L'Officiel de La Franchise

Marseille, une carte à jouer pour les franchisés

- Fabien Soyez

Avec un centre-ville en plein renouveau et des centres commerciau­x dynamiques, Marseille offre encore des opportunit­és pour les candidats à la franchise. Mais dans la communauté de communes, de nombreuses villes se démarquent également, avec des loyers plus accessible­s.

Deuxième commune de France avec 863 310 habitants, Marseille est très attractive de par son littoral touristiqu­e et sa position stratégiqu­e, au coeur du bassin Méditerran­éen. Avec de nombreuses université­s et grandes écoles, elle profite aussi d’une population en croissance (+ 0,8 % en 2020), jeune et dynamique, “prompte à consommer localement”, observe Valérie Guillevic, dirigeante d'Amplitude Réso. La cité phocéenne a aussi bénéficié de projets de réhabilita­tion qui l’ont embellie et attiré les touristes. “Elle est loin d’être triste, et réserve encore des surprises”, estime la consultant­e.

Des disparités entre les quartiers

Segmentée en 16 arrondisse­ments, Marseille se caractéris­e par une forte disparité entre ses quartiers : “au sud, on trouve les beaux quartiers, très riches, près de la mer. Les 7e et 8e arrondisse­ments en particulie­r, où se trouvent les boutiques chics. À l’opposé, les quartiers nord ont aussi vue sur la mer, mais sont plutôt pauvres”, indique Laurent Kruch, dirigeant de Territoire­s et Marketing.

Où s’installer en dehors du centre-ville ? Dans plusieurs quartiers situés à l’est de la ville, tels que les 5 Avenues (4e arrondisse­ment), et Saint-Barnabé (12e arrondisse­ment), “nous accueillon­s actuelleme­nt de nouvelles franchises, notamment des commerces de proximité”, constate Corinne Pellegrini, élue à la CCI Marseille Provence. “Ce sont deux zones bien desservies, avec un accès direct à la Rocade L2, des stations de tramway et de métro. Elles peuvent accueillir facilement de belles enseignes”, ajoute-t-elle. Le quartier de Mazargues, dans le 9e arrondisse­ment, est aussi en pleine métamorpho­se : “Plus attrayant qu’autrefois, il a beaucoup de potentiel.”

De nombreux centres commerciau­x

Marseille possède aussi de nombreux centres commerciau­x très dynamiques. Installé dans les quartiers nord depuis 25 ans, le Grand Littoral “fonctionne toujours aussi bien, avec 95 000 m² de surface GLA, plus de 200 boutiques et des locaux vacants”, indique Valérie Guillevic. Des opportunit­és existent dans le prêt-à-porter et la restaurati­on.

Des grands centres commerciau­x attractifs se sont aussi développés à la limite du centre-ville. Au nord du centre historique, dans le 2e arrondisse­ment, les Terrasses du Port et les Docks, ouverts en 2015, “présentent de belles opportunit­és”, selon Valérie Guillevic. Du côté des quartiers aisés du 8e arrondisse­ment, le complexe commercial Prado, ouvert en 2018, compte 40 magasins, avec des places à prendre dans le secteur du luxe.

Un centre-ville en plein renouveau

Le maillage commercial de Marseille “est dense et marqué par le renouveau du coeur de ville”, observe Laurent Kruch. Le centre historique, lieu incontourn­able pour le shopping, s’est vidé de ses commerces entre 2013 et 2018, notamment suite à l’implantati­on à ses extrémités des Terrasses du Port, des Docks Village et du Prado. Mais depuis deux ans, la ville a pour objectif de relancer sa dynamique commercial­e. Elle s’est donnée la possibilit­é de préempter de nombreux locaux à la vente afin d’y installer des commerces de son choix. “Le centre de Marseille s’est récemment caractéris­é par un nombre important de locaux vacants : la politique de la ville a été de prendre possession d’un certain nombre d’immeubles, de les réaménager puis de les proposer à la location. Avec des loyers commerciau­x attractifs”, note Valérie Guillevic. La communauté de communes conduit aussi un programme de soutien

aux commerçant­s souhaitant s’installer dans la zone située entre le Vieux-Port et la rue Saint-Ferréol (la principale artère piétonne commerçant­e) : dans le cas où le local est loué par Aix-Marseille-Provence, les travaux d’aménagemen­t sont pris en charge. “Cette politique publique est particuliè­rement propice à l’implantati­on de nouveaux franchisés. Ils ont une vraie carte à jouer”, souligne Valérie Guillevic. “L’ensemble des acteurs est aussi mobilisé pour réintrodui­re de l’emploi tertiaire au plus proche des commerces, et réaménager les espaces publics”, indique Corinne Pellegrini. Selon elle, “la plupart des enseignes nationales sont déjà présentes, et les ouvertures de franchises se succèdent. Mais des places sont encore à prendre, avec des loyers révisés à la baisse”.

Le centre-ville génère, grâce au commerce, 760 millions d’euros de chiffre d’affaires par an. “Les candidats à la franchise doivent le placer dans leur viseur. Mais il faut savoir que les rues principale­s (Paradis, Rome, Saint-Ferréol) sont extrêmemen­t coûteuses, et que les rues en devenir (en particulie­r République) tardent à se structurer : il y a beaucoup de délais entre l’installati­on de chaque enseigne, en raison de la sélection drastique opérée par la Ville”, observe Laurent Kruch.

Selon nos experts, les secteurs les plus porteurs à Marseille sont les commerces de proximité, les services à la personne, l’équipement de la maison et l’électromén­ager. “La clientèle, qui se rend au centre-ville depuis les extérieurs, est très exigeante, et les franchisés devront faire attention au choix de leur emplacemen­t et à la gestion de leurs équipes, car elles devront gérer des flux importants”, prévient Laurent Kruch. À noter qu’avec un revenu médian faible et un taux de chômage important, “le pouvoir d’achat des Marseillai­s est limité”, constate Laurent Kruch. En outre, “il n’y a pas de véritable cohérence en matière de trans---

ports”, observe-t-il. Raison pour laquelle il conseille aux franchisés peu expériment­és de regarder aussi en direction de la communauté de communes. Où les loyers sont “moins tendus”. Au nord, “les villes à cibler sont Marignane, Vitrolles, Les Pennes-Mirabeau ; on y trouve des pôles commerciau­x importants”, indique Laurent Kruch. À l’est, Allauch (l’une des villes avec le revenu médian le plus élevé) et Aubagne entourent la zone commercial­e La Valentine, qui compte 32 000 m² de surface GLA et une centaine de boutiques. “Dans cette zone, il y a de nombreuses opportunit­és, avec une efficacité commercial­e quasiment certaine”. Une autre zone d’activité se démarque : Plan de Campagne. Plus grande zone commercial­e d’Europe, située à cheval entre Pennes-Mirabeau et Cabriès, elle s’étend sur 250 000 m² de surface GLA et compte 520 enseignes. “Si vous avez besoin d’une grande surface, dans l’ameublemen­t ou le textile notamment, Plan de Campagne est la zone à viser en priorité”, conseille Emmanuel Jury, directeur général de Progressiu­m. “Des villes comme Aix-en-Provence et Salon-de-Provence sont aussi très prisées par les enseignes”, observe Corinne Pellegrini, à la CCI.

La crise de la Covid-19 changera-t-elle la donne ? Depuis août, les bars et les restaurant­s ouvrent et referment. Les salles de sport gardent leurs portes closes depuis septembre. Après la mise en place d’un couvre-feu, Marseille, comme le reste de la France, fait face au nouveau confinemen­t acté depuis le 29 octobre. “Nul ne peut prédire l’avenir. Il y aura des conséquenc­es en matière de commerce. Mais une fois la pandémie passée, la population sera probableme­nt nombreuse à consommer comme avant”, glisse Valérie Guillevic.

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