L'officiel

Bonpoint, âme d’enfance

- Propos recueillis par Adrienne ribes

À peine arrivée à la tête de la direction artistique de Bonpoint, Anne Valérie Hash, avec sa positive attitude, son imaginaire et le talent de ses équipes, a réalisé une première collection pleine de surprises. Des modèles privilégia­nt le confort des enfants, et prêts à combler les désirs des mamans. Rencontre.

Quel souvenir avez-vous de Bonpoint ?

Anne Valérie Hash : Bonpoint est une marque iconique. On y retrouve tous les souvenirs de l’enfance liés à des moments de fête, de joie, de beauté.

Petite, portiez-vous du Bonpoint ?

Pas tous les jours, évidemment. En revanche, pour les événements exceptionn­els, comme des mariages, ma mère m’habillait en Bonpoint. Quand je lui ai dit que j’allais travailler pour cette maison, elle a retrouvé une photo de moi toute vêtue de Bonpoint. C’est émouvant.

Avez-vous une relation très forte avec la marque?

Oui. Et quand j’ai eu mes deux filles, j’ai déposé mes listes de naissance chez Bonpoint. Je voulais qu’elles soient tellement mignonnes ! Leur première tenue, celle dans laquelle on vous présente votre bébé, comme dans les familles royales (rire), étaient signées Bonpoint. À peine sorties du ventre et déjà en Bonpoint!

Pouvez-vous nous résumer Bonpoint en cinq mots?

Liberty, dentelle, naissance, cérémonie, nuit.

Mais encore…

La douceur de vivre comme une certaine forme d’élégance. Même si dire d’un bébé qu’il est élégant est un peu décalé. Bonpoint, c’est comme vivre dans un rêve! Quand j’ai été nommée, j’ai eu l’impression que j’allais faire un voyage sur un nuage. Et c’est effectivem­ent ce qui se produit…

Quelle a été votre première décision en arrivant dans la maison en mars dernier?

Me plonger dans la tissuthèqu­e. J’y ai découvert des trésors de Liberty! Ce qui m’a donné l’idée un peu folle

de tout récupérer pour faire une collection tout en Liberty. Un vrai casse-tête, car le challenge consistait à construire des tenues en patchwork de Liberty de différente­s années. J’ai associé les chromies et cela a donné ce que vous avez vu sur le défilé.

Avec vous, rien ne paraît impossible…

Nous avions trois mois pour réaliser la collection bébé, garçon, fille, femme, et certains iconiques que nous souhaition­s revisiter. Soit minimum six cents références…

Finalement, en récupérant toutes les fins de tissus, vous avez réalisé une capsule?

Oui! Une édition relativeme­nt limitée. Une fois que les cinq cents robes, sept cents tops, trois cent cinquante jupes et les T-shirt patchés distribués dans le monde seront vendus, ce sera fini.

Quand pourrons-nous voir cette collection ?

Cette capsule sera en boutiques en novembre, au moment des collection­s croisière.

Et ensuite, qu’avez-vous imaginé ?

J’ai imaginé une collection, qui sortira en janvier, autour de thèmes “inquiétant­s”. J’ai par exemple travaillé autour de la pluie. En ville, la pluie est un souci, les parents ne veulent pas que les enfants soient mouillés. Mais pourquoi? Il faudrait faire comme dans d’autres pays du monde et d’autres cultures, une fête de la pluie! Pour le moment, j’ai imaginé des modèles imperméabl­es, jolis, qui permettent aux enfants de sauter dans les flaques. D’être libres.

Vous abordez aussi la nuit…

Oui c’est un thème essentiel chez Bonpoint et une question qui me touche aussi depuis que je suis maman. Je me souviens, à l’époque de ma marque, je rentrais très tard du travail, souvent mes filles étaient déjà couchées. J’allais les embrasser tout doucement, elles étaient magnifique­s dans leurs chemises de nuit Bonpoint.

Vous abordez la collection de manière très intime?

Oui. Peut-être qu’en fait je détourne des angoisses venues de ma propre enfance, c’est amusant d’y penser. Et puis je suis très préoccupée aussi par le mouvement, la liberté. Les enfants doivent pouvoir s’éclater, se déployer. Les parents les emmènent partout désormais. À mon époque, nous n’allions jamais au restaurant, à part le dimanche midi.

Et pour cela, avez-vous utilisé des matières précises ?

Oui, du molleton, du jersey, et j’ai aussi redimensio­nné les vêtements. Je trouvais que les modèles étaient un peu trop étroits. Alors j’ai apporté de l’ampleur.

Il y a donc la pluie, la nuit, le Liberty, la cérémonie et aussi…

“Be sunny”. Tout en i. Ce thème aborde un des fondamenta­ux de Bonpoint, l’aspect hippie chic. Solaire. Mais aussi une capsule d’accessoire­s pour cheveux imaginée avec mon ami le coiffeur John Nollet.

Quelle différence faites-vous entre votre façon d’envisager une collection femme et une collection enfant ?

Pour les essayages sur les enfants, il faut de la patience, il faut comprendre le corps qui grandit tout doucement, qui n’a pas vraiment de forme mais qui a une taille. Où est la taille?

C’est comme travailler dans l’abstractio­n. C’est très agréable. Je n’étais pas prête à retravaill­er pour une marque de prêt-à-porter femme.

C’est beaucoup de travail?

Oui, mais il y a de l’amusement, de la légèreté. Et ce ne sont pas les mêmes enjeux. On peut se permettre de ne pas se prendre au sérieux! Et puis il y a quelque chose de très important avec Bonpoint, c’est sa cote d’amour, tout le monde adore Bonpoint, c’est magique !

Vous semblez pleine d’optimisme !

Oui! C’est la tonalité générale. Ce que nous faisons est beau, c’est de la couture. Dans cette maison, toutes et tous partagent cette passion du métier. Si le produit est aussi beau, c’est aussi grâce à ces personnes magnifique­s. J’ai toujours été proche des ateliers, j’y suis très souvent. J’ai l’âme couturière.

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