QUELS SECTEURS S’EN SORTENT LE MIEUX ?
Les consommateurs ne boudent pas les magasins, mais sont plus frileux dans leurs dépenses. C’est le constat tiré par Emmanuel Le Roch, délégué général de Procos, la Fédération pour la promotion du commerce spécialisé.
L’activité du commerce spécialisé était en baisse de - 1,5 % en janvier 2024, par rapport à janvier 2023, tous secteurs confondus. Des résultats qui sont dus à l’inflation, plus élevée qu’il y a 5 ans, par le fait qu’il y a certaines inégalités avec des acteurs qui s’en sortent mieux que d’autres grâce au trafic des ventes Web, mais aussi par le fait que les soldes ont été mauvaises”, explique Emmanuel Le Roch, en charge de représenter, avec les équipes de la Fédération, 310 enseignes et 60 000 points de vente du secteur.
“Le commerce spécialisé a d’ailleurs vécu une année en dents de scie. Et ce, à travers 4 phases : un bon mois de janvier 2023, une dégradation jusqu’en mai et, à nouveau, une période de rebond grâce au décalage des soldes avec + 10 % de croissance. Avant un nouvel éboulement au 15 août avec le contexte stressant de la rentrée des classes, les arbitrages budgétaires et la hausse du coût du carburant”, étaye Procos.
Parmi les filières les plus concernées par les arbitrages des consommateurs, la chaussure (- 5 %) qui peine à décoller autant en magasin que sur le Web, l’habillement (- 2,6 %), ou encore la maison (- 1,7 %). Mais le panel cite aussi la restauration, dont l’activité est en baisse de 5,1 %. L’activité des commerces de sport, elle, s’établit à 3,6 %. “Le marché du sport est en partie dynamisé par la vente de textile et la location de vélos chez les clients hyperurbains, il pourrait être soutenu grâce au contexte des Jeux olympiques et paralympiques cet été, s’interroge le délégué général de Procos. Pour le secteur de la maison, on pourrait penser qu’il s’agit d’un effet de rebond à cause des ventes importantes de meubles pendant les périodes de confinement et la hausse du coût des matériaux, mais c’est difficile à dire. On note aussi, parmi ces tendances générales, des acteurs de la restauration qui baissent la livraison en raison des coûts trop élevés pour figurer sur les plateformes.” Le chiffre d’affaires des restaurateurs a en effet évolué de 11,5 % en février 2023, puis baissé à 3 % au mois de décembre 2023.
À l’inverse, l’alimentaire spécialisé a progressé de 1,3 %, comme le marché du jouet (cadeaux et articles de culture inclus) de 3,1 %. Les services ont également été très plébiscités par les Français au cours des 12 derniers mois, notamment les acteurs de l’optique (1,9 %). Quant au marché automobile, il profite des ventes de voitures électriques (+ 7,4 %). Côté enseignes de beauté-esthétique, cette fois, tous les voyants sont au vert (+ 7,7 %).