L'Officiel de La Franchise

La reprise d'un réseau

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“En cas de faillite de mon franchiseu­r et de cession à un repreneur, comment se passe la suite de mon activité ?” D.F.

La réponse de Charlotte Bellet, avocate chez BMGB & associés et experte dans la défense des franchisés :

Reprendre un réseau de franchise est une opération délicate. Sa réussite dépend du respect des règles applicable­s, mais aussi des franchisés. La faillite du franchiseu­r n’y change rien : l’accord des franchisés est en principe exigé et le repreneur doit tout faire pour maintenir le réseau en l’état.

Obtenir l’accord des franchisés

Un contrat de franchise est le produit d’une rencontre entre deux personnes qui se choisissen­t en considérat­ion de leurs qualités respective­s. Ce contrat ne peut donc changer de mains sans que toutes les parties y consentent.

En cas de faillite du franchiseu­r, certains ont défendu l’idée qu’il faudrait pouvoir se passer de l’accord des franchisés. Le maintien du réseau serait un impératif qui devrait prévaloir. C’est oublier qu’un réseau n’est rien sans ses membres. Avec sagesse, plusieurs juridictio­ns ont ainsi considéré que le consenteme­nt du franchisé restait indispensa­ble.

On dira que la loi offre aux franchiseu­rs une parade en leur permettant de prévoir une clause par laquelle les franchisés acceptent d’emblée que leur contrat soit transmis à un repreneur quelconque. C’est oublier, cette fois, que lorsque la reprise d’un réseau s’effectue dans le cadre de la faillite d’un franchiseu­r, le tribunal a un droit de regard sur l’opération. Il doit examiner le profil du repreneur afin de vérifier qu’il présente les qualités de nature à assurer le maintien du réseau. Un conflit d’intérêts peut-il compromett­re l’opération ? Le repreneur dispose-t-il des moyens humains et financiers nécessaire­s ? Autant de questions que le juge se posera nécessaire­ment.

Dans tous les cas, il convient en effet d’assurer le maintien du réseau.

Assurer le maintien du réseau

Par définition, la reprise d’un réseau implique son maintien.

Le repreneur ne peut ni modifier l’économie des contrats, ni délaisser le réseau qu’il a repris.

La Fédération Française de la Franchise le précise expresséme­nt dans un guide des Bonnes pratiques en matière d’évolution des réseaux de franchise : “Le vendeur d’un réseau de franchise doit prévenir l’acquéreur qu’il n’achète pas seulement des emplacemen­ts mais des contrats de franchise (…). Le repreneur reprend le réseau en l’état et ne peut donc pendant la durée des contrats "choisir" les franchisés, leur imposer de nouvelles règles, en modifier l’enseigne. Il se doit d’assurer le maintien de son concept et des services liés au contrat, en particulie­r en matière de publicité, d’approvisio­nnement et d’assistance (…). Le repreneur doit respecter l’intérêt supérieur du réseau et en assurer la pérennité, tant du point de vue juridique que déontologi­que, s’il veut s’assurer de l’adhésion des franchisés du réseau.” Il faut donc le rappeler : un réseau n’est vraiment acquis que si les franchisés sont convaincus par le profil et le projet du repreneur.

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