Merci président
« On a eu un président qui a gagné un Grand Prix moto, ça permet d’être sûr que la personne connaît son sujet ». Dans un clip vidéo présenté lors de la conférence de fin de mandature dans lequel un certain nombre de personnalités du milieu – forcément laudatrices – ont évoqué le parcours de Jacques Bolle pendant ses 12 années de présence à la tête de la Fédération Française de Motocyclisme, Johann Zarco a souligné cette facette du président qui fut effectivement un compétiteur émérite dans les années 80.
À l’instar du pilote tricolore en Motogp, personne ne peut nier que Jacque Bolle maîtrise le monde du sport moto dans lequel il s’est émancipé, mais on ne peut pas le réduire à ce simple cadre. Durant ses trois mandatures, l’homme a également mis au service de la FFM sa vision juridique et politique de l’activité moto. Cette conférence a d’ailleurs mis en avant tous les combats menés par le patron et ses équipes pour préserver la pratique et la développer. Et il n’en a pas manqué...
Dans le désordre : rachat de 15 sites de pratique, soutien financier aux clubs, sauvetage du circuit Carole, dénouement du problème assurantiel après le boom des primes, meilleure indemnisation pour les accidentés, sécurisation des terrains de cross, aide financière pour les pilotes de haut niveau, création du pass circuit, valorisation du patrimoine motocycliste... Sans compter 29 titres mondiaux par équipe et 64 en individuels, 52 coupes du monde et 86 couronnes européennes, récoltés entre 2008 et 2020, lors de ses mandats. Excusez du peu.
Mais on retiendra surtout de l’action de Jacques Bolle, cette intensité mise au service de la fonction en étant le premier président à assurer une présence quasi quotidienne avenue Parmentier (ce que le statut de salarié instauré par son prédécesseur, Jean-pierre Mougin, lui a permis précisons-le). Et cette ouverture d’esprit qui conduira la FFM à s’associer aux combats menés par la Fédération Française des Motards en Colère, la Chambre syndicale des constructeurs ou le CNPA, débordant largement du cadre sportif dans un souci de communion de la parole motocycliste en France. Pour cette vision fédéraliste, il faut le remercier ardemment.