Seul un Parisien sur dix y a recours
Le quick commerce est un mode de livraison apprécié pour ses aspects pratiques, mais qui ne fait pas encore l’unanimité depuis son apparition en France en 2021, selon une étude Episto dévoilée le 13 juin dernier. Le modèle peine à convaincre. En effet, 88 % des Parisiens se rendent encore en boutique, dont 84 % au moins une fois par semaine, “probablement grâce à la forte densité de supermarchés à Paris et à leur large amplitude horaire”, mentionnent les auteurs de l’étude dans un communiqué. Aussi, 1 Parisien sur 5 se fait régulièrement livrer à domicile via les enseignes traditionnelles (Carrefour, Leclerc, Monoprix, etc.), contre seulement 1 sur 10 ayant opté pour la livraison express. Toutefois, ces nouvelles start-up du e-commerce gagnent du terrain. 40 % d’utilisateurs commandent au moins une fois par semaine, contre 22 % qui privilégient la livraison classique à domicile. Si le concept se démocratise auprès des publics et gagne en notoriété, il n’aura été testé que par 19 % des habitants de la capitale. Exception faite pour les “earlyadopters” du quick commerce, soit les Parisiens de moins de 30 ans (94 % de familiers), qui apprécient dans le quick commerce son aspect économique (53 % mettent en avant le prix, 50 % les promotions) et son usage festif (34 % le plébiscitent pour commander des boissons alcoolisées, contre 22 % en moyenne). Et puis, il y a des dubitatifs. Si les usagers plébiscitent ce type de service pour gagner du temps au quotidien (57 % des répondants), pour éviter de se déplacer (36 %) ou contourner les horaires d’ouverture des magasins (28 %), ils attendent des acteurs du quick commerce qu’ils sachent se différencier de la concurrence afin de pouvoir justifier leur utilisation. Et ce, au regard des modes d’achat ”traditionnels”. 48 % des sondés se basent sur la durée de la livraison, le choix des produits (43 %) ou le niveau des prix (41 %). Et 35 % se basent sur une offre de produits locaux. Certains incluent, dans cette utilisation, tout ce qui touche à la RSE : ils sont attentifs à ce que les livreurs soient salariés ou indépendants ou se déplacent d’une certaine façon (voiture, scooter, vélo).
LA LIVRAISON EXPRESS PEINE À CONVAINCRE
Toutefois, 56 % des personnes interrogées déclarent aujourd’hui préférer choisir les produits en magasin et 35 % ne voient pas l’utilité des services du quick commerce. Enfin, 35 % estiment ne pas être en accord avec les valeurs du quick commerce. La vision du développement du quick commerce au sein de grandes villes reste donc très partagée (avec 39 % d’avis négatifs). Si l’aspect pratique de ces services est admis par l’ensemble des répondants, l’activité générée aurait des conséquences négatives sur l’emploi (63 %), l’environnement (54 %) et la qualité de vie dans les villes. Et elle nuirait aux commerces de proximité. 75 % des répondants estiment par ailleurs que le quick commerce devrait être plus réglementé. Ce marché pourrait en tout cas capturer jusqu’à 10 % du marché urbain, selon le cabinet de conseil Bryan, Garnier & Co, interviewé par la rédaction en mai.
“Aujourd’hui, avec un maillage plus complet du territoire, il est assez difficile de cibler certaines zones géographiques via la franchise. D’où nos prochaines ouvertures en succursales.” Olivier de la Clergerie, directeur général de LDLC.