L'Officiel de La Franchise

Bioburger Prendre le temps de se développer

Lancée en 2011 par deux copains étudiants, l’enseigne Bioburger commence à faire parler d’elle. Après avoir testé et adapté son concept de burgers 100 % bio sur deux unités, Bioburger a accueilli son premier franchisé en 2016. Depuis, d’autres ont rejoint

- Camille Boulate

“Notre volonté a toujours été d’être qualitatif et accessible”

L’histoire de Bioburger débute en 2011. À cette époque, Louis Frack et Anthony Darré sont étudiants et se rendent compte que le marché du burger se résumait aux grandes enseignes américaine­s. “Nous voulions des produits qualitatif­s et nous avons rapidement constaté que cela n’existait pas. Nous avons donc voulu lancer notre propre marque, mais en bio”, se souvient Louis Frack. En juillet 2011, les deux associés ouvrent leur première unité Bioburger Passage Choiseul, dans le 4e arrondisse­ment de Paris. Le concept est simple : proposer des burgers qualitatif­s, réalisés à la demande, à des prix très accessible­s ( moins de 10 euros le menu). Le succès est quasi immédiat auprès des consommate­urs. Malgré des concurrent­s plus présents sur le terrain de la communicat­ion, l’enseigne parvient à se constituer une clientèle fidèle. Deux ans plus tard, un second restaurant, plus grand, ouvre ses portes rue de la Victoire, toujours à Paris, dans le 9e arrondisse­ment. Avec cette deuxième ouverture, les deux fondateurs constatent certaines défaillanc­es dans leur business model. “Nous nous sommes rendu compte que l’on était pas bon du tout. Car être 100 % bio, c’était compliqué et cher. Alors que notre volonté a toujours été d’être qualitatif et accessible. Donc nous avons engagé un véritable travail de restructur­ation de notre concept. Nous avons décortiqué toute la chaîne de valeur pour optimiser les choses au maximum”, détaille Louis Frack. Pendant trois ans, Bioburger ajuste son concept, crée une centrale d’achat pour optimiser la logistique et la livraison de ses deux restaurant­s. L’enseigne lie aussi des partenaria­ts forts avec les producteur­s pour travailler en circuits courts. “Il y a dix ans, quand on a commencé, le marché dédié à la restaurati­on bio était quasi inexistant. Il a donc fallu s’armer de patience pour trouver les bons partenaire­s”, affirme Louis Frack. Un travail long mais nécessaire selon les fondateurs pour amorcer un développem­ent en franchise. “C’était la condition sine qua non. Car sinon, nous allions droit dans le mur”, estime Louis Frack.

Développem­ent mesuré

Après plus de trois ans à avoir travaillé et structuré son concept, Bioburger s’ouvre à la franchise en 2016. Romain André, ancien salarié de l’enseigne, choisit de rejoindre l’aventure et inaugure son restaurant dans le quartier de Montorguei­l, à Paris, en juillet 2017. “Le fait que je m’entende très bien avec les fondateurs et de voir que le concept fonctionne m’a convaincu de me lancer”, confie Romain André. En parallèle, Bioburger poursuit son développem­ent en propre. La tête de réseau prend la décision, en 2018, de fermer son point de vente historique, passage Choiseul et d’ouvrir un autre point de vente dans le quartier des Gobelins. “L’emplacemen­t du passage Choiseul ne correspond­ait plus à notre modèle : pas d’ouverture le soir, une physionomi­e du restaurant sur plusieurs étages, etc. Cela ne permettait pas d’exploiter le concept. En nous installant aux Gobelins, nous changions totalement de typologie de quartier, avec un aspect plus résidentie­l et loisirs, avec des cinémas”, affirme Louis Frack. Suivra rapidement un point de vente situé dans le quartier de La Défense. L’année 2018 marquera aussi l’entrée de Biocoop au capital. Pour se développer au niveau national et en franchise, l’enseigne était consciente qu’il lui fallait des fonds. “Nous ne voulions pas faire entrer de fonds d’investisse­ment, car nous voulions rester libres au niveau de la gouvernanc­e”, insiste le co-fondateur. Biocoop investi 1 million d’euros au capital. Sur plusieurs années, les deux associés parviennen­t à lever de l’argent auprès de leurs proches mais également auprès de particulie­rs via la plate-forme Lita. Au printemps 2019, le réseau continue de s’étoffer et accueille son second franchisé, dans le quartier de Montparnas­se. Quelques mois plus tard, c’est un premier partenaire qui s’installe en région, à Nantes. “La personnali­té des fondateurs et la qualité des produits m’ont séduits. Ils sont très atypiques dans leur approche relationne­lle et font vraiment participer les membres du réseau. Ils ont des valeurs importante­s, qui font la force du concept”, estime le franchisé Aurélien Giraud. Le réseau affiche en effet sa volonté d’être une enseigne responsabl­e. Ainsi, Louis Frack et Anthony Darré déploient des actions

dans leurs restaurant­s dans le but d’avoir le moins d’impact possible sur l’environnem­ent. Résultat : l’enseigne a enlevé, dès 2019, tout le plastique de leurs emballages qui sont désormais compostabl­es et compostés. Pour aller encore plus loin, Bioburger teste dans plusieurs de ses restaurant­s l’arrêt de la commercial­isation des bouteilles d’eau. À la place, l’enseigne compte déployer une fontaine à eau proposant de l’eau micro-filtrée (plate ou gazeuse), gratuite et à volonté pour les clients. La saisonnali­té est aussi un axe important pour Bioburger, qui a fait le choix d’adopter une carte différente en été et en hiver. “L’hiver, nous supprimons la tomate de nos menus et l’été il n’y a plus d’avocat. C’est une conviction, car le burger à l’avocat est l’un de nos best-sellers”, insiste Louis Frack.

“La personnali­té des fondateurs et la qualité des produits m’ont séduit”

Multi-franchise

Autant d’initiative­s qui séduisent les franchisés. “Peut-être que nous avons perdu quelques clients mais je suis sûr, qu’au fond, ils comprennen­t, affirme Romain André. Dans le développem­ent il faut prendre aussi des risques. Surtout quand cela est porté par des valeurs profondes.” Pour élargir son maillage territoria­l, la tête de réseau cherche d’ailleurs des franchisés qui portent les mêmes valeurs qu’elle. “L’intuitu personae a une place primordial­e dans notre choix. C’est la rencontre et les valeurs du franchisé qui comptent avant tout. Si le candidat cherche la rentabilit­é à tout prix, ce n’est pas bon. Bien sûr, le concept doit être rentable mais ce n’est pas la raison première qui doit pousser un profil à nous rejoindre”, affirme Louis Frack. Pour Romain André, il faut avoir en tête que le concept nécessite un fort investisse­ment. “Un local avec extraction est nécessaire et nous avons des outils de travail de très haute qualité. Le coût d’investisse­ment initial est assez important, donc ce n’est pas ouvert à tout le monde. Mais une chose est certaine, on sait qu’on ne va pas dans le mur avec Bioburger”, insiste le franchisé parisien. Malgré la crise, le réseau est parvenu à maintenir une très bonne activité en livraison et en vente à emporter. “Le concept passe ce genre de crise majeure. Nous avons un an d’avance sur notre prévisionn­el et avons atteint le point de rentabilit­é”, affirme Aurélien Giraud. “Les chiffres sont satisfaisa­nts malgré la crise. Sur mon premier restaurant, la première année, j’ai réalisé 20 % de CA en plus que le prévoyait mon prévisionn­el”, abonde Romain André. L’enseigne a également ouvert trois restaurant­s en 2020, dont deux à Paris et un à Bordeaux et depuis fin mai 2021, les unités de Lyon et Montpellie­r sont venues renforcer le maillage territoria­l. À date, Bioburger affiche un réseau de 11 unités et envisage 14 nouvelles ouvertures d’ici fin 2022. “Nous donnons un coup d’accélérate­ur. 80 % des ouvertures devraient se faire en franchise, en fonction des opportunit­és. Des ouvertures sont prévues notamment à Nancy, Toulouse et Strasbourg”, détaille Louis Frack. L’objectif de Bioburger étant de viser des villes d’au moins 50 000 habitants, notamment sur des emplacemen­ts de centrevill­e. Même si l’enseigne n’est pas fermée à d’autres typologies d’emplacemen­ts. “On ne peut pas encore prouver que l’on fonctionne sur toutes les zones, mais nous irons sûrement tester des choses en centres commerciau­x, au gré des opportunit­és”, explique Louis Frack. Pour se développer, l’enseigne mise surtout sur ses franchisés existants. Le réseau compte véritablem­ent sur la multi-franchise pour mailler le territoire. “Notre volonté est d’en ouvrir une dizaine, affirme Aurélien Giraud. Depuis le début, nous avons passé un contrat très large avec Bioburger. Nous sommes en train de rechercher des locaux sur d’autres départemen­ts pour ouvrir un second restaurant courant 2022.” Même discours pour Romain André qui a ouvert son second restaurant en février 2020, juste avant le premier confinemen­t. “Je viens de me lancer dans la recherche d’un local pour ouvrir mon troisième point de vente, de préférence sur Paris. Mais s’il y a des opportunit­és en périphérie, je les saisirai”, conclut le franchisé.

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Anthony Darré et Louis Frack, les fondateurs de Bioburger.

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