“Les stations balnéaires ne sont qu'un leurre”
ISABEL DE BUSSAC, FRANCHISÉE BODY MINUTE À CANNES
Entre 2003 et 2011, Isabel de Bussac gérait, en tant que franchisée, 4 points de vente Body Minute en région parisienne. Avant de s’implanter à Antibes en 2012, puis à Cannes en 2014, à la suite de son déménagement dans le Sud, afin de se rapprocher de son conjoint. Entre ses instituts de beauté parisiens et ses nouveaux ouverts sur la Côte d’Azur, elle a rapidement constaté une différence
fondamentale. “J’ai rencontré de grosses difficultés pour trouver un local, car le bord de mer est saturé et les tarifs de l’immobilier sont exorbitants, mais ce n’était pas plus difficile qu’en région parisienne. La différence, c’est qu’il ne s’agit pas d’un commerce qui va faire le plein toute l’année. Il y a une vraie dichotomie entre le prix demandé et ce que cela va rapporter… puisque l’on ne travaille pas toute l’année. Ni à Antibes, ni à Cannes”, expliquet-elle. Son activité ne s’étale ainsi qu’entre mi-juin et fin septembre, à une période où viennent surtout des vacanciers souhaitant prendre soin d’eux avant de se rendre sur la plage. “Le reste du temps, c’est très dur. En août, je reçois 1 200 personnes dans mon institut de
Cannes, pour 35 000 euros de chiffre d’affaires. En janvier, dans le même point de vente, je n’en vois plus que 450, pour 12 000 euros de chiffre d’affaires. Le contraste est énorme”, note-t-elle. “L’été, c’est l’effervescence à Cannes. Mais pendant 8 mois, hormis durant le festival de cinéma, elle redevient un petit village, avec de nombreux logements inhabités et peu de clients. Avec des loyers très chers, basés sur le fait que l’été, la population est multipliée par trois, sans être représentative de l’année entière. Il est aussi très compliqué de recruter suffisamment de personnel quand arrive l’été”, ajoute la franchisée. Pour elle, le fait d’être situé en bord de mer est ainsi, dans son secteur de l’hygiène-santé-beauté, “un désavantage”. Face à cette saisonnalité qu’elle n’a pas vraiment choisie, ses instituts situés en région parisienne, qu’elle continue de gérer à distance, font office de bouée de sauvetage. Son conseil : “viser des grandes villes, comme Aix-en-Provence, Toulon ou Nice, où il y a du monde tout le temps. Mais surtout, éviter les stations balnéaires, qui ne sont qu'un leurre.”