POUR LE COMMERCE JUGÉ “NON ESSENTIEL” : DE LA CLARTÉ ET DES PRÉVISIONS !
Le 18 mars dernier, le Premier ministre a annoncé la fermeture de l’ensemble des commerces dits “non-essentiels” dans 16 départements, dont ceux de la région Île-de-France, des Hauts-de-France, des Alpes-Maritimes, de la Seine-Maritime et de l’Eure. Le 25 mars, son ministre des Solidarités et de la Santé y a adjoint les départements de la Nièvre, de l’Aube et du Rhône.
Ces nouvelles mesures restrictives d’activités sont un nouveau coup dur pour les commerces déjà lourdement impactés par deux confinements successifs. À cela, on impose aux mêmes commerçants une fermeture le week-end des commerces dans les départements sous confinement. Ainsi, certains commerces sont déjà fermés depuis presque 50 jours en 2021 et totaliseront près de 80 jours de fermeture au 15 avril sans compter les 100 jours de fermeture de 2020. Comment ces entreprises peuvent-elles survivre à de telles restrictions ?
DE LA CLARTÉ…
Pire encore, la liste des commerces autorisés à ouvrir n’en finit pas de susciter colère et incompréhension parmi nos adhérents. Pour ce troisième confinement partiel, réduite à peau de chagrin, la liste des commerces contraints de fermer n’en est que plus difficile à comprendre : les coiffeurs sont ouverts mais les instituts d’esthétique fermés, les concessions automobiles ouvertes mais les magasins de vêtements fermés. Cette liste est perçue comme injuste et renforce le sentiment de stigmatisation envers les commerces fermés. D’un côté, le gouvernement annonce un assouplissement des règles de couvre-feu, des autorisations de déplacement sans limite de temps, encourage la prise des transports en commun, autorisent l’ouverture de certains commerces. De l’autre, il semble s’acharner sur le reste des commerces dits “non-essentiels” en exigeant leur fermeture. Alors que la situation s’aggrave fortement pour l’ensemble des entreprises concernées, nous demandons au gouvernement de préciser rapidement le calendrier de réouverture de ces sites.
…ET DES PRÉVISIONS !
À l’heure où nous écrivons ces lignes, les commerçants n’ont aucune visibilité sur la date de réouverture de leurs commerces. Aujourd’hui, plusieurs dizaines de milliers de salariés se retrouvent sans activité et sans visibilité sur leur emploi. Comment envisager la relance sans un calendrier de reprise ? Comment planifier sa trésorerie, comment bâtir une stratégie commerciale sans vision du lendemain ? Pour tous, cette situation met en danger les magasins fermés mais également les autres magasins d’un réseau, qu’ils soient situés en centre-ville ou en centre commercial ainsi que leurs partenaires franchisés et affiliés. La survie de milliers de magasins et de leurs emplois passe inévitablement par leur réouverture rapide. Le gouvernement doit maintenant accélérer sur les mesures de soutien aux entreprises avant que les conséquences économiques ne soient irrémédiables. Les pouvoirs publics doivent s’engager à ce que les aides multiples et peu compréhensibles soient clarifiées et leur accès simplifié. Puisque chacun s’accorde à dire que la vaccination est la solution, écrivons l’équation qui définira la date à laquelle le nombre de vaccinés atteindra le seuil nécessaire à la sortie de ce tunnel et osons avancer une date de réouverture pour tous ! Ce qui donne l’espoir, c’est de pouvoir se projeter. Le refus d’annoncer une date par peur de se tromper a des conséquences bien pires sur l’économie que l’erreur elle-même car elle plonge les entrepreneurs dans l’immobilisme et le fatalisme…
“Cette liste est perçue comme injuste et renforce le sentiment de stigmatisation envers les commerces fermés”