Président de la coopérative Biocoop
“En tant que commerçant militant, j’aimerais que l’on parle un peu d’alimentation. Que l’on parle concret. Pour l’instant, cette question de fond, c’est un non-sujet. C’est simplement aujourd’hui une campagne d’oppositions et de postures. Regardez, lors de la sortie du dernier rapport du Giec ! Même si nous sommes, je l’espère, sorti du déni sur le réchauffement climatique, il a quasiment été passé sous silence. À peine une minute trente au journal de France 2. Même si je vous l’accorde, la crise ukrainienne est actuellement dans toutes les têtes. Mais c’est un sujet central et l’écologie est une vraie préoccupation pour 80 % de nos concitoyens. Personne ne veut vivre dans un monde pollué. C’est une grande source d’inquiétude pour les Français. Je pense qu’il y a donc une histoire politique positive à raconter. Du côté de chez Biocoop, nous cherchons à sensibiliser le consommateur. Ce dernier peut également voter avec sa carte bleue même s’il ne faut pas tout réduire à cela. Il y a tellement d’enjeux planétaires. Nous avons sorti récemment une campagne sur les réseaux sociaux pour interpeller les candidats à la présidentielle. En particulier sur le problème des pesticides. Nous souhaitons qu’il y ait, comme pour le carbone, un marché des pesticides. Pour que les pollueurs soient enfin les payeurs. Sur cette thématique des pesticides, les Français se sentent véritablement concernés. Contrairement à d’autres pays comme l’Allemagne où les enjeux sont plus sociétaux et environnementaux, en France, la santé est une préoccupation majeure chez nos concitoyens ! Les candidats doivent donc s’exprimer sur ce sujet. Il y a encore beaucoup trop de greenwashing de la part de certains acteurs qui siphonnent les labels pour faire de l’argent sur la confiance des citoyens. Mais avec le repli du secteur de la bio, les acteurs de la distribution conventionnelle vont se désengager. Je vous le garantis ! ”