Cyclable : “Le vélo est un geste barrière naturel”
Profitant de l’engouement des Français pour le vélo, Cyclable a vu son activité enregistrer un bond de 100 % entre les mois de mai et juin dernier. Après avoir remporté la première édition du Big Concours, l’enseigne souhaite capitaliser sur la vague vert
La crise sanitaire actuelle a dû favoriser votre activité ?
L’engouement pour le vélo a démarré il y a plusieurs années. La vague verte, que l’on a vue, lors des dernières élections municipales a également contribué à dynamiser ce marché. Lors du premier confinement, nous nous sommes rendu compte que le vélo participait à la résilience face à la crise. C’est un geste barrière naturel. Dans de grandes villes, des pistes cyclables éphémères sont devenues définitives. La pratique du vélo s’est ancrée durablement dans les mentalités. Entre mai et juin dernier, nous avons constaté une progression de 100 % de notre activité par rapport à la même période durant l’année précédente. C’est un marché en perpétuelle croissance dont l’accélération tient, il est vrai, à la crise sanitaire.
Aujourd’hui, vous avez un profil de distributeur. Quelles autres activités comptez-vous développer ?
J’aimerais dans un premier temps faire remarquer, qu’à la manière de l’enseigne Au vieux campeur, nous nous positionnons sur un marché de qualité. Ensuite, effectivement, outre les vélos en euxmêmes, nous sommes également positionnés sur le créneau de l’accessoire. Nous avons une activité atelier et réparation qui représente, pour le moment, seulement 5 % de notre chiffre d’affaires. Mais c’est une part de notre business model que nous souhaitons fortement développer. Ainsi, nous expérimentons en interne, des boutiques de réparation sous enseigne pour voir comment nous pouvons, à moyen terme, déployer ce concept.
Quel profil de candidat recherchez vous ?
Il n’existe pas d’ADN type. Nous recevons des cadres supérieurs, la quarantaine, soucieux de donner un nouvel élan à leur vie professionnel. Avec une dimension ”sens“plus présente. Et pour qui, c’est un rêve de gosse de se lancer sur ce marché. Nous recrutons aussi des profils plus jeunes, de vrais passionnés de l’univers vélo, sensibles à l’environnement écologique et à la mobilité urbaine. D’anciens collaborateurs, disposant d’une bonne fibre entrepreneuriale, font aussi de très bons candidats. Ce peut être également des indépendants qui passent sous enseigne pour gagner en visibilité grâce à la franchise.
Quelle est l’implantation actuelle du réseau Cyclable ?
Nous détenons aujourd’hui 55 magasins en France et trois en Suisse. En 2021, nous souhaitons ouvrir dix nouveaux points de vente. Contrairement aux idées reçues, nos implantations se font aussi dans des villes moyennes. Je pense à cet instant à Besançon, La Baule, etc. La condition sine qua non est que les différentes mairies aient une politique dynamique en matière de pistes cyclables. Beaucoup de zones de chalandise offrent un potentiel de marché intéressant.
Aix-en-Provence, Avignon, Nîmes, Dunkerque, etc. Nous avons listé plus d’une vingtaine de lieux adéquats pour nos emplacements. La proximité doit jouer. À Paris, nous cherchons aussi à multiplier nos points de contact dans plusieurs arrondissements. C’est une vraie logique de quartier qui peut voir l’ouverture d’un point de vente dans au moins huit nouveaux arrondissements parisiens.
Concrètement, quel est la taille d’un point de vente Cyclable ?
Cela peut varier. Ce peut être des surfaces de 120 m² en centre-ville. Ou bien alors des points de vente de 400 m² en périphérie urbaine. Le magasin est composé d’une équipe de trois personnes. De même, l’investissement varie mais il faudra compter, en moyenne, entre 250 000 et 350 000 euros.
Comment se font les achats au sein du réseau ?
Pour le moment, Cyclable, créée en 2005, dispose d’une centrale de négociation avec des tarifs négociés par le réseau. D’ici, 2023, nous devrions disposer d’une véritable centrale d’achats. C’est l’objectif. En tous les cas, aujourd’hui, 90 % de nos marques sont européennes. Le panier moyen oscille entre 2 175 euros tous vélos confondus et 2 800 euros pour les vélos à assistance électrique (VAE), hors cargos. Ces vélos, de deux ou trois roues, dérivés de la bicyclette et destinés à transporter des charges lourdes. En 2019, sur 78 % des vélos vendus par l’enseigne, 56 % étaient électriques, 17 % appartenaient à la classe cargo.
Le solde se ventilant entre les vélos de randonnée (14 %) et les bicyclettes pliables (6 %).