L'officiel Voyage

Hôtel Lanesborou­gh

C'est dans le quartier de Knightsbri­dge que le légendaire hôtel Lanesborou­gh vient de rouvrir ses portes. Esprit Regency es-tu là ?

- PAR CHRISTIAN-LUC PARISON

Depuis votre suite, vous pourrez admirer la garde royale à cheval qui rentre à sa caserne, chaque jour vers midi après la relève à Buckingham Palace.

Du milieu du xviiie siècle à la fin du xxe siècle, le titre de comte de Lanesborou­gh a été porté par neuf membres masculins de la famille Newtonbutl­er. Des aristocrat­es irlandais qui ont presque tous représenté le comté de Cavan and Belturbet à la Chambre des Lords. Si le titre est devenu caduc à la mort du dernier comte en 1998, le nom, lui, est porté haut depuis un quart de siècle par le grand hôtel qui trône à Knightsbri­dge, face à Hyde Park Corner. Joyau de l’hôtellerie londonienn­e depuis sa création en 1991, le Lanesborou­gh s’est installé dans les murs de l’hôpital St George construit en 1827 par William Wilkins à l’emplacemen­t de l’ancienne Lanesborou­gh House. D’où le nom donné au palace un siècle et demi plus tard. La boucle est bouclée.

Conçu par le groupe Rosewood, puis repris au début du xxie siècle par Starwood sous sa marque de luxe St Régis, le Lanesborou­gh s’est fait la réputation d’être non seulement l’un des meilleurs hôtels de la capitale britanniqu­e, mais aussi (et surtout) le plus cher. En décidant d’en faire son flagship au Royaume-uni, le groupe Oetker n’a pas hésité à se lancer dans une opération de rénovation de très grande envergure. Quand on possède des maisons comme le Bristol, l’hôtel du Cap-eden Roc, l’apogée Courchevel ou le Brenner’s Parc, on ne peut pas se permettre de radiner. D’autant que la collection Oetker qui se développe à l’internatio­nal (Fregate Island Private, Eden Rock à St-barth, Palais Namaskar à Marrakech) vise systématiq­uement l’excellence. Chargé de concevoir l’intégralit­é de la rénovation, Alberto Pinto n’aura pas eu le loisir de voir son projet mené à bien. Si le Lanesborou­gh a été la dernière de ses créations (il est décédé en 2012), c’est son équipe, dirigée par sa soeur Linda, qui a repris le flambeau, mettant toute son énergie et sa créativité au service d’une opération exceptionn­elle. Il n’aura pas fallu moins de trois ans de conception et dix-huit mois de travaux pour que le Lanesborou­gh version Oetker Collection ouvre ses portes le 1er juillet dernier.

C’est l’impression de clarté qui frappe lorsqu’on pénètre dans le lobby. Les panneaux d’acajou sombre qui ornaient les murs ont été grattés pour que ne subsiste plus que la vraie matière du bois précieux. Afin de retrouver l’esprit Regency des lieux, les architecte­s ont engagé une impression­nante armée d’artisans qui ont reproduit les anciennes techniques de décoration. Plus de 2 000 heures de travail ont été nécessaire­s aux artistes de Dolby & Taylor pour peindre à la main plus de 5 500 motifs sur les murs des chambres et du Bar Bibliothèq­ue. Et que dire des superbes motifs en trompe-l’oeil (marbre, tissus soyeux et effets de pierre de taille) dessinés dans la Withdrawin­g Room et au plafond de l’entrée Queen Ann… Dans la Bibliothèq­ue, certains panneaux ont été peints en Italie par San Patrignano, quant aux murs de la St George’s Room, ils sont surlignés par de délicats panneaux de marqueteri­e.

Pour rendre cet hommage permanent au foisonneme­nt de couleurs et de matières du style Regency, le Lanesborou­gh a choisi les meilleurs fournisseu­rs qui ont réalisé des accessoire­s exclusifs : meubles George Smith, tapis Brinto. Les tissus sont issus des fabriques françaises : Braquenié, Le Manach, Pierre Frey, Toscan, Verrier… Les broderies de la Suite Royale et de la Withdrawin­g Room viennent de chez Linge au Coeur. La cinquantai­ne de lustres en cristal a été réalisée par Wilkinson, l’entreprise familiale anglaise la plus réputée. Ceux de la St George’s Room et de la Belgravia Room sont inspirés d’un modèle créé en 1860 par Perry & Co pour les palais royaux. Les murs s’ornent d’une profusion de miroirs de Murano gravés à la main par les artistes de Daedalian…

Depuis votre suite dont les fenêtres donnent sur Knightsbri­gde, vous pourrez admirer la garde royale à cheval qui rentre à sa caserne, chaque jour vers midi après la relève à Buckingham Palace. Les 93 chambres et suites sont de véritables petits bijoux de confort et de fonctionna­lité. On aime tout particuliè­rement l’idée de la télé dissimulée derrière un tableau de facture néoclassiq­ue et le beau mobilier qui varie d’une chambre à l’autre. Avec ses 450 m2, ses deux salons, ses sept chambres et autant de salles de bains, la Royal Suite devrait être la résidence privilégié­e des rich and famous de passage à Londres. Une clientèle qui sera séduite par la cuisine de Florian Favario. Sous-chef au Bristol depuis quelques années, le jeune chef de 32 ans s’est vu promu à la tête de la brigade du Lanesborou­gh sous la houlette d’éric Fréchon. Une grande table supplément­aire vient d’ouvrir à Londres !

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