L'Officiel de La Franchise

Services funéraires, la franchise en grande pompe

- Nicolas Monier

Si le marché est porteur, la consolidat­ion du secteur rend absorbés par les leaders de la force du réseau et le maillage territoria­l sont des éléments de

a Covid-19 n’aura qu’un effet très mesuré sur la mortalité française cette année et par conséquent sur l’activité des profession­nels du secteur funéraire. “Si le vieillisse­ment attendu de la population et l’augmentati­on structurel­le des décès laissent entrevoir un avenir prometteur pour les entreprise­s de pompes funèbres, le chiffre d’affaires de ces dernières progresser­a de 4 % en 2020 tandis que la hausse de la mortalité devrait rester contenue à 3 % sur l’exercice”, d’après les prévisions des experts de Xerfi. Selon ce même cabinet, le taux de résultat net des pompes funèbres sera d’environ 6,5 % à l’horizon 2023. “Le marché funéraire est estimé à 2,5 milliards d’euros en France, il est toujours en croissance. Il y a eu plus de 600 000 décès fin 2019, et d’après l’Insee il y aura 630 000 décès en 2030 et 750 000 décès en 2045”, précise Sandrine Thiéfine, PDG de la société Pompes funèbres de France.

Moins d’indépendan­ts

Si OGF et Funecap trustent plus de 30 % des parts de marché du funéraire en France, selon Xerfi, les indépendan­ts [au moins 40 % du secteur] ne manquent pas d’atouts entre leur proximité avec leur connaissan­ce locale et leur relation client personnali­sée. Mais dans un marché consolidé, la marque est importante. “Plus cette dernière sera connue nationalem­ent, plus la notoriété du franchisé sera grandissan­te”, explique Sandrine Thiéfine. Même constant du côté de l’Autre Rive : “Dans ce contexte, les

réseaux de franchise peuvent se développer et récupérer des parts de marché laissées vacantes par ces concentrat­ions”, note Franck Vasseur. Et le président de L’Autre Rive de poursuivre : “Face aux grands groupes, il est primordial de pouvoir accompagne­r nos clients (familles en deuil) par une propositio­n de services et de produits innovants. Nous sommes force de propositio­n pour la co-création des cérémonies funéraires et assurons la tenue de ces dernières.” Bien évidemment, le maillage territoria­l doit être affiné et particuliè­rement développé. “Le maillage total du territoire dans notre secteur funéraire est avantageux pour passer des accords-cadres avec des compagnies d’assurances et des mutuelles qui souhaitent s’appuyer sur un unique acteur pour réaliser les prestation­s de leurs contrats capital décès ou de prévoyance obsèques”, remarque Florian Leclerc, fondateur du groupe Sublimator­ium Florian Leclerc. Un constat partagé par Sandrine Thiéfine : “Le franchiseu­r doit parfaiteme­nt bien mailler le territoire national. Le franchisé doit, de son côté, bien mailler, quant à lui, sa zone de développem­ent et penser à sa croissance avant que l’ensemble des territoire­s ne soient distribués.”

La force du relationne­l

Le marché du funéraire accueille beaucoup de personnes en reconversi­on profession­nelle. Difficile d’écrire ici que l’on y va par vocation. “Nous recherchon­s des personnes en reconversi­on profession­nelle en quête de sens, voulant s’accomplir dans un métier utile, gratifiant et valorisant. Nos futurs franchisés seront des hommes ou des femmes ayant un sens aigu du contact, créatifs, à l’aise dans l’expression écrite et orale, polyvalent­s et rigoureux”, précise

Florian Leclerc. Le franchisé participe à une mission de service public. Il est soumis au secret profession­nel. “Dans notre réseau, il y a une parité quasi-parfaite (56 % d’hommes et 44 % de femmes), la moyenne d’âge est de 42 ans, nous allons sur du long terme avec nos franchisés. Pour exercer ce métier de dirigeant d’entreprise funéraire, il faut suivre une formation diplômante de 350 heures (dont 140 heures en agence)”, explique Sandrine Thiéfine. Du côté de chez Sublimator­ium Florian Leclerc, le profil des franchisés se divise en trois catégories :

“Notre groupement est constitué d’entreprene­urs funéraires de longue date, de nouveaux entreprene­urs travaillan­t dans le secteur funéraire depuis de nombreuses années et enfin de jeunes chefs d’entreprise­s en reconversi­on dans le secteur”, remarque Florian Leclerc. À l’avenir, les profession­nels devront de plus en plus composer avec le développem­ent de la crémation qui représente 40 % des funéraille­s contre 30 % en 2010.

“Moins génératric­e de chiffre d’affaires (cercueils moins coûteux et moins de produits vendus comme la marbrerie) et marges potentiell­ement rognées, la montée en puissance de la crémation devrait contraindr­e les pompes funèbres à se déployer dans les services connexes et/ ou à se positionne­r plus franchemen­t dans l’exploitati­on de crématoriu­ms”, analyse Xerfi. De même, la part des services va aller grandissan­te (60 % du CA des pompes funèbres en 2020) au détriment de la seule vente de produits. Ainsi, Xerfi souligne les pistes explorées par les acteurs de cette filière. Parmi lesquelles, la retransmis­sion vidéo, le mémorial en ligne, la personnali­sation des monuments ou encore l’aide aux démarches administra­tives.

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