1 NE PAS SE PRÉCIPITER
Avant de passer le cap et d’entreprendre en franchise avec un membre de sa famille, il est nécessaire de bien peser le pour et le contre. S’il est très fréquent de voir des membres de la même famille se lancer dans l’aventure ensemble, il ne faut pas plonger tête baissée. “Tout le monde n’est pas fait pour travailler ensemble, martèle d’emblée Olga Romulus, expert-comptable chez Fiducial. Il y a différents cas de figure (couple, parents /enfants, frères/soeurs...) Il faut avoir conscience de l’impact que cela peut avoir sur les relations.” Un aspect que tous nos interlocuteurs ont souligné et qu’il ne faut donc surtout pas négliger. Majoritairement, le cas de figure le plus commun constaté sur le terrain reste le couple qui se lance ensemble. Dans ce cas précis, il est encore plus important de ne pas précipiter les choses et de bien étudier tous les aspects d’une telle association. “Il faut être certain de pouvoir travailler ensemble. Car dans le cadre d’un couple, les deux membres vont se côtoyer toute leur journée. Si certains profils auront déjà testé cela avant de se lancer, bien souvent, c’est une première”, insiste Emmanuelle Courtet, directrice générale de Progressium. “C’est un vrai défi, abonde de son côté Sylvain Bartolomeu, dirigeant associé du cabinet Franchise Management. Surtout quand les membres du couple sont des salariés en reconversion, qu’ils n’ont pas l’expérience de l’entrepreneuriat et ne se connaissent pas professionnellement. Cela peut clairement entraîner des situations compliquées.” Se lancer avec son conjoint comporte aussi un risque financier important puisque les revenus du foyer reposeront sur la réussite du projet entrepreneurial. “Cela peut être un frein pour les banques. La bonne option reste que l’un des deux porte le projet et que le conjoint rejoigne l’aventure un peu plus tard afin d’assurer un revenu stable pendant un temps. Il ne faut pas oublier que les deux premières années sont les plus difficiles pour une entreprise”, souligne Olga Romulus. Une option qui est parfois adoptée au sein du réseau Tryba, dont 15 à 20 % des unités sont tenues par des couples. “Soit ils commencent le projet ensemble dès le départ, soit l’un des deux rejoint l’autre à terme, insiste Marie-Emmanuelle Ascencio, responsable développement au sein de l’enseigne. Pour un couple, nous devons valider que le projet soit pérenne. Nous les rencontrons ensemble, ils sont tous les deux conviés à une journée d’information et de découverte. C’est le meilleur moyen de les connaître et d’étudier la viabilité du projet.” Dans les autres cas d’associations familiales, toutefois, les experts assurent que les précautions à prendre restent les mêmes que dans une association classique. “S’associer à un parent peut être une bonne option quand l’investissement est élevé et qu’on ne peut pas l’assumer seul, explique Olga Rolumus. C’est aussi une logique différente car il y a le rapport générationnel qui n’est pas le même qu’en couple et qui peut être très intéressant pour l’entreprise.”