“Le maintien d’une partie des aides doit être envisagé à moyen terme”
Alors que le président de la République a annoncé la semaine dernière un déconfinement progressif et une réouverture des commerces dits “non-essentiels” le 19 mai, la Fédération française de la franchise attire l’attention des pouvoirs publics sur l’impérieuse nécessité d’accompagner les commerçants dans la reprise progressive de leur activité.
omme nous l’avons indiqué au Premier ministre le 22 avril dernier avec 12 autres fédérations de commerce et 150 dirigeants d’entreprise, nos commerçants font face à des problèmes importants de trésorerie, à un niveau de stock invendu croissant, à l’annulation de leurs investissements, à la hausse de leur endettement… autant de conséquences indirectes qui tendent à aggraver leurs situations. Cette réouverture des commerces le 19 mai est la bienvenue, tant les commerçants ont besoin d’exercer leur métier pour vivre. Cette réouverture ne doit pas néanmoins signifier l’arrêt brutal des aides de l’État qui, pour beaucoup d’entreprises, sont indispensables. Le maintien d’une partie des aides actuelles doit être envisagé à moyen terme pour permettre aux entreprises de récupérer et accompagner la relance, quel que soit leur niveau de perte d’activité ou leur taille. Il est indispensable de considérer le long terme et les conséquences sur l’ensemble de notre appareil commercial.
POURSUIVRE LE PLAN DE RELANCE
Les mesures envisagées doivent être fortes avec un véritable plan de relance dédié au commerce français comparable à celui établi pour l’industrie, afin de permettre aux entreprises qui ont lutté pour survivre depuis un an, de reconstituer une trésorerie et de redémarrer. Pour que les aides apportées par le gouvernement pendant cette crise ne soient pas vaines, il faut les poursuivre le temps de la relance économique. Aussi, comme d’autres fédérations de commerces, nos attentes sont les suivantes :
- Un fonds de solidarité : une compensation directe des pertes de chiffre d’affaires jusqu’au retour à un niveau d’activité économiquement viable ; un accès au dispositif des entreprises créées depuis
2019 ou ayant connu des restructurations juridiques ;
- Un dispositif de compensation des coûts fixes : une mensualisation qui permettra l’élargissement du nombre de bénéficiaires dès mai 2021 et une rétroactivité pour les mois de mars et avril - Une dérogation au repos dominical, à compter de la réouverture, pour les mois de mai et juin et plus largement sur la période des soldes
- Un dispositif de prise en charge des loyers et charges loca
tives : une mesure urgente qui doit être rapidement confirmée et versée, accessible à tout point de vente fermé administrativement et ce, quel que soit le lieu d’implantation de celui-ci ; - Un dispositif de compensation des stocks : les modalités de mise en oeuvre tardent à arriver, alors qu’au-delà de la compensation des stocks résiduels des mois antérieurs s’ajoute aujourd’hui la difficulté à faire face aux échéances des fournisseurs demandant des paiements immédiats pour les achats actuels
- Une mesure visant à aider les commerçants situés en centres
commerciaux à payer leurs échéances de loyers : face à des bailleurs de grande puissance, nous souhaitons que des mesures destinées à soutenir directement les professionnels sur la question des loyers puissent être prises.
Pour éviter la mise en danger de nos réseaux, le gouvernement doit agir fort et rapidement. C’est bien ensemble que nous parviendrons à sauver nos entreprises, les milliers d’emplois qu’elles représentent sur l’ensemble du territoire national et permettre la relance économique par la consommation.
Aujourd’hui, ce qui nous importe plus que tout est de ne plus connaître de nouvelles fermetures administratives. C’est pourquoi, comme nous l’avons toujours fait depuis le début de la pandémie, nous mettrons tout en oeuvre pour respecter les protocoles sanitaires et se faire le relais des campagnes de sensibilisation du grand public nécessaires dans les points de vente.