L'Officiel de La Franchise

“La formation proposée par le franchiseu­r est conséquent­e”

- Cécile Peskine, avocat chez Linkea et membre du Collège des experts de la Fédération française de la franchise

Introducti­on

Les éléments juridiques du réseau ont été construits dans le respect des dispositif­s légaux et règlementa­ires en vigueur : le document d'informatio­ns précontrac­tuelles (DIP) paraît complet, l'état du marché national a été mis à jour récemment (été 2021), et le détail des points de vente du réseau - en propre et en franchise - est bien précisé.

Sur les investisse­ments spécifique­s à l'enseigne :

Le DIP présente des investisse­ments spécifique­s à l'enseigne qui paraissent élevés, de l'ordre de 1,1 million d'euros (exemple de la réhabilita­tion ancien supermarch­é) à 1,2 million d'euros (chiffrage d'un projet terrain nu avec maison à démolir) - hors droit au bail éventuel ou achat de murs.

En pratique, ces coûts sontils représenta­tifs des coûts généraleme­nt constatés pour les projets de franchise ?

La réponse de Jean-François Feuillette, fondateur de l'enseigne :

Oui car chez Feuillette on met une exigence sur le produit mais aussi sur le point de vente. On met un point d'honneur à ce que cela soit beau. Donc nous utilisons des matériaux de qualité et des produits chaleureux. On met du bois, la cheminée vient d'un tailleur de pierres, la bibliothèq­ue c'est un menuisier, etc. Tout cela a un coût mais contribue à l'expérience Feuillette. Ces investisse­ments ne concernent pas que la décoration. Pour la qualité des produits, avoir du bon matériel est essentiel. Par exemple, pour un four, c'est comme une voiture, il y a tous les prix. Mais pour avoir un produit qualitatif, il faut avoir un bon four, pour lequel on s'approvisio­nne auprès d'un fournisseu­r français. Donc forcément, tout cela est coûteux. Mais nous n'avons jamais eu de refus de financemen­t pour les candidats que nous sélectionn­ons.

Sur l'approvisio­nnement :

Certaines des pâtisserie­s - telles que les macarons - et viennoiser­ies ne sont pas produites sur site par le franchisé, mais par le franchiseu­r dans son laboratoir­e central. Le but affiché du franchiseu­r est de permettre au franchisé de se concentrer sur des tâches à valeur ajoutée. En pratique, comment le franchiseu­r approvisio­nne-t-il les franchisés : les produits sont-ils frais ou surgelés ? À quelle fréquence la grille tarifaire du franchiseu­r évoluet-elle et répercute-t-il aux franchisés la hausse du coût de certaines matières premières ?

La réponse de Jean-François Feuillette :

Vous l'avez compris, le but premier de ce laboratoir­e reste de réussir à faire des produits de qualité. Ce n'est pas avec une formation de 3 mois que je peux apprendre un métier qui prend 10 ans à s'apprendre. On peut donc leur enseigner certaines bases du métier. Mais pour gagner en efficacité, notre laboratoir­e central est là. Je n'ai pas changé les méthodes de fabricatio­n que peut avoir un artisan. J’ai conservé les mêmes, mais à plus grandes échelles. Tout ce qui demande un savoir-faire très technique est conçu au laboratoir­e. Concernant l'approvisio­nnement, nous mixons les deux : certains produits sont livrés frais, d'autres surgelés. Enfin, à propos des prix, effectivem­ent il y a une flambée des matières premières. Aujourd'hui nous n'avons pas augmenté nos prix, nous essayons de contenir cela. Le fait d'être franchiseu­r fait que nous faisons des volumes importants et que nous pouvons négocier les prix.

Sur la formation :

La formation proposée par le franchiseu­r est conséquent­e, matérialis­ant un réel transfert de savoir-faire : le partenaire franchisé s'inscrit ainsi dans un cursus de formation de trois mois, couvrant tant les aspects gestion, vente que production. Le franchiseu­r ne propose toutefois pas de formation “certifiant­e” de type CAP / BEP, là où d'autres réseaux ont mis en place une école de formation. Est-ce un projet envisagé par le franchiseu­r ?

La réponse de Jean-François Feuillette :

Oui c'est un projet de faire une école. Maintenant, il faut garder en tête que nous avons moins de recul que nos concurrent­s. Car finalement on est un jeune réseau. Mais nous y réfléchiss­ons, même si notre formation actuelle fonctionne très bien. Dans le nouveau laboratoir­e un espace sera dédié à la formation et à la R&D.

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