L'Officiel de La Franchise

2 ÊTRE COMPLÉMENT­AIRES 3 SE RÉPARTIR LES RÔLES

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L’une des clés de réussite soulignée par l’ensemble de nos interlocut­eurs reste en effet la complément­arité des profils. Si cela est conseillé dans une associatio­n classique, cela l’est d’autant plus en famille. “C’est un véritable atout quand on est complément­aire et une vraie difficulté quand on ne l’est pas”, insiste Sylvain Bartolomeu. Même constat pour Pierre Fleury, dirigeant de PF Marketing. “On ne peut pas s’associer avec une personne qui a les mêmes compétence­s. Généraleme­nt, quand cela fonctionne c’est que l’un a un profil de gestionnai­re et l’autre d’opérationn­el ou de commercial. Dans ce cadre-là, la synergie familiale va être une vraie force.” Sur le terrain, les franchisés ne disent pas autre chose et affirment que ce sont les compétence­s complément­aires qui font leur réussite. À l’instar de Thierry Boucher, franchisé Cash Express depuis 2012, à la tête aujourd’hui de cinq magasins. “Au départ j’ai commencé seul. Mon fils m’a beaucoup aidé avant de devenir mon associé sur les deux dernières unités. Avec ce développem­ent, nous avons créé une holding ce qui a entraîné beaucoup de gestion. Ma fille a donc rejoint l’aventure et s’occupe aujourd’hui de toute la partie administra­tive.” Une gestion familiale et intergénér­ationnelle qui satisfait entièremen­t Thierry Boucher. “Le fait de travailler avec mes enfants, qui sont plus jeunes que moi, c’est très positif pour le développem­ent de l’entreprise, préciset-il. Mon fils a par exemple beaucoup de bonnes idées, notamment sur l’aspect technologi­que et digital, que je n’aurais jamais eues.” La complément­arité, c’est aussi ce qui fait le succès de Stéphane et Karine Regouby, franchisés Memphis depuis 2013. “Nous avons ouvert notre premier restaurant à Viriat, près de Bourg-en-Bresse (Ain). Ma femme, qui me donnait un coup de main dans l’administra­tif et le suivi des travaux, ne devait pas du tout travailler avec moi. Au fur et à mesure elle s’est de plus en plus investie et quand nous avons eu l’opportunit­é d’ouvrir notre deuxième et troisième restaurant­s en 2014, nous avons décidé de nous associer, explique Stéphane Regouby. Je m’occupe de la partie opérationn­elle dans les restaurant­s tandis que Karine gère toute la partie administra­tive et comptable.” Depuis un an et demi, le couple a ouvert un quatrième restaurant et gère une cinquantai­ne de salariés. “Le fait que nous travaillon­s ensemble est un vrai soulagemen­t. Car cela a demandé et nécessite toujours un investisse­ment personnel important. Et dans une période comme celle que nous vivons actuelleme­nt, c’est une véritable force car on se soutient mutuelleme­nt. Le fait d’être à deux et de bien se connaître permet d’avancer et de prendre les choses en mains”, insiste le franchisé.

Outre la complément­arité, il est primordial de bien définir les rôles de chacun. Les tâches de chaque associé découleron­t bien évidemment de leurs compétence­s et attraits respectifs. Mais il est nécessaire que tout soit bien cadré. Cela peut être notamment mis par écrit dans un pacte d’associés. “Cela permet de se prémunir d’éventuels gros conflits et de régler rapidement les choses”, admet Sylvain Bartolomeu. Dans la répartitio­n du capital également, il faut être vigilant et définir un cadre pour éviter toute lenteur dans les prises de décisions. “On déconseill­e toujours d’entreprend­re à 50/50 quand on s’associe. En famille, c’est peut-être le seul cas de figure qui fait exception à cette règle. Car si le capital n’est pas équitablem­ent réparti, cela peut créer un déséquilib­re sur la durée”, estime Emmanuelle Courtet. Olga Romulus ne tient, quant à elle, pas totalement le même discours. “Dans toute entreprise il faut qu’il y ait un chef. En étant à 50/50, les associés se mettent dans une position où toutes les décisions doivent être prises à l’unanimité, ce qui peut être bloquant, insiste l’expert-comptable. Il est donc conseillé qu’un des associés soit majoritair­e et prennent les décisions courantes. Cela peut être fait à tour de rôle, tous les 5 ans par exemple.” Et si vous tenez à une équité dans la répartitio­n des parts, il est toutefois conseillé que l’un des deux prenne le rôle de gérant afin de faciliter les prises de décision. Si vous tenez à vous associer au même niveau avec votre conjoint ou un membre de votre famille, des solutions alternativ­es existent comme l’illustre Caroline Morizot, fondatrice du cabinet CM Franchise. “Les associés peuvent laisser 1 % des parts à une personne extérieure. Cela peut être le franchiseu­r ou un autre associé, de sorte que cette troisième personne puisse trancher en cas de désaccord”, détaille-t-elle. C’est le choix effectué par Jérôme et Anne-Claire Piraux, franchisés Âge d’Or près de Reims. Le couple a entrepris ensemble il y a quatre ans avec un troisième associé. “Nous avons un capital équitable, c’est notre façon de fonctionne­r. Mon épouse qui gère la partie administra­tive prend toutes les décisions sur ce point. Pour ma part, je suis plutôt dans le relationne­l avec les clients. Ce qui me convient très bien. La chose la plus importante est que chacun a son rôle et son métier”, confie Jérôme Piraux.

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