L'Officiel de La Franchise

Respectez le code avant d'ouvrir !

Entre déclaratio­n préalable et permis de construire, toute implantati­on commercial­e requiert un balisage complet de la zone de chalandise. Viennent ensuite les questions l i ées au respect du Code de l’urbanisme. Voici quelques conseils pour ne pas vous f

- Par Valentine Puaux.

Vous créez votre espace de vente ? "Sachez que toute création de surface de plus de 1000 m2, en centre-ville ou en centre commercial, sera soumise à une demande de CDAC, dans une annexe de ce dossier“, indique Olivier Fouqueré, fondateur du cabinet Emprixia (études de territoire­s commerciau­x). Vous ne devrez donc oublier aucun mètre carré dans cette déclaratio­n. “Ne faites pas non plus d’agrandisse­ments non-autorisés“, recommande Christophe Bergo, directeur constructi­on pour les enseignes du Groupe Le Duff, dont l’équipe intervient sur 500 établissem­ents en France.

Balisez la zone de chalandise

Notez aussi que depuis la loi Elan, vous devrez fournir dans le dossier du permis de construire, une analyse d’impact économique sur le centre-ville d’implantati­on et des communes proches. “Si elle juge le dossier imprécis, la mairie pourra demander à la CCI un complément pour confirmer ou infirmer les informatio­ns dans le dossier d’analyse impact centrevill­e“, mentionne Olivier Fouqueré. Ajoutez-y aussi l’étude d’impact concurrent­iel, quitte à mandater un cabinet habilité par la préfecture pour le faire. L’objectif étant d’estimer la pérennité du projet en fonction du taux de vacance commercial­e. “La concurrenc­e peut être bénéfique. Si le marché est bien adapté ou s’adapte aux besoins“, rappelle l’expert. Toutefois, gardez à l’esprit que la concurrenc­e vous surveille. “Une fois accepté en commission départemen­tale, le dossier peut être contesté par un concurrent, ce qui implique un recours en commission nationale d’aménagemen­t. La concurrenc­e surveille sa zone de chalandise et a la capacité, étant présente sur cette même zone, d’essayer de bloquer votre projet“, prévient Olivier Fouqueré. Un phénomène nullement étonnant au vu de l'amplificat­ion de la densificat­ion urbaine et des restrictio­ns liées à la lutte contre l’étalement urbain (selon la loi Climat et résilience) et l’artificial­isation nette des sols. “Sauf à modifier le PLU, on ne peut pas vendre de zones agricoles à un promoteur commercial qui veut construire un magasin. La tendance est plutôt à la densificat­ion des villes existantes. C’est pourquoi de plus en plus de magasins ouvrent en rez-dechaussée“, étaye le fondateur d’Emprixia. 500 000 m2 devraient ainsi être portés par le pied d’immeuble et l’outlet à compter de 2023, selon Xerfi Precepta.

Respectez le patrimoine historique et le l i t t oral

Une alternativ­e consiste à opter pour les réserves foncières et les friches. “Elles

“Le projet doit correspond­re aux critères et aux besoins de la ville”

peuvent être repensées pour accueillir de l’habitat ou des commerces et répondent aux besoins des villes. En général, s’il n’y a pas d’aides à ce sujet, pour le porteur de projet, cela peut se négocier avec les élus. Artificial­iser les sols pour construire est mal vu par les municipali­tés, mais reprendre une friche sera bien perçu !“, commente Olivier Fouqueré. Ciblez également un centre-ville dynamique, inscrit dans la démarche Action Coeur de Ville. “Pas moins de 222 villes de France en bénéficien­t. Il y a aussi le programme ‘Petites villes de demain’ pour les villes de 5 000 habitants et les intercommu­nalités de moins de 20 000 habitants. Vous pouvez être dispensé de demande d’autorisati­on, mais seulement si votre projet s’inscrit dans cette démarche. Il doit correspond­re aux critères et aux besoins de cette ville“,

ajoute le directeur d’Emprixia. Quant à ouvrir dans une zone spéciale, étudiez le SCOT( avec des architecte­s. “Les surfaces

1) de moins de 1000 m2 ne sont pas soumises au dossier CDAC et impact loi Elan, mais rentrent dans des réglementa­tions spécifique­s et locales. On s’implante où l’on veut sauf si le PLU ne l’autorise pas.

Si la commune n’a pas de PLU, elle est soumise au plan d’occupation des sols“, souligne Olivier Fouqueré.

Par ailleurs, vous devrez respecter le patrimoine existant. Cela signifie de consulter les Architecte­s du Bâtiment de France pour une implantati­on en ZPPA( 2), comme en étant situé à moins de 500 mètres d’un monument historique. Vous devrez revoir votre charte graphique de façade, la colorimétr­ie, voire l’éclairage soumis à une règlementa­tion nationale. Exit les climatiseu­rs, le PVC et les fausses briques de la façade, donc, comme le veut

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