L'Officiel de La Franchise

Mondial Tissus : “Le do it yourself a le vent en poupe”

- Propos recueillis par Nicolas Monier

L’enseigne, qui fête ses quarante ans, a ouvert, à la fin du mois de mars dernier, un premier magasin à Paris, rue du Commerce. L’occasion pour la marque de tester un nouveau format de point de vente plus petit (320 m2) avant d’essaimer ce concept dans d’autres grandes métropoles et d'attirer ainsi une clientèle plus urbaine. Interview de Sophie Lambin, directrice du développem­ent et de Bernard Cherqui, directeur général de l’enseigne. Où en êtes-vous dans le déploiemen­t de vos magasins en franchise ? Sophie Lambin :

D’ici 2025, nous devrions avoir 50 nouveaux magasins en franchise nous permettant de mailler le territoire national notamment sur toute la partie Ouest. D’origine lyonnais, le groupe a plutôt évangélisé jusque-là son concept sur la façade Est.

Existe-t-il un profil type de franchisé chez Mondial Tissus ? S.L. :

Pas du tout. Bien au contraire ! Nous recherchon­s aujourd’hui des candidats qui ne sont pas nécessaire­ment des couturiers mais plutôt des chefs d’entreprise. Tout d’abord, contrairem­ent aux idées reçues, nous avons plus de femmes franchisée­s que d’hommes. Plus généraleme­nt, ces candidats doivent avoir une véritable culture de l’entreprene­uriat. Nos clients sont des passionnés qui évoluent dans un univers plaisir. Il faut en tenir compte dans le développem­ent de l’activité. Le futur franchisé doit être entreprene­ur, commerçant et manager. Il gère de 4 à 9 personnes. Il ne faut pas l’oublier.

Quid de l’investisse­ment et de la formation ? S.L. :

Mondial Tissus a mis en place une formation de trois semaines à destinatio­n des franchisés. Pour les équipes du futur magasin, ces dernières partent quinze jours en formation dans un point de vente situé à proximité du point de vente prochainem­ent ouvert. Pour ce qui est de l’investisse­ment, l’enseigne demande au candidat un apport personnel de 70 000 euros. Il faut par ailleurs compter 150 000 euros de stock pour un magasin de 500 m². En moyenne, nos points de vente oscillent entre 400 et 800 m² pour des implantati­ons en zones péri-urbaines.

Peut-on monter en puissance dans votre réseau ? S.L. :

Même si nous sommes un jeune franchiseu­r, nous encourageo­ns nos chefs d'entreprise à ouvrir d'autres magasins. J'ai en tête plusieurs exemples de nos franchisés historique­s qui viennent d'ailleurs de lancer un second point de vente.

Pourquoi avoir décidé d’ouvrir un magasin en centre-ville ? Bernard Cherqui :

Effectivem­ent, ce point de vente est à la fois le premier magasin en centre-ville mais également à Paris. C’est emblématiq­ue. Les Parisiens font leurs courses à Paris. Ils ne vont pas en périphérie. Pour les toucher, c’était donc essentiel. Nous allons nous servir de ce nouveau format comme test pour ensuite aller vers d’autres ouvertures dans d’autres grandes métropoles.

Notre concept peut s’adapter à tout le monde. Nos choix de tissu se sont modernisés. Nous devons être partout. Cela vaut pour le digital et l’internatio­nal. Et n’oubliez pas également que le Do it yourself touche toutes les catégories profession­nelles.

Le digital prend-il une part importante au sein de votre enseigne ? B.C. :

En effet, le digital est chez nous central. Mais comme dans beaucoup d’enseignes. Nous sommes dans un secteur affinitair­e. La communauté de passionnés doit échanger sur les bonnes pratiques. Mais plus que sur le e-commerce, nous croyons surtout au cross canal. Plus le business marche bien dans le magasin plus il marchera bien sur le digital. Le client est omnicanal. C’est un fait. Donc, oui ,nous croyons au store to web au click and collect, etc. Le digital, c’est aussi la possibilit­é d’avoir une offre large 4 à 5 fois plus importante qu'en magasin. Mais attention ! Si le client ne trouve pas ce qu’il souhaite dans le point de vente, ce dernier pourra, lors de sa visite, échanger avec nos vendeurs et finalement commander sur le digital. C’est un commerce totalement unifié. J’ai souvent l’habitude de dire qu’Amazon peut vendre du tissu mais que le géant américain ne fera pas d’expérience client. Nous avons ici mille collaborat­eurs dédiés au lien avec nos consommate­urs.

Quel est votre sentiment sur l’évolution de votre clientèle ? B.C. :

La clientèle se rajeunit. Elle devient même de plus en plus jeune. Ils sont aidés par le fait que l’enseigne forme énormément. L’année dernière, par exemple, 15 000 personnes font été formées dans nos ateliers. Face à la demande exponentie­lle, nous voulons aller doucement pour bien respecter les gestes barrières. Mais une fois que tout cela sera derrière nous, nous reprendron­s nos cours en répondant totalement à la demande. N’oubliez pas que la pandémie a remis au goût du jour, le fameux Do it yourself évoqué plus haut. C’est un vrai phénomène anthropolo­gique. Pour vous donner un ordre d’idée, lorsque nous avons rouvert nos magasins quelques semaines après la date du premier confinemen­t, la demande en machines à coudre a été multipliée par sept.

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