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Bilans 2020
Contrairement au secteur de la grosse cylindrée, le marché du cyclo n’a pas subi les mêmes pertes en 2020. Malgré la crise sanitaire et les problèmes de production, les scooters 50 comme les motos 50 ont réussi à performer au-delà des espérances des professionnels.
Quelle issue plaisante que celle connue par le marché du cyclo sur 2020 avec un solde positif corrélé à l’essor cumulé de ses deux grandes familles, le scooter et la moto. Une belle surprise si l’on s’en réfère au bilan négatif du secteur 125 et +de125 sur la même période (–3,5%). Pourtant soumis aux mêmes freins qu’ont constitué à la fois les deux confinements de la population au printemps et à l’automne ainsi qu’au changement de norme d’homologation des véhicules neufs, d’euro4 à Euro5, le marché du 50 a accéléré tout au long de l’année pour atteindre un volume de 104596 immatriculations. Cela correspond à un bonus volumétrique de +15,4% et une barre des 100000 unités à nouveau dépassée, ce qui n’était plus arrivé depuis 2013 si l’on considère que l’année 2017 à 107 616unités a été un accident provoqué par le changement de norme d’euro2 à Euro4. Cette incidence a boosté les chiffres cette année-là (+15,9%) pour cause d’immats stratégiques, celles-ci affaiblissant le score de 2018 (72899 unités, soit –32,3% ).
Ubérisation et distanciation
La lecture du marché en a été perturbée jusqu’en 2019 puisque la progression sur cet exercice s’est élevée à un +24,3% flatteur, car se comparant au creux artificiel de 2018 ! La“vraie”progression de 2019 se situant autour des +16%, celle de 2020 est donc dans sa lignée avec ce méritant +15,4% qu’il faudra encore interpréter puisque le marché a à nouveau vécu une transition normative en passant d’euro4 à Euro5, ce qui a provoqué un“embellissement”des chiffres de fin d’année. Que s’est-il donc passé pour que le 50cm3 reste non seulement en positif mais avec cette progression significative ? La demande !
Une demande forte après le premier confinement de mi-mars à mi-mai de la part de gens qui n’ont pas voulu reprendre les transports en commun, la hantise de se confronter à de forts risques potentiels de contamination du Coronavirus étant prégnante. Les scooters comme les cyclos à boîte en ont profité de concert. Les premiers pour être de petits véhicules personnels accessibles en prix et conduisibles sans permis “lourd”à passer. Les seconds en se vendant même dans les très grandes agglomérations alors que leur succès s’opérait jusqu’alors dans les villes de province. Autre phénomène qui concerne davantage les scooters : avec les
différents confinements et couvre-feux, la livraison à domicile a explosé et la demande en véhicules de la part des livreurs par la même. Enfin, on l’a vu, le changement de norme d’homologation a aussi contribué au bonus 2020. Un effet moins puissant qu’attendu car la forte demande en cyclos a asséché une partie des stocks. On sait toutefois que certains constructeurs ont produit jusqu’au bout de l’année des modèles Euro4 pour pouvoir les vendre en 2021 dans la limite des quotas autorisés par l’état, tout en immatriculant un certain volume sur parc ou en demandant à leurs réseaux de pré-immatriculer leurs 50 E4 pour pouvoir les vendre en“occasion zéro kilomètre”après l’échéance fatidique de la fin 2020. Pas simple d’avoir une idée des volumes représentés mais cela a joué, sinon comment expliquer ce mois de décembre à +112% ? Finalement, la seule déception de 2020 aura été la baisse des cyclos électriques qui s’explique en grande partie par l’absence des enseignes de location qui n’ont pas renouvelé leur parc (elles ont pesé autour des 2500 unités en 2019), et par la comparaison avec un chiffre 2019 excellent à +33,8%.
Peugeot très rugissant
Du côté des constructeurs, Peugeot est resté le plus gros contributeur du marché scooter avec 16712 immats, dont 10973 pour le seul Kisbee, encore meilleure vente scratch du marché global 2/3-RM. Derrière, le podium est inchangé avec Piaggio et Sym, mais on retiendra le gros retour de Kymco sur un marché 50 qu’elle avait eu tendance à négliger ces dernières années. Chez les“cycloboîtes”, Rieju a repris son bâton de commandeur à Beta, trop handicapée par une production volontairement limitée face au spécialiste qu’est le faiseur catalan.
Quant aux électriques, Super Soco a fini pour la première fois de sa courte histoire en tête des ventes, Niu, n°1 en 2019, s’étant largement contractée en année 2 de son explosion sur le marché. Cette hiérarchie tiendra-t-elle en 2021 ? Tout reste ouvert en période de crise sanitaire, mais on sait déjà que certains facteurs seront impactants, comme ces immats stratégiques de fin 2020 qui vont manquer dans les comptes, et bien sûr la réduction de l’offre créée par Euro5 qui a déjà provoqué l’arrêt de gros faiseurs dans le cyclo à boîte comme Derbi, Gilera et Piaggio, et condamné purement et simplement le scooter 2-temps. Espérons que la réduction du nombre de modèles thermiques ne sera pas pénalisante et que les électriques vont accélérer leurs ventes avec le probable renouvellement du parc des loueurs et l’attrait qu’ils représentent pour les déplacements urbains pour les personnes soucieuses de distanciation sociale puisque 2021 semble se présenter comme une nouvelle année sous le joug de la crise sanitaire…
La crise sanitaire a joué un rôle positif dans l’essor du marché cyclo