L'officiel

Dans l’atelier de Cécile Christy

Depuis son enfance, la créatrice de bijoux aime s’inventer un monde qui n’existe pas. Fille d’une étoile et d’un compositeu­r, elle a été influencée par les lignes, l’allure et la beauté du corps. Elle nous ouvre les portes de son monde poétique singulier.

- Propos recueillis par Pauline Borgogno

À quelle heure arrivez-vous à votre atelier?

Cécile Christy : Je n’ai pas d’horaire fixe, la routine étant ma pire ennemie. J’aime flâner, découvrir et emprunter des chemins différents pour me rendre au travail.

Prenez-vous un petit déjeuner ?

Je préfère me nourrir de Mozart de bon matin.

Avez-vous un rituel lorsque vous arrivez au travail?

Remercier le ciel, avec un grand sentiment de bonheur et de reconnaiss­ance, car j’ai la chance d’avoir un travail qui me passionne.

Racontez-nous une journée type à votre atelier…

Je ne m’ennuie jamais puisque j’assume seule tous les postes de mon entreprise. Je crée tous mes modèles de bijoux, depuis le dessin jusqu’à à la validation du prototype en passant par la production, la recherche des matériaux et les shootings photo. Chaque journée réserve donc son lot de surprises !

Que peut-on trouver sur votre bureau?

Un seul objet, qui m’accompagne au quotidien : un petit médaillon précieux.

Il s’agit de la Médaille miraculeus­e de la chapelle Notre-dame de la rue du Bac.

Côté déco, à quoi ressemble votre atelier?

Je ne fonctionne qu’au feeling et j’ai souhaité une décoration à mon image : un espace floral et inspirant. Lorsque les clients me disent que mon atelier a une âme, il s’agit pour moi du plus beau compliment.

Y a-t-il quelque chose, ou quelqu’un, qui vous suit au quotidien ?

Mon chihuahua Olac, qui est mon meilleur assistant!

Quels sont les accessoire­s indispensa­bles dans votre atelier ?

Ma tête et mes mains!

Pour avoir la capacité de rêver et le pouvoir de réaliser ces rêves.

Qu’est-ce qui vous motive au travail?

Rendre les gens heureux et uniques. Leur sourire est la récompense la plus gratifiant­e qui soit.

Le meilleur conseil que vous ayez reçu au travail?

“Tu dois travailler pour toi-même, pas pour un autre créateur”, de la part d’un certain Christian Lacroix. Et je l’en remercie car il avait raison, j’ai pu voler de mes propres ailes grâce à ses paroles.

Une musique feel good à écouter tout en travaillan­t?

J’adore la bossa-nova et le flamenco, de par mes origines. Et si une soudaine envie de danser me prend, j’opte pour de la musique classique.

Une tenue fétiche lorsque vous vous rendez à votre atelier ?

Je change de tenue comme d’humeur! Les vêtements sont pour moi une aire de jeux, j’aime ne pas me prendre au sérieux.

Quelles sont vos inspiratio­ns pour créer?

La nature, ses couleurs, ses textures, ne cessent de m’influencer. Je pense qu’il s’agit là de la plus parfaite création, jamais égalée.

Mais d’autres inspiratio­ns peuvent venir de choses toutes simples : une phrase, une musique, un tableau, une sensation. Je sais regarder tout ce qui m’entoure car la beauté est partout. Il faut simplement savoir s’arrêter et prendre le temps de l’étudier, de l’apprécier. Aujourd’hui, je vois la plupart des gens en totale déconnexio­n du présent et du réel. Ça m’occasionne un profond sentiment de tristesse.

La pièce de votre collection dont vous êtes la plus fière ?

Je ne suis pas à proprement parler fière de moi, car on m’a enseigné que je peux toujours mieux faire et que l’humilité est un facteur important dans le développem­ent créatif. Toutefois, il y a l’histoire d’une collection qui m’émeut particuliè­rement. Vous savez, je traverse le pont des Arts pour aller à mon atelier. Et chaque jour, je vois tous ces cadenas accrochés aux grilles du pont, je ressens l’histoire qu’ils représente­nt aux yeux des étrangers.

C’est de là que m’est venue ma collection de boucles d’oreilles “Cadenas”, qui rend hommage à de tendres romances.

Trois mots pour décrire votre univers…

Personnel, intuitif et surréalist­e.

Pour finir, pourquoi nos lecteurs vont craquer pour une pièce signée Cécile Christy ?

Tout d’abord parce qu’ils ont du goût ! (rires) Mais surtout parce qu’ils aiment les objets qui ont du coeur.

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