L'officiel Hommes

LES NOUVEAUX SHOWMAKERS

- par Anne Gaffié

S’ils ne sont pas bizuts dans leur domaine, loin de là, c’est aujourd’hui tout comme. Il y a un an, en catastroph­e, petits et grands acteurs du luxe ont dû repenser de A à Z la façon d’appréhende­r les sacro-saintes fashion-weeks, théâtre de leur activité. Et quand on sait combien les défilés ont toujours été un concentré de socialisat­ion, aujourd’hui à haut-risque, l’impératif de leur refonte totale a fait l’effet d’une bombe. Trois acteurs incontourn­ables du secteur reviennent en exclusivit­é pour L’officiel Hommes sur ce séisme sans précédent, et sur la stratégie mise en place pour s’y adapter. Et déjà préparer l’avenir.

Le constat est sans appel, et les comptes vite fait : en un an, trois saisons, sept sessions et vingt-deux destinatio­ns (haute couture incluse), ces grand-messes ont vu leurs défilés en physique quasiment disparaitr­e, tombant les uns après les autres comme un château de cartes, souvent à la dernière minute, face aux contrainte­s sanitaires imposées par la pandémie mondiale de Covid-19. Pour les dernières sessions courant de mi-février à mi-mars, de New York à Londres et de Milan à Paris, on ne parlait déjà plus que de “digital only”, et c’est tout le secteur de l’industrie du luxe qui a dû une nouvelle fois composer avec de drastiques impératifs. Mais dire que ces semaines de la mode ont perdu tout leur sens serait bien mal en connaître les différents acteurs, oeuvrant en coulisses à la renommée d’un secteur qui repose en grande partie sur leur créativité sans limites! Juste retour des choses, face à l’adversité, la nature humaine est pleine de surprises et la résistance s’organise. Sortie de zone de confort, remise en question, contournem­ent du problème, système D… Imaginatio­n et innovation se sont révélées de formidable­s palliatifs à une catastroph­e annoncée. Un paysage inédit s’installe, fait de nouveaux moyens d’expression, de nouveaux vecteurs de communicat­ion et surtout de nouveaux outils de production, car tous s’accordent à dire que s’il y a bien une chose dont on soit sûr face à l’inconnu c’est que la digitalisa­tion des fashion weeks est bien en marche et que l’on ne reviendra plus jamais en arrière. À un paradoxe près, et il a son importance : le défilé “d’antan” n’est pas mort pour autant.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France