“Faire preuve d’agilité pour préserver notre activité”
Cécile Peskine, avocate chez Linkea et membre du Collège des experts de Fédération française de la franchise
Introduction :
L’enseigne Pomme de Pain dispose d’un positionnement historique sur le marché de la sandwicherie, viennoiserie, pâtisserie, initié dès les années 1980. Sa documentation juridique franchise (contrat de franchise, document d’informations précontractuelles) a été établie avec soin, de manière structurée et conformément aux standards découlant de la loi Doubin.
Sur l’évolution du franchiseur :
Le franchiseur a connu de nombreuses évolutions. Reprise en 1995 par Elior, par Finama en 2004, par Neuhauser en 2012, lui-même repris par le groupe Soufflet en 2014, l’enseigne est depuis 2021 intégrée au groupe In Vivo, premier groupe coopératif français. Comment ces différentes évolutions d’actionnariat ont-elles influencé l’évolution de l’enseigne et de son concept ? De quelles manières ces changements ontils été accueillis par les franchisés ?
La réponse de Fabrice Silvan, directeur du développement et de la franchise chez Pomme de Pain :
Cela toujours été bénéfique pour la marque avec une montée en puissance et des valeurs similaires. Nous pouvons raconter une véritable histoire au travers de ces différents rapprochements.
Sur l’évolution du réseau :
Le réseau comporte actuellement 116 restaurants et ne semble pas avoir été marqué par une vague de fermetures liées à la pandémie : comment l’enseigne a-t-elle su faire face aux baisses de trafic et restrictions administratives depuis 2020 ?
La réponse de Fabrice Silvan :
Effectivement, nous n’avons perdu aucun magasin. Il a fallu faire preuve d’agilité et de résilience pour préserver notre activité. Notamment, via une veille juridique mise en place, pour comprendre, par exemple, la relation vis-à-vis des bailleurs. Dans le même temps, nous avions déjà des projets en cours. Je pense à la livraison et au click-and-collect. Cela a eu un effet très bénéfique, car au lieu de les installer en plusieurs mois, ils ont vu le jour en seulement quelques semaines.
Sur la durée du contrat de franchise :
Le contrat de franchise est conclu pour neuf années, durée relativement longue pour une enseigne de la restauration rapide. Il est en effet fréquent dans le secteur de proposer un contrat d’une durée de cinq ou sept ans.
Comment le franchiseur a-t-il défini cette durée ?
La réponse de Fabrice Silvan :
Il existe d’autres enseignes qui ont adopté cette durée mais au-delà de cela, c’est un choix très pragmatique. C’est pour faire correspondre le contrat avec la durée d’un bail. Imaginez un bail de neuf ans avec un contrat de sept ans ! Que faites-vous sur la période intermédiaire ? C’est boiteux. D’autant plus si les relations entre le bailleur/franchiseur et le franchisé venaient à se dégrader.
Sur la communication :
Le franchisé est tenu de verser une redevance de communication à hauteur de 2 % de son chiffre d’affaires. Comment le franchiseur définit-il l’affectation de ce budget ?
La réponse de Fabrice Silvan :
C’est ce qui est écrit dans le contrat. Mais dans les faits, nous prélevons seulement 1 % qui est alloué à la conception des ILV et PLV. Nous laissons le 1 % restant au franchisé pour lui permettre de faire sa communication en local. C’est plus pertinent et efficace que ce que nous pourrions faire, nous, au niveau national ou parisien.
“Le réseau comporte actuellement 116 restaurants et ne semble pas avoir été marqué par une vague de fermetures liées à la pandémie”