L’Interview du mois
Miniso : “Nos candidats devront être pluri-franchisés”
“La zone d'implantation prioritaire est bien évidemment la région parisienne.”
Portée par trois entrepreneurs français dont Ariel Wizman, la marque chinoise d’inspiration japonaise espère évangéliser ses produits lifestyle en France. Entretien avec l'ancien journaliste de Canal +, désormais directeur marketing et communication de Miniso et masterfranchisé de l’enseigne dans l’Hexagone. Comment se positionne Miniso ?
Il s'agit d'une enseigne d’origine chinoise, créée en 2013, par l’homme d’affaires Ye Guofu. La marque est cependant d’inspiration japonaise et s'articule autour du lifestyle nippon. Elle se décline en une douzaine de catégories. Des catégories qui vont du digital à la décoration de la maison en passant par l’univers des peluches et du maquillage. Ceci dit, Miniso détient plusieurs licences comme celles de Marvel, Disney, Sesame Streets, The Bare Bears ou encore Adventure Time. Sa force de frappe tient dans l’excellent rapport qualité/prix. Et la fulgurance de son déploiement mondial. En huit ans d’existence, Miniso compte déjà près de 4 200 boutiques réparties dans 90 pays.
Quel est l’ADN de la marque ?
Elle peut avant tout s’appuyer sur ses quinze studios de design. Un design orchestré justement par Miyake Junya à l’allure très “Furyo”, un dandy discret, diplômé de la Bunka Fashion College de Tokyo. Il est l’un des meneurs de l’école japonaise du “Natural lifestyle”. Miniso vient donc compléter l’offre, en France, de l’enseigne japonaise Muji ou bien encore de Flying Tiger, la marque danoise.
À qui s’adresse Miniso aujourd’hui ?
C’est simple. À tout le monde bien évidemment. Mais si nous ciblons la clientèle des coeurs de villes, force est de constater que
ce sont généralement les jeunes filles de 14 à 25 ans, passionnées par l’Asie, qui franchissent nos portes. L’engouement est aussi venu des clients français, qui voyageant à l’étranger, ont découvert la marque ou bien encore d’une population asiatique, férue de la marque, souhaitant la voir s’implanter ici.
Où en êtes-vous actuellement sur l’ouverture des magasins ?
Nous avons ouvert notre toute première boutique le 20 octobre dernier à Paris, rue de la Chaussée d'Antin. Une deuxième boutique a ouvert ses portes au début du mois de décembre au centre commercial Mon Grand Plaisir dans les Yvelines (78). En décembre toujours, nous avons inauguré un corner éphémère à la Fnac Beaugrenelle qui a été prolongé pour un deuxième mois en janvier.
Quelle est votre stratégie de déploiement ?
La zone d'implantation prioritaire est bien évidemment la région parisienne. Plus globalement, l’Île-de-France fait partie de notre axe de développement. Tout comme les Hauts-de-France avec une présence assez rapide à Lille. Et puis également la région Rhône-Alpes avec des déploiements à Lyon et Grenoble. Nous chercherons à nous implanter ailleurs, c’est certain, mais nous nous assurerons d’avoir un développement harmonieux dans ces trois premières régions pour des questions essentiellement logistiques. Par ailleurs, la marque compte faire de l’Europe un axe stratégique de croissance. En octobre dernier, Miniso a fait son entrée à la bourse de New-York ce qui lui a permis de lever 608 millions de dollars.
À quoi ressembleront les magasins Miniso dans le futur ?
On cherche à la fois des emplacements de 40 m² dans les gares comme des magains de 400 m² en centre-ville. Tout comme, nous pouvons implanter des points de vente de 200 m² dans les centres commerciaux. Il s’agit avant tout d’adapter le nombre de catégories de produits que l’on veut proposer à la taille du magasin. Il n’existe donc pas de profil type dans ce domaine.
Un déploiement en franchise est prévu. En connaissez-vous aujourd'hui les modalités ?
Effectivement, c’est quelque chose auquel nous réfléchissons sérieusement. Néanmoins, la crise sanitaire aura ralenti notre déploiement. Nous voulons, dans un premier temps, sécuriser le concept, faire des tests consommateurs. En somme, maîtriser la désirabilité des catégories de produits pour pouvoir être bien sûr de ce que l’on va proposer aux franchisés. Mais nous nous tournerons plus sûrement vers des candidats ayant une expérience avec des master-franchises et qui maîtrisent bien le multimarques. En somme, des chefs d’entreprises qui exploitent plusieurs franchises de différentes marques. Nous continuerons également à ouvrir des magasins, de notre côté, en succursales. Si la pandémie ne ralentit pas trop notre plan de déploiement, nous devrions compter 130 boutiques en France d’ici à cinq ans avec une trentaine de magasins en propre.
Quelles sont les conditions financières pour pouvoir vous rejoindre ?
Nous ne pouvons pas encore communiquer sur ce sujet, vous le comprendrez aisément. Nous ne franchiserons sans doute pas avant 2022. Qui plus est, certains éléments chiffrés comme les prévisions de chiffre d'affaires ne sont pas disponibles pour être communiqués au public. Mais rassurez-vous, les droits d’entrée ne seront pas effrayants et colleront aux standards du marché. En tous les cas, nous détenons la master franchise en France pour une période de dix ans.