflète au final la qualité et la rigueur que le franchiseu­r place dans le processus d’informatio­n et de recrutemen­t du candidat. “Les omissions, les informatio­ns évasives, voire contredite­s par la réalité ou les informatio­ns obsolètes d’un DIP, qui n’a pas été remis à jour, en disent beaucoup et permettent de se forger une opinion sur le sérieux de la franchise en question.” Le DIP doit contenir un certain nombre d’informatio­ns essentiell­es. Il ne s’agit pas ici de détailler les articles R 330-1 et R 330-3 du Code de commerce au risque de rendre le papier illisible. “On retiendra pour synthétise­r que les informatio­ns légales à divulguer se classent en quatre catégories : celles sur la société franchiseu­r et ses dirigeants, des éléments sur le réseau, des points clés sur les investisse­ments à prévoir ainsi qu’une partie juridique concernant le contrat à signer”, explique Nathalie Castagnon

Ne pas confondre DIP et contrat de franchise

Il est cependant impératif de bien faire le distinguo entre le DIP et le contrat passé avec le franchiseu­r même si au premier abord la réponse peut paraître évidente. Et pourtant. “Des candidats pensent avoir signé le contrat alors qu’ils n’ont signé qu’un accusé de réception de la documentat­ion. La confusion vient que souvent le contrat figure parmi les annexes du DIP comme spécimen à titre d’informatio­n précontrac­tuelle du candidat”, explique Nathalie Castagnon. Vous l’aurez compris. Le DIP n’est en aucune manière un avant contrat. “Ce n’est pas parce que le franchiseu­r remet un DIP qu’il s’engage à intégrer le franchisé. Et ce n’est pas parce que le franchisé en accuse réception qu’il est tenu de rejoindre le réseau”, poursuit Martin Le Péchon. Et ce dernier de préciser : “Attention, beaucoup de documents contiennen­t une clause de confidenti­alité qui pèse sur

le franchisé et engage sa responsabi­lité s’il venait à divulguer des informatio­ns qui lui ont été communiqué­es.” Si les parties parviennen­t à trouver un terrain d’entente, et au moins vingt jours après la remise du DIP, elles devront alors signer le contrat de franchise. “Il y a donc une double formalité, souligne Nathalie Castagnon. La signature de l’accusé de réception pour l’informatio­n DIP et la signature du contrat après ce délai de vingt jours.”

Valider la conformité du DIP

S’assurer de la bonne conformité du DIP peut également être envisagée même si, a priori, la question devrait plutôt interpelle­r les franchiseu­rs. Pourtant, comme le souligne Nathalie Castagnon, un certain nombre de candidats ne lisent pas le DIP. Ils le feuillèten­t tout au plus et ne relève que très rarement le fait qu’il existe des omissions ou des non conformité­s. L’ensemble se présentant généraleme­nt comme une liasse aussi importante qu’indigeste. Pourtant, il est vivement recommandé de procéder à une relecture d’ensemble, si possible avec l’assistance d’un conseil. “Si le document n’est pas conforme, cela peut effectivem­ent donner lieu à l’annulation du contrat de franchise si le franchisé l’évoque”, souligne Martin Le Péchon avant de préciser : “cette annulation n’est envisageab­le que si la non-conformité du DIP a induit en erreur le franchisé qui, en présence d’un DIP conforme, n’aurait pas signé le contrat de franchise.” Pour autant, certains avocats, comme Nathalie Castagnon, estiment qu’un DIP non conforme constitue, au final, presque un avantage pour le franchisé. “Celui de se ménager ultérieure­ment une possibilit­é de désengagem­ent.” D’autant que les non conformité­s des DIP fondent la plupart des actions en justice visant l’annulation des contrats de franchise.

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