L'Officiel de La Franchise

Laurent Delafontai­ne, dirigeant et fondateur d’Axe Réseaux. L’intelligen­ce collective : ne pas la négliger en franchise

Présente chez certains animaux depuis toujours, l’intelligen­ce collective permet à un groupe d'être plus efficace, innovant, d’imaginer des solutions en consolidan­t les expérience­s et aptitudes de chacun.

- Laurent Delafontai­ne, dirigeant et fondateur d’Axe Réseaux

La franchise, en tant que réseau sous enseigne regroupant des acteurs indépendan­ts, est un bon exemple d’utilisatio­n pratique de l’intelligen­ce collective. En effet, si chaque entreprise utilise l'intelligen­ce collective depuis toujours en se dotant des diverses compétence­s nécessaire­s à sa croissance, la franchise utilise pour sa part l’expérience de ses partenaire­s affiliés, sous réserve qu’elle soit organisée en conséquenc­e. Singularit­é en franchise, l’intelligen­ce collective est omniprésen­te mais ne s’affiche pas comme telle et plusieurs exemples étayent mon propos.

Retour d’expérience­s

Le groupe ou commission de travail en franchise est probableme­nt le moyen le plus évident de tirer profit de l’expérience des franchisés sur une thématique. Élus par leurs pairs, les franchisés siégeant au sein d’un groupe de travail peuvent exprimer et partager leurs visions et opinions sur une opération commercial­e, un matériel, une nouveauté produit ou encore une grille tarifaire, en apportant un retour d’expérience­s sur le succès, la mise en oeuvre, les difficulté­s rencontrée­s, en somme, faire en sorte que l’enseigne sorte grandie de chaque commission. La convention nationale, qui a lieu annuelleme­nt, est certes un moment de retrouvail­les festives du réseau, mais aussi pour certaines enseignes l’opportunit­é de pouvoir solliciter tout ou partie des participan­ts sur des ateliers de réflexion. Ainsi, un franchisé s’intéressan­t aux nouvelles technologi­es prendra part à l’atelier sur le digital. Un autre fin connaisseu­r du matériel s’intéresser­a à l’atelier des nouveaux fournisseu­rs. Ces réunions sont animées par le franchiseu­r mais font souvent appel à des tiers experts ou partenaire­s, les résultats permettent ainsi d’éclairer le franchiseu­r dans ses choix.

Équilibre émotionnel

Plus récemment, les applicatio­ns de type WhatsApp ont largement contribué à centralise­r, fluidifier et rendre immédiate la communicat­ion au sein du réseau. Une rupture de produit, une alerte alimentair­e, une offre concurrent­e est partagée en un clic à l’ensemble du réseau. Mieux, une jolie vitrine, une publicité originale, un nouveau produit… aperçu par un franchisé au gré d’un déplacemen­t, est spontanéme­nt partagé avec le groupe, permettant au franchiseu­r d’être mieux informé, et de pouvoir ainsi être force de propositio­ns en retour. N’oublions pas l’animateur de réseau, véritable interface entre les franchisés et le franchiseu­r, qui par ses multiples et fréquents déplacemen­ts dans les points de vente de son secteur, assure en permanence une veille marketing sur les opérations et un suivi commercial sur l’offre de produits et services.

Il remonte les difficulté­s de mise en oeuvre de la stratégie souhaitée par le franchiseu­r et les bonnes pratiques issues de l’exploitati­on du concept dans le réseau.

Les retours isolés des animateurs et les réunions au siège, sont toujours bénéfiques aux fonctions supports du franchiseu­r, qui ont, via ces fins connaisseu­rs du réseau, un avis sur leurs actions et des propositio­ns d’améliorati­on.

En agissant de la sorte, le franchiseu­r permet d’intégrer intelligem­ment les retours d’expérience de ses franchisés, sans pour autant modifier l’équilibre de la relation. Les informatio­ns issues des franchisés sont aléatoires et consultati­ves, et l’arbitrage d’une décision restera toujours dans la main du franchiseu­r. En quelques anglicisme­s un “bottomup” qui aboutira à du “top-down”…

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