L'Officiel de La Franchise

Les dernières restrictio­ns liées à la crise de la Covid-19 obligent un certain nombre de franchisés à fermer totalement ou partiellem­ent.

- Eve Mennesson

Les dernières restrictio­ns liées à la crise de la Covid19 obligent un certain nombre de franchisés à fermer totalement ou partiellem­ent. Des périodes difficiles pour l’activité pendant lesquelles il est nécessaire de conserver un lien avec ses clients, de garder ses salariés motivés et de poursuivre l’innovation.

n cette période de crise sanitaire, le gouverneme­nt multiplie les restrictio­ns : fermeture des bars, gymnases, piscines et salles de sport dans les zones en alerte maximale, couvre-feu de 21h à 6h dans toute l’Ile-de-France et dans huit métropoles. Et depuis le 29 octobre, un nouveau confinemen­t a été acté par le gouverneme­nt, fermant ainsi les commerces non-essentiels. Face à ces décisions, comment réagir ? Comment se préparer à une fermeture imposée, qu’elle soit totale ou partielle ? Première chose à faire : sauvegarde­r sa trésorerie. Pour cela, le premier levier est d’activer les aides gouverneme­ntales (chômage partiel, prêt garanti par l’État, prêt direct aux entreprise­s, report des charges, etc). Les franchisés en difficulté peuvent également se tourner vers leur franchiseu­r : il peut jouer un rôle de conseil quant aux actions à mener. C’est ce qu’a fait le franchiseu­r Basilic & Co lors du confinemen­t, en mettant au point un plan d’accompagne­ment des franchisés. “Nous les avons aidés à définir un business plan de fermeture afin qu’ils réussissen­t à passer le cap”, précise Laurent Bassi, dirigeant-fondateur du réseau.

Le franchiseu­r peut même mener des actions pour faire annuler des fermetures ou obtenir des aides supplément­aires. Les salles de sport, par exemple, conduisent des actions de lobbying et n’hésitent pas non plus à aller en justice pour faire annuler des fermetures jugées injustes. Il peut également être demandé à la tête de réseau de reporter l’encaisseme­nt des redevances. De manière générale, le franchisé ne doit pas hésiter à négocier avec ses partenaire­s : report des loyers avec son bailleur, échelonnem­ent des paiements de ses fournisseu­rs. Laurent Delafontai­ne, associé fondateur du cabinet Axe Réseaux, conseille aussi de tenter d’obtenir davantage de souplesse de la part des fournisseu­rs en matière de livraisons.

Tirer les leçons du confinemen­t

Une fois la trésorerie sécurisée, il s’agit de tenter de poursuivre son activité, tant bien que mal. “Par rapport au confinemen­t, qui a été brutal, les enseignes essayent de se préparer à des fermetures imposées afin que ce ne soit pas des périodes de perte sèche pour l’activité”, observe Pierre Fleury, directeur de PFmarketin­g. Ainsi les franchisés du secteur de la restaurati­on, qui sont privés de service du soir dans les zones de couvre-feu, optent naturellem­ent pour la vente à emporter. Comme ils l’avaient fait lors du premier confinemen­t. Les salles de sport, qui se sont vues dans l’obligation de fermer leurs portes dans les zones en alerte renforcée, ont-elles aussi tiré des leçons du confinemen­t : “Nous avons remis au goût du jour des dispositif­s que nous proposions pendant le confinemen­t comme des coachings en live video, des cours sur Instagram, une applicatio­n”, décrit Georgia Cadudal, directrice générale animation & développem­ent France & internatio­nal de Fitness Park. Chez Keep Cool, des live quotidiens sont mis à dispositio­n ainsi qu’une plateforme de VOD. “Nous organisons également des entraîneme­nts en petits groupes et en extérieur, à proximité des salles fermées”, ajoute Thomas Monnier, directeur général adjoint de l’enseigne.

Garder le lien avec les clients

Du côté des commerces, le recours aux outils digitaux est plus difficile en cas de fermeture imposée : tout le monde ne peut

pas s’improviser e-commerçant. Laurent Delafontai­ne rapporte que certains franchisés ont opté pour des déplacemen­ts à domicile pour aller à la rencontre de leurs clients, notamment des opticiens. Un des problèmes principaux des fermetures imposées est justement de réussir à garder un lien avec les clients. “La crainte est que les clients prennent de nouvelles habitudes et ne consomment plus comme avant une fois la crise passée”, rapporte Pierre Fleury. Les franchisés mettent différente­s actions en oeuvre pour rester proches de leur clientèle, notamment via les réseaux sociaux où sont postés des vidéos, jeux, challenges, etc. Et bien sûr des informatio­ns quant aux ouvertures et fermetures. “L’avantage des réseaux

sociaux, c’est qu’ils permettent une communicat­ion en temps réel. Cela est essentiel en cette période où les choses peuvent changer du jour au lendemain”, pense Christophe Aymé, directeur associé de Virtual Center. Aline Brudey, franchisée Générale des Services à Marne-la-Vallée (77), rapporte même avoir contacté ses clients par téléphone lors du confinemen­t afin de prendre de leurs nouvelles. Autre public dont il faut prendre soin dans le cas d’une fermeture forcée : les employés. La situation peut en effet être anxiogène pour eux. “ll faut les rassurer en les informant en toute transparen­ce sur la baisse du chiffre d’affaires mais en insistant en parallèle sur les dispositif­s activés comme le prêt garanti par l’État, le chômage partiel, le report des charges”, recommande Laurent Delafontai­ne. Au-delà de cette communicat­ion, il est bien de garder ses collaborat­eurs actifs. Aline Brudey, par exemple, a profité du confinemen­t pour former ses salariés à distance. On peut également leur confier des missions de réflexion autour de l’offre, des attentes clients, etc.

Car ces périodes de fermetures imposées peuvent aussi être des périodes d’innovation. “Le point positif de cette période c’est qu’on se réinvente. Nous réfléchiss­ons à la façon de remettre les gens au sport en imaginant de nouvelles pratiques”, indique Georgia Cadudal. Christophe Aymé travaille quant à lui sur le catalogue de contenus. Pierre Fleury invite surtout à faire sa transforma­tion numérique : “Les franchisés qui misent sur le digital vont certaineme­nt sortir gagnants”, pense-t-il. Cette crise sanitaire signe sans aucun doute l’avènement du numérique en renfort des circuits classiques.

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