L'officiel Hommes

LE MONDE DE KAILAND MORRIS

Entre sa récente collaborat­ion arty avec Iceberg et ses divers projets mode, Kailand Morris, fils du grand Stevie Wonder, n’a pas fini de nous surprendre.

- par Simone Vertua stylisme Oretta Corbelli photos Dennis Leupold

Kailand Morris et James Long se sont rencontrés lors de la première apparition de Kailand en tant que mannequin pour le défilé Iceberg du printemps-été 2019. Depuis lors, le jeune homme de 20 ans, fils du musicien mythique Stevie Wonder et de la styliste Kai Milla, apparaît dans les campagnes de la marque italienne célèbre pour son style associant sportswear et knitwear. L’automne dernier, ils ont créé ensemble un événement autour de la présentati­on d’un T-shirt en soutien au Watts Empowermen­t Center de Los Angeles, une initiative visant à améliorer les conditions de vie des enfants et des familles les plus démunis. Tout juste sorti d’un stage aux côtés de Kim Jones pour Dior Men, il a rejoint James Long pour créer une collection capsule de vêtements prêt-à-porter et d’accessoire­s.

Vous avez été mannequin pour Comme des

L’OFFICIEL HOMMES :

Garçons, Louis Vuitton, Dior Men ou encore Dolce & Gabbana… Qu’est-ce qui vous attire particuliè­rement dans la mode ?

La mode me permet d’être constammen­t inspiré, les

KM :

marques que vous avez mentionnée­s sont de grandes maisons, je les ai toujours suivies avec admiration et, avec certaines d’entre elles, j’ai ressenti en plus une forte connexion créative. J’ai eu la chance, par exemple, de rencontrer Rei Kawakubo, et nous avons échangé, notamment autour de ses robes pour le Gala du MET.

Parlez-nous de votre ligne Iceberg x Kailand O. Morris…

L’OH :

C’est une collection capsule riche en couleurs saturées et

KM :

en monochromi­e. Quand nous avons regardé le moodboard, nous avons convenu de n’utiliser aucune nuance de noir, mais plutôt une teinte brun sombre pour le remplacer. La capsule comprend une sélection de doudounes, pantalons cargo, coupevent, gilets, sweat-shirts, T-shirts, casquettes de baseball et bien d’autres choses encore.

Comment s’est passée la collaborat­ion avec James Long ?

L’OH :

Très bien. J’ai toujours aimé Iceberg, et ça a été un honneur

KM : de travailler avec James. Il travaille beaucoup avec des graphiques provenant de bandes dessinées ou de dessins animés, c’est pour ça que nous avons choisi de travailler avec VAMEEE, un artiste d’atlanta, qui a enrichi les vêtements de ses dessins et partagé la direction artistique avec moi.

Dans le passé, vous avez travaillé pour Dior Men, avec Kim L’OH : Jones, que retenez-vous de cette expérience ?

Kim est un pygmalion pour moi. Nous nous sommes rencontrés

KM : pendant le défilé et nous sommes restés en contact depuis. Je lui serai éternellem­ent reconnaiss­ant de m’avoir pris sous son aile. Quand je parle de mon expérience chez Dior Men, c’est comme si je parlais d’une grande famille, ils m’ont toujours accueilli à bras ouverts.

Comment fonctionne votre processus de création ?

L’OH : Je suis mes inspiratio­ns. Parfois, elles naissent d’un simple

KM : dessin, d’une image, d’un meuble ou d’un bâtiment. Ensuite, j’essaie de transférer tout ça sur le papier, en essayant de trouver des similitude­s en termes de silhouette­s. Je suis fasciné par l’architectu­re. Pour la collaborat­ion avec Iceberg, je suis parti d’un édifice vu au Mexique et qui m’avait beaucoup marqué !

Quels sont vos créateurs de mode préférés ?

L’OH :

Kim Jones est l’un de mes favoris. Jacquemus est une autre de

KM :

mes marques de référence, Simon Porte Jacquemus fait toujours des pantalons cargo avec des coupes spectacula­ires, je pourrais vous montrer ma garde-robe et vous verriez qu’il y a beaucoup de ses pièces. Kerby Jean-raymond, directeur de création de Pyer Moss, un très bon ami, tout comme Kanye West, sont aussi des mentors. Il y a enfin beaucoup de marques émergentes très intéressan­tes qui travaillen­t avec une approche durable, comme Come Back as a Flower. C’est drôle parce que c’est aussi le titre d’une des chansons de mon père! (rire)

Avec quelle marque ou quel créateur aimeriez-vous collaborer ?

L’OH :

J’adorerais entamer une collaborat­ion avec Kim Jones et

KM :

conclure ce parcours avec Dior Men. Carhartt est une autre marque avec laquelle j’aimerais collaborer, je portais leurs vêtements quand j’étais petit et que je faisais du skate.

Je sais que vous avez votre propre marque, House of Kom…

L’OH :

J’y pense tous les jours à House of Kom, je réfléchis souvent

KM : à une hypothétiq­ue collection, que je présentera­i quand ce sera le bon moment. Je suis maintenant dans une phase où je suis prêt à m’asseoir et à réfléchir, en concentran­t toute mon énergie sur ma marque. J’ai beaucoup d’idées, en ce moment par exemple je voudrais concevoir quelque chose en rapport avec le workwear, et j’espère pouvoir présenter ma collection l’année prochaine. House of Kom est comme mon bébé, que je veux présenter de la meilleure façon possible. J’imagine un concept global, qui dépasserai­t la notion de mode traditionn­elle et engloberai­t aussi l’architectu­re et le mobilier.

Dans le passé, vous avez joué de la batterie avec votre père,

L’OH :

en jouez-vous encore ?

Oui, c’est le premier instrument que j’ai appris. Quand

KM :

j’avais 4 ans, ma grand-mère paternelle m’en a offerte une, et je suis tombé amoureux de cet instrument.

Vous pensez avoir des points communs avec votre père ?

L’OH :

Je me considère comme un artiste émergent, mon père est

KM :

un artiste mais c’est aussi une légende vivante de la musique. La comparaiso­n m’amène toujours à vouloir aspirer au meilleur. Je crois qu’un artiste ne peut pas être enfermé dans un seul domaine, que sa créativité peut s’appliquer à une multitude de discipline­s. Avec mon père, on discute et on se confronte souvent et sur de nombreux sujets, y compris la mode et la musique. Je sais que je peux apprendre beaucoup de lui, c’est une chance de pouvoir dialoguer avec quelqu’un qui a plus de soixante ans de carrière. J’ai joué beaucoup de ses chansons au piano et à la guitare avec lui, et à chaque fois je veux jouer mieux que lui, mais c’est impossible.

Quel est le meilleur conseil que vous a donné votre père ?

L’OH :

Rester toujours moi-même, créer des choses auxquelles je

KM :

crois sans être influencé par ce que les gens pourraient dire ou penser. Il me dit souvent de rester fidèle à mes messages et pur dans mes intentions.

Vous faites partie de la génération Z. Quelle relation avezvous

L’OH : avec les réseaux sociaux ?

J’ai une bonne relation avec eux, ils représente­nt un excellent

KM : moyen de communicat­ion, mais je ne peux pas y consacrer trop de temps sinon ils m’empêchent de me concentrer. Les réseaux sociaux ne sont qu’une autre façon de s’exprimer, un lieu où l’informatio­n est à portée de main.

Quels sont vos objectifs ?

L’OH :

J’en ai beaucoup. D’une façon générale, j’aimerais entamer

KM :

de nouvelles collaborat­ions dans différents domaines, comme la conception de mobilier design. Je suis aussi un passionné de voitures, alors j’aimerais bien travailler avec un constructe­ur automobile. Ou encore dans le domaine artistique, avec Paris Brosnan, car nous aimons tous les deux l’art et la peinture. Mais je ne veux pas en dire trop, je veux surprendre le public avec ce qui est encore à venir.

“HOUSE OF KOM EST COMME mon BÉBÉ, QUE JE VEUX PRÉSENTER DE LA MEILLEURE façon POSSIBLE. J’IMAGINE UN CONCEPT global,

QUI DÉPASSERAI­T LA notion DE MODE TRADITIONN­ELLE…”

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