Les céramiques Zanellazine
À Varèse, en Lombardie, Giovanna Zighetti et Lucia Zamberletti pétrissent la terre et la culture. Et créent un monde de céramique bucolique aux couleurs vibrantes.
Depuis quelques années, l’art de la céramique n’a jamais semblé aussi à la mode. En témoigne le succès de Zanellazine, un studio créé en 2012 par Giovanna Zighetti et sa nièce, Lucia Zamberletti, à Varèse, en Italie. L’histoire commence il y a quarante ans quand Giovanna découvre le travail de la terre cuite à Laveno, en Lombardie, la capitale de la céramique.
Elle est immédiatement fascinée par “la possibilité de matérialiser une simple idée dans un objet concret en utilisant les quatre éléments naturels : le feu, la terre, l’air et l’eau”. Cette passion la conduit à effectuer des séjours à Schio, en Italie, puis en Bourgogne et en Toscane auprès d’un des maîtres de la discipline, Pietro Maddalena, pour perfectionner sa technique.
Plus de trente ans plus tard, elle est rejointe par sa nièce Giovanna, consultante dans la mode, qui décide de quitter la ferveur milanaise pour retrouver sa ville natale de Varèse. Ensemble, elles commencent alors à créer des pièces uniques, à la fois baroques et chatoyantes, qui leur demandent de longues semaines de préparation. Leur inspiration puise principalement dans la nature, si présente à Varèse, “la ville des jardins” comme on la surnomme. Ainsi, la collection Bloomen associe un totem en argile, pétri à la main, et des fleurs artificielles ou des plantes séchées qui proviennent directement de leurs jardins. La collection Funghi, qui décline différentes espèces de champignons, rappelle les longues cueillettes de cèpes et de chanterelles auxquelles s’adonnait Lucia dans son enfance. Dernière série en date : Terra Madre, inspirée des masques peints par les tribus de la vallée de l’omo, en Éthiopie. Il fallait bien un écrin aussi étincelant que le château du Marais, petit bijou xviiie siècle à quelques kilomètres de Paris, pour organiser la première exposition de ces oeuvres en France sous le patronage de Margherita Missoni, grande amie d’enfance de Lucia, avec la collaboration de la designeuse Dalila Formentini qui a réalisé des tables spécialement pour l’occasion.
Splendeur que ces visages énigmatiques coiffés de fleurs et de plantes pour célébrer la nature à l’occasion de divers fêtes et rituels. Et preuve s’il en était que cet art multimillénaire trouve une résonance dans toutes les cultures, qu’elles soient antiques ou modernes. “Ce qui est magique dans la céramique, c’est de concrétiser un projet à partir de rien, et de travailler le temps”, comme le résume si bien Giovanna.
“Ce qui est magique dans la céramique, c’est la possibilité de matérialiser une simple idée dans un objet concret en utilisant les quatre éléments naturels : le feu, la terre, l’air et l’eau.”
Giovanna Zighetti